C'est fait. David Beckham est officiellement parisien. Il aura mis un an pour faire le voyage Los Angeles-Paris, et il ne restera que cinq mois. Mais il est indéniable que le PSG a tapé un grand coup marketing en recrutant le Spice boy et en gardant le secret jusqu'au dernier jour du mercato. «J'ai 37 ans et j'ai eu beaucoup de propositions, sans doute plus qu'au tout au long de ma carrière. J'ai choisi le PSG parce que ses responsables sont en train de monter un projet. Il connaîtra des succès pour les dix quinze ans à venir. Je ne jouerai pas aussi longtemps mais c'est un honneur pour moi de faire partie de ce club», a réagi Beckham lors d'une conférence de presse au Parc des Princes. Au cours de laquelle il a expliqué qu'il ne serait pas payé. En échange de ses services, le PSG s'engage à verser des fonds à des associations parisiennes de protection de l'enfance. Quand on vous dit que ces gens sont des as du marketing.
Le buzz a commencé jeudi matin. Tant qu'on le lisait sur le site de laBBC ou sur celui du Guardian, on pouvait encore douter, même si ces deux organes de presse ne passent pas parmi les plus farfelus d'Angleterre. Mais quand BeIn Sport, la chaîne appartenant à QSI, le fond qatari propriétaire du PSG, l'annonce, ça semble chaud bouillant. Et quand l'intéressé confirme sur sa page Facebook qu'il est en route pour Paris, ça semble certain. Sa première étape parisienne sera l'hôpital de la Pitié-Salpétrière, pour une visite médicale, dont il est ressorti sous les applaudissements du personnel.
L'éventuelle arrivée de l'Anglais au PSG version qatarie avait déjà animé le mercato d'hiver 2012. Elle était donnée pour sûre par plusieurs journaux : on connaissait quasiment le montant du salaire (autour de 20 millions d'euros), l'identité des nurses anglaises recrutées pour s'occuper de la marmaille du couple David-Victoria et la liste des magasins du Triangle d'or dans laquelle madame allait se faire ouvrir une ligne de crédit illimitée. La seule inconnue était le nombre de maillots du PSG que monsieur allait faire vendre dans le monde entier, du Cap à Vladivostok, de Buenos Aires à Singapour... On exagère à peine. Tout ça s'était conclu par un pschittt assourdissant.
«Pop star»
Beckham, dont la cote marketing est largement supérieure à la valeur sportive, était, selon les médias britanniques, convoité par près d'une douzaine de clubs en Europe, Amérique du Sud, Chine, Russie, Moyen-Orient. Il était sans club depuis son départ des Los Angeles Galaxy en décembre sur un deuxième titre de champion des Etats-Unis, mais avait annoncé vouloir relever un «dernier défi» sportif. Depuis, il avait rapatrié sa famille à Londres où il s'entraînait depuis quelques jours avec Arsenal.
«Il est plus qu’un joueur, c’est une marque, une pop-star», avait déclaré à son propos Leonardo, en septembre 2011, en lui faisant un premier appel du pied. Le Brésilien avait lui-même dirigé le joueur anglais à l’AC Milan lors du deuxième prêt de l’Anglais du Galaxy, club de Los Angeles d’un championnat nord-américain peu relevé, début 2010.
Beckham, star des tapis rouges et des soirées mondaines des derniers endroits chics du globe avec sa femme Victoria, n’a plus ses jambes de 20 ans, mais il peut encore dépanner dans le couloir droit. Et son expérience au Real Madrid (2003-07) montre qu’il ne déstabilise pas un vestiaire quand il est sur le banc.
Après les venues de Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva l'été dernier, puis du jeune espoir brésilien Lucas en janvier, c'est un un nouveau gros coup pour le nouveau riche du football français, qui a dépensé plus de 200 millions d’euros en transferts depuis son rachat par QSI il y a deux ans.
Depuis le début du mercato d'hiver, le PSG avait surtout dégraissé avec les départs de Guillaume Hoarau à Dalian Aerbin (Chine) et Nene à Al Gharafa (Qatar), ainsi que les prêts de l’Uruguayen Diego Lugano à Malaga et d’Adrien Rabiot, jeudi, à Toulouse.
Immanquablement, Beckham fut interrogé jeudi sur ses futures relations avec Zlatan Ibrahimovic, pas réputé pour être le plus altruistes des collègues, et qui pourrait prendre ombrage de la notoriété de son futur voisin de vestiaire. Qui tirera les coups francs, lui a-t-on demandé ? «Zlatan est plus grand pour moi, je pense que ce sera lui», a-t-il rigolé. Il n'est plus tout jeune, il a une belle gueule et en plus il est drôle. Si ce gars ne dope pas les ventes de billets et de maillot, c'est à désespérer.
