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Re: [rue] rapport Métiers artistiques: la LISTE DES RECOMMANDATIONS


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  • From: Thierry Decocq < >
  • To: solen briand < >, liste rue < >
  • Subject: Re: [rue] rapport Métiers artistiques: la LISTE DES RECOMMANDATIONS
  • Date: Sun, 21 Apr 2013 16:00:00 +0200

Title: Microsoft Word - i0941.doc
Bonjour,

Ci-dessous l'extrait du rapport qui explicite cette proposition.

Il s'agit de présenter une série d'exemple où l'emploi artistique n'est pas traité de façon 'classique'. Intervention de collectivités en faveur de l'emploi artistique, mutualisation d'emplois et de moyens, création de projets coopératifs... Des projets qui ont vocation à créer des emplois stables et pérennes en sortant une partie des salariés de l'intermittence (au moins sur des postes de gestion de structure).

C'est pour moi l'un des points contestables du rapport, même si cette proposition d'une certaine manière légitime mon association alors que depuis des années je suis contesté dans mon rôle de producteur. On peut en particulier s'inquiéter de la phrase conclusive "Toutes ces expériences montrent que, contrairement aux idées reçues, l’intermittence ne constitue pas l’horizon indépassable des métiers artistiques" qui rend la proposition extrêmement équivoque.

Il est illusoire et dangereux, à partir de ces quelques exemples, de tirer des généralités. Certains projets présentés ont vu le jour grâce à des collaborations rares entre structures artistiques et pouvoirs publics ou encore des montages adaptés à des environnements artistiques particuliers qui ne permettent pas de dégager des règles transposables sur l'ensemble du secteur. De plus, on parle de projets qui ont mis des années à se mettre en place, ce qui pose un sérieux problème de temporalité par rapport à l'échéance de la négociation Unedic. Transposer cette proposition dans la loi trop rapidement reviendrait à nous dire "accrochez-vous au pinceau, je retire l'échelle".

Par contre, si le législateur et les pouvoirs publics en tirent la conclusion qu'il faut accepter que vivent et se développent des schémas de production ou des structurations de compagnies qui sortent un peu des règles imposés par la rigidité administrative et appliquées parfois avec un zèle excessif (je n'irai pas jusqu'à espérer un encouragement ou un accompagnement), cette proposition est intéressante.

Il faut aussi accepter (et là, ce sont les partenaires sociaux qui sont les plus hostiles!) qu'il existe un "tiers secteur" ne relevant ni de la production artistique mercantile, ni du secteur public. Un secteur qui contribue grandement à la richesse et au dynamisme du spectacle vivant. Un secteur où d'ailleurs les compagnies d'Arts de la Rue sont très présentes.

A noter que parmi les exemples cités, il y a le 37è parallèle.

@+

Thierry

4. Soutenir les expériences innovantes

Votre rapporteur ne souhaiterait pas conclure son propos sans évoquer un certain nombre d’expériences innovantes qui ont été présentées à la mission d’information.

La table ronde consacrée aux collectivités locales a notamment permis de souligner les actions menées par ces dernières afin d’améliorer la qualité de l’emploi artistique. L’association des régions de France a cité l’exemple de la région Centre, qui a créé une cellule spécifique qui tente de communiquer l’idée que l’assurance chômage n’est pas la seule solution d’accompagnement de la vie professionnelle des jeunes artistes. Les régions peuvent ainsi être amenées à soutenir des groupements d’employeurs dans le milieu culturel ou à inciter à des coopérations ou des résidences longues.

Le secteur de l’économie sociale et solidaire, à l’articulation de l’économie marchande et du secteur public, constitue également un champ d’expérimentation de nouvelles formes d’organisation de l’activité artistique, comme l’a relevé l’UFISC lors de son audition par la mission d’information commune : cette organisation regroupe des employeurs du secteur culturel dont les formes d’activité se caractérisent par l’absence de but lucratif et dont l’objet ne se résume pas à la production de spectacles. Organisées le plus souvent sous une forme associative, ces structures, dans un rapport étroit avec les territoires, se situent au croisement entre création artistique et médiation culturelle, voire intègrent la dimension culturelle dans un projet économique ou social plus vaste.

Des formes atypiques d’organisation de l’emploi artistique ont par ailleurs été présentées à la mission d’information commune : le groupement d’artistes Music Unit s’est ainsi constitué en SARL et couvre tous les domaines de l’édition et de la production musicale. Conçu par des artistes, pour des artistes, ce groupement n’avait pas pour objet de contourner l’intermittence, mais de mettre en commun des moyens et des expériences.

De même, la coopérative CLARA (Coopérative des activités et des ressources artistiques), organisée sous forme de société coopérative ouvrière de production, se présente comme un modèle alternatif et innovant qui facilite la multi-activité des professionnels. Là encore, l’objet n’est pas de constituer en alternative à l’intermittence, mais de proposer une solution aux demandes de multi-activité des artistes tout en pérennisant leur emploi. La coopérative offre ainsi un contrat à durée indéterminée à une plasticienne-guide conférencière, une créatrice de bijoux-assistante de direction, une graphiste-créatrice de linge de maison...

Votre rapporteur tient également à évoquer l’exemple de l’association « Projet 244 », qui s’est créée en 1999 sur le site d’une ancienne usine de charpente métallique au 244, rue Auguste Chevalier à Tours. Le site, acquis par une société d’économie mixte, est loué par la mairie de Tours qui signe alors une convention d’occupation à titre précaire avec un collectif composé d’une

quinzaine de compagnies (la Compagnie du Coin, la Compagnie D, C’Koi ce Cirk, Choz Limited, Escale, Metalric, le Muscle, le Petit Monde, Sous Le Pavé, La Saugrenue).

Cette structure y développe alors un projet culturel alternatif, fondé sur la mutualisation des moyens et des savoir-faire. S’y développent une création pluridisciplinaire alliant le théâtre, la musique, le cirque, la danse, la marionnette, un large réseau de plasticiens, soudeurs, ou bien encore sculpteurs ainsi qu’un « turn-over » d’artistes comprenant installations permanentes et résidences ponctuelles.

Ce lieu de création s’inscrit dans l’histoire de la ville avec le carnaval de Tours, la guinguette de Tours sur Loire, des animations en milieu carcéral ou scolaire et qui rayonne également par des tournées en France et à l’étranger, l’organisation de festivals, des projets de coopération culturelle...

Au vu de la précarité des conditions de travail et de la nature temporaire de l’installation, le collectif travaille dès 2003 à des solutions de relogement avec la Ville de Tours et la communauté d’agglomération Tours Plus. Par ailleurs, la Compagnie Off, qui a des ateliers dans la zone industrielle de Saint-Pierre-des- Corps, exprime le même besoin d’évolution de ses espaces de travail. Une étude est engagée en 2005.

Conscients que d’autres compagnies de l’agglomération pratiquant également les arts de la rue cherchent des moyens de travail adaptés et pérennes, le Projet 244 prend l’initiative d’une réunion de concertation pour les associer à la réflexion en 2006 : trois compagnies décident de s’associer au projet et à l’étude, un nouveau collectif se dessine.

Le rapport de cette première étude permet de déterminer les besoins des compagnies et propose de scinder l’intervention financière de l’agglomération en deux opérations : d’une part la réhabilitation des ateliers de la Compagnie Off associée au Polau (Pôle des Arts de la Rue), d’autre part le relogement sur le site des Grandes Brosses des autres compagnies, préfigurant ainsi un nouveau collectif.

Un incendie important au Projet 244 en avril 2006 terminera de hâter le processus : le projet de construction d’un lieu collectif pour les arts de la rue est voté d’intérêt communautaire à l’unanimité par les élus de Tours Plus en 2007.

S’engage alors un travail remarquable entre les compagnies, les techniciens de l’Agglomération et l’architecte retenu pour le mener à bien. Ces cinq années permettront au nouveau collectif de poser les bases d’un fonctionnement commun : le 37e Parallèle qui naît officiellement en 2012 après un dispositif local d’accompagnement, comprend dix structures, des statuts établissant une organisation non hiérarchisée et collégiale fondée sur la concertation et la recherche du consensus.

Le lieu éponyme, 37e Parallèle, s’est donc construit en concertation avec les compagnies qui ont été associées à toutes les phases de conception et réalisation de ce nouveau lieu. Elles l’ont imaginé collectivement.

Tenant compte de l’évolution future des arts de la rue qu’elles pressentent et dans laquelle elles s’inscrivent, elles ont orienté la construction vers un lieu pluridisciplinaire de spectacle vivant.

Ce lieu a pour vocation de favoriser la mutualisation et les échanges, d’encourager les initiatives collectives, de soutenir le croisement des pratiques professionnelles en son lieu et de contribuer à l’émergence et au développement de compagnies. Il hébergera de façon permanente des structures et des individus, œuvrant à la création, à la transmission, à la production de spectacles et de projets culturels. Son ouverture est prévue pour l’été 2014.

Aujourd’hui, l’activité cumulée des compagnies du 37eParallèle représente une moyenne de quatre cent cinquante représentations annuelles en France et à l’étranger, la programmation de deux cents représentations annuelles sur le département d’Indre-et-Loire, des centaines d’heures de formation, l’emploi de cinq cents intermittents chaque année, et 1,5 million d’euros de chiffres d’affaires cumulés.

Toutes ces expériences montrent que, contrairement aux idées reçues, l’intermittence ne constitue pas l’horizon indépassable des métiers artistiques. L’économie de projet qui caractérise le secteur artistique justifie sans aucun doute une certaine flexibilité de l’emploi, mais cette flexibilité ne doit pas être exclusive d’autres formes d’organisation qui ouvrent d’autres horizons aux artistes et techniciens du spectacle que le seul cumul sans perspective de contrats précaires. Sans doute de telles expériences devraient-elles être sécurisées sur un plan juridique, afin d’offrir une alternative à l’intermittence, dans le respect du code du travail et des conventions collectives.



Le 21/04/13 11:18, solen briand a écrit :
" type="cite">

Ça veut dire quoi le nnuméro 27 ?
'Encourager les pratiques innovantes, etc.'

Le 19 avr. 2013 18:57, "Pierre Prévost" < "> > a écrit :

toujours en pj

Plus court et édifiant

Pierre






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