COMMUNIQUÉ du FRONT de GAUCHE
POUR L’ART ET LA CULTURE
URGENCE POUR L’ARCHEOLOGIE !
Depuis le 17 janvier 2001, à l’initiative de Michel
Duffour, à l’époque secrétaire d’état au Patrimoine et à
la décentralisation culturelle, la France est dotée d’une
loi sur l’archéologie préventive, qui permet d’effectuer
plus de 80 % des découvertes archéologiques de notre pays.
Cette loi mettait ainsi un terme à des décennies de
destruction du patrimoine archéologique se traduisant par
la disparition de milliers de sites. Elle mettait fin
aussi à la précarité des contractuel-le-s de l’archéologie
en créant l’Institut national de recherches archéologiques
(Inrap), lequel emploie actuellement 2 000 archéologues.
En 2003, le gouvernement Raffarin a gravement remis en
cause cette loi. Son démantèlement a consisté à ouvrir un
« marché » de l’archéologie préventive, en plafonnant
autoritairement les effectifs de l’Inrap et en favorisant
la création et le développement de firmes commerciales
privées d’archéologie. Certaines de ces entreprises
pratiquent activement le dumping social et scientifique,
quelles que soient la compétence et la bonne volonté de
leurs employé-e-s, pour la plupart des étudiant-e-s
formé-e-s en archéologie, à qui les emplois publics sont
de plus en plus fermés. En juin 2012, la Ministre de la
Culture avait promis de remettre à plat le dispositif.
Mais le processus s’est peu à peu enlisé, et il a fallu la
journée de grèves et de mobilisation du 19 novembre
dernier pour qu’il soit relancé. Il est temps que change
cette situation profondément nocive pour notre patrimoine
culturel et pour la recherche scientifique.
Ce n’est plus aux aménageurs, comme aujourd’hui, mais aux
services archéologiques du ministère de la Culture que
doit revenir le choix de ceux qui réaliseront les fouilles
sur un projet de construction ! Ces services du ministère,
dont le contrôle est essentiel, doivent être urgemment
renforcés ! Ce plan ambitieux de développement de l’emploi
public doit inclure l’Inrap et les services archéologiques
des collectivités territoriales sans oublier les
salarié-e-s du privé, les un-e-s et les autres ne pouvant
plus faire les frais de cette concurrence stupide et
délétère !
19 décembre 2013