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[rue] article le point : Intermittents du spectacle, le scandale continue...


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  • From: Rémi < >
  • To: collectif la Tet ailleurs < >
  • Subject: [rue] article le point : Intermittents du spectacle, le scandale continue...
  • Date: Thu, 28 Apr 2011 12:06:02 +0100 (BST)
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bonjour

un article qui incite à réagir (depuis le lien ici, avec copie de l'article au dessous)

http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/emmanuel-berretta/intermittents-du-spectacle-le-scandale-continue-27-04-2011-1323714_52.php
 
@ bientôt
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Les partenaires sociaux ont resigné un accord le 25 mars : le régime continue de peser lourd sur les salariés du privé.

Intermittents du spectacle, le scandale continue...

Les intermittents du spectacle continuent de bénéficier de conditions particulièrement favorables par rapport aux salariés du privé. © Eric Cabanis / AFP

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Par Emmanuel Berretta

Collusions d'intérêts, fraudes, démission des politiques, injustice sociale... Le scandale des "permittents" du spectacle coûte chaque année 1 milliard d'euros aux salariés du privé, qui se voient ainsi chargés de porter sur leur dos le poids social de "l'exception culturelle française". Par "permittents", on désigne ces intermittents du spectacle qui n'en sont pas vraiment, car leur emploi - en réalité permanent - ne justifie pas qu'ils jouissent du statut protecteur des artistes et techniciens du spectacle inventé à l'origine pour protéger les comédiens et danseurs d'une carrière, par nature, aléatoire.

Depuis que l'audacieux Jean-Jacques Aillagon avait osé durcir les conditions d'accès au régime de l'intermittence (507 heures sur 10 mois au lieu d'un an) et déclenché une grève des festivals assez dévastatrice, l'État, de son côté, n'a fait que reculer et les partenaires sociaux ont soigneusement repoussé le sujet sous la moquette. Du reste, le 25 mars dernier, le régime de l'assurance chômage a été reconduit... Si bien que depuis 2003, rien n'a changé. On comptait 103 308 allocataires l'année précédent la "réforme", ils sont aujourd'hui 105 826. Après une petite baisse entre 2005 et 2006 (98 678), les chiffres de l'intermittence sont repartis à la hausse. Et le déficit d'un milliard d'euros se creuse un peu plus chaque année au sein de l'Unedic. L'État s'est même déjugé en indemnisant, aux frais du contribuable, ceux que le durcissement des conditions du régime laissait sur le bas-côté. La Rue de Valois a piloté ce dispositif mais les fonds étaient avancés par le ministère de l'Emploi. Les conseilleurs n'étant pas les payeurs, l'enveloppe a dérapé jusqu'à atteindre près de 150 millions d'euros par an...

Inefficacité de la lutte contre la fraude

La lutte contre la fraude s'est révélée inefficace. Difficile de la traquer quand le régime repose sur les déclarations conjointes des intermittents et de leurs employeurs, lesquels ont tous deux intérêt à détourner le système. Au théâtre, le producteur du spectacle ne paiera pas les répétitions ni la générale, car, en payant les cachets des comédiens au-delà des 507 heures requises, il leur permet de se faire payer ce temps de travail sous la forme d'une allocation chômage à taux plein. Et tout le monde s'y retrouve.

Au cinéma, combien de chefs décorateurs ont refait la cuisine du producteur en échange d'un emploi sur le tournage ? L'assurance-chômage payant la main-d'oeuvre nécessaire aux travaux... Sylvie M., 37 ans, travaille dans une société de production audiovisuelle depuis six ans en tant que "chargée de production". Le statut de l'intermittence lui convient bien mieux que le salariat. Pourquoi ? En fait, elle demande à son employeur de la payer chaque mois sur vingt jours si bien qu'elle se déclare au chômage les dix autres jours. C'est la collectivité des travailleurs du privé qui lui offre ses week-ends et ses longues vacances d'été entre deux saisons. Cependant, son employeur paiera des cotisations sociales plus lourdes : 62 % contre 42 % pour l'emploi d'un journaliste.

Travailler sans limite pour gagner plus

Prenons le cas de ce chef monteur de talent. Lui n'a aucun problème pour trouver du travail. Ses qualités en font un professionnel recherché. De ce fait, il n'a aucun intérêt financier à entrer dans le cadre d'un CDD ou d'un CDI. Pourquoi ? Parce qu'en tant qu'intermittent, il pourra enchaîner les montages d'une production à l'autre sans prendre les jours de congé que lui imposeraient les règles de la vie d'entreprise. À l'arrivée, il gagnera 7 000 à 8 000 euros bruts par mois là où son collègue, moins brillant, se contentera d'un CDI à 5 000 euros mensuels. Personne ne viendra vérifier si le "monteur intermittent" a enchaîné quinze jours de montage d'affilée. Résultat : les "bons" monteurs restent intermittents alors qu'en fait, ils n'ont aucun problème de chômage. Au contraire, le CDI les empêcherait de travailler plus...

L'audiovisuel public a souvent été pointé du doigt pour son excessif recours à l'intermittence. Le phénomène obéit ici à un problème particulier : un intermittent qui galère pendant des années pour entrer à France Télévisions et se voit assigner toutes les tâches ingrates est essoré quand il est finalement embauché. En devenant permanent, sa productivité décroît. Il faut donc faire appel à un nouvel intermittent. Et le cycle se reproduit sans fin...

L'affaire Guillon, tout un symbole

La Cour des comptes a tapé du poing sur la table. Si bien qu'à partir de 2005, France Télévisions s'est vu assigner l'obligation de réduire le nombre d'intermittents et de cachetiers. Que s'est-il passé depuis ? L'objectif global fixé par l'État a été respecté... mais au moyen d'un petit subterfuge qui n'a pas échappé à la sagacité de la cour. Le groupe public employait 750 intermittents et 630 cachetiers en 2004. Ils n'étaient plus que 650 et 523 quatre ans plus tard. Mais, pendant ce temps, la filiale de production de France Télévisions, MFP, voyait son taux de personnels non permanents passer de 46,1 à 68,8 %. Or l'État n'avait pas inclus la filiale MFP dans le champ d'application de la restriction...

L'affaire Guillon, qui vient de frapper Radio France au portefeuille, est une illustration des excès du système. Stéphane Guillon était chroniqueur sur France Inter depuis 2003. Chaque saison, il était donc reconduit depuis 7 ans quand Jean-Luc Hees décide de se séparer de lui. Naturellement, le conseil des prud'hommes de Paris a requalifié ses contrats en CDI. Et il en a coûté 212 011,55 euros à Radio France. On comprend que la première saison, la collaboration de Guillon pouvait être conçue comme temporaire puisqu'elle dépendait de son succès. Mais en renouvelant systématiquement ses contrats durant 7 ans, forcément, Radio France a fait peser sur la collectivité des salariés du privé les vacances de Stéphane Guillon...


  • [rue] article le point : Intermittents du spectacle, le scandale continue..., Rémi, 28/04/2011

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