Ce qui fait selon moi l'une des spécificités majeures des arts de la rue, c'est leur libre accès:
tu viens comme tu es habillé et tu n'as pas à débourser un cent. En ce sens, les arts de la rue s'adressent à toutes et tous, ils assurent d'une mission de service public.
Comment est-ce possible? Parce qu'ils sont financés par les citoyens eux-mêmes, à travers l'mpôt, au prorata de leurs revenus, car 10€ sur un salaire de célibataire de 5000€, ça ne représente qu'un faible pourcentage d'une somme qui ne sera pas forcément dépensée dans son intégralité sur le mois. Tandis que 10€ sur un SMIC qui sera entièrement dépensé, c'est non seulement un gros pourcntage, mais également un frein énorme à l'accès à la culture, qui reste au final financée par l'impôt.
Alors une billetterie payante (à distinguer des billetteries gratuites pour spectacles à jauge restreinte ou entresort, dans le jargon), j'y suis résolument opposé. Cela revient à une privatisation de l'espace public. De quel droit? Pour quels spectateurs ? Quand tu sors dehors, tu paies un droit d'entrée? Non, pas directement, mais oui, à travers l'impôt.
Privatiser l'espace public revient au final à considérer l'espace extérieur à l'américaine: tout y est privé. Contresens par rapport à nos pratiques. En ce sens, je pense que nos collègues responsables de festivals qui commencent depuis quelques années à faire payer les entrées d'un espace public privatisé dans leur in devraient sérieusement être interpelés, même si les instances leur demandent de générer un minimum de recettes propres, comme nos confrères de la salle. Ce sont des recettes sales.
Cependant, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain. Toutes les structures qui n'existent que grâce à l'argnet public, festivals ou lieux de type CNAR, que j'appelais précédemment "lieux publics", sont des outils, non des institutions. Les collectivités (commune, communauté d'agglo, conseil général, région) et l'état sont les institutionnels, ne nous trompons pas de combat. Ce sont les élus et les techniciens de ces institutions qu'ils nous faut continuellement convaincre (parce qu'ils se renouvellent), de la nécessité de soutenir les arts de la rue. D'où les fédérations régionales et nationale des arts de la rue, qui sont les interlocuteurs permanents des institutionnels. Les responsables de nos outils publics sont des convaincus de la rue, des mordus, des forcenés. Ne nous trompons pas de combat. Même si je pense que ces postes devraient être soumis à mandatures et à élection (justement parce que ce sont nos outils), ne nous trompons pas d'ennemi comme le disait Fred Michelet. Et même, pour aller plus loin, les institutionnels ne sont pas des ennemis, seulement des gens qui ont très souvent une méconnaissance des arts de la rue. Les élus ou techniciens qui nous connaissent, sont nos plus fidèles alliés et défenseurs.
Selon moi, donc, la billetterie tarifée, c'est la mort des arts de la rue. C'est recréer des murs, et finalement des théâtres (ou des chapiteaux). Pour prolonger la mise en place d'une privastisation, regarde la différence entre le prix d'une place subventionnée chez les les plus connus. Combien coûte une place pour Zingaro et combien pour Le Cirque du Soleil? La différence est de fois 10!!! Le Soleil n'est pas un cirque populaire, seule l'élite peut y aller.
Par ailleurs, hormis les dossiers région, ce truc du "code de langage", c'est de la foutaise. Dès que tu entres en communication avec quelqu'un, qui plus est un groupe, tu utilises un code langage. Pour la SACD tu peux répondre avec des dessins, des photos, des textes, comme tu le sens pour exprimer au mieux ce que tu ressens. Y pas plus ouvert.
Alors, un conseil, adhère à la Fédération des arts de la rue, si ce n'est déjà fait, et là tu feras avancer les choses, plutôt que tout seul avec ta billetterie et ton service de sécurité pour chasser les vilains mômes qui n'ont pas raqué et essaient de mater la culture par dessus ta clôture.
En toute amitié.
Bien à touTEs,
Nicolas SOloy
Les Anthropologues
Arts de la rue et spectacles
7 impasse des Chantereines
93100 Montreuil
Tél + 33 (1) 55 86 01 77
Le 25 avr. 2012 à 22:26, Dominique Violet <
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Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de
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