Communiqué :
dissolution de la Scène nationale.
Les directeurs de
théâtre ont trop de travail. Une société de stress et de conditionnement. Les
directeurs de théâtre sont injoignables. Ils se comportent en suzerains. Ce qui
est déplacé et mutuellement épuisant. La plupart des directeurs de théâtre
sont-ils condamnés à devenir mufles, amnésiques, velléitaires, grégaires et
sans parole ? Un directeur surmené a-t-il encore un point de vue, une
compétence ?
Les directeurs de
théâtre sont de moins en moins libres, capables d’ériger un discours autonome,
une vision, un arbitraire fondé, une station debout. L’art pompier,
festivalier et « international » triomphe. Une société de vacuité
et d’alignement.
Les directeurs de
théâtre, parfois, sont, de plus en plus, inféodés à des élus qui s’ingèrent de manière
obscène, par tous moyens d’influence et de contrainte, dans des affaires qui ne
sont pas les leurs. Une société de carrière, de racket et d’image.
Les directeurs de
théâtre n’ont plus d’argent. Pourtant -et c'est là l'essentiel- il n’y a pas assez d’art dans la société
(passons sur le discours puant sur les intermittents. Ils sont plutôt pauvres,
très travailleurs et rentables). Un homme dans une situation extrême se passe
de pain. Qu’il le sache ou non, il n’abandonne jamais l’art. Une société opulente
de manque et de mensonge.
Post-scriptum : pour ce qui concerne
les intermittents, il n’y a qu’une chose à dire et à faire : interdisons à
la télévision et à l’événementiel (qui ne produit que du vide et nul événement)
d’y avoir recours. Par ailleurs, les propositions que les intermittents
émettent sont effectivement très bien informées, justes, vertueuses et totalement adaptées.
Pietreck Bachibouzouk