Salut,
c'est Franck de Bourgogne (27e jour de grève de la
faim et je vais bien, merci).
Oui, Marie-France !
Oui, Thierry !
Oui, Stef !
Vous avez
raison !
Vous avez raison parce que ce ce que vous
évoquez, ce sont les réalités du terrain, le terreau
même de nos métiers.
Et c'est justement l'une des raisons pour
lesquelles nous ne pouvons plus nous comprendre avec
ceux qui détiennent les cordons de notre propre bourse.
Tout ce cirque (dans
le sens péjoratif du terme) me fait penser à celui
des petits paysans que les grandes surfaces compriment
avec des tarifs indécents, jusqu'à ce qu'ils n'aient
plus d'air pour respirer.
Et nous, les
"artistes", "précurseurs", "clairvoyants", "en avance
sur notre temps", nous sommes juste à la remorque sur le
sujet.
Je ne suis pas en
train de dénoncer une attitude coupable. Non, je suis
juste en train de faire un triste constat : nous avons
tellement le nez dans le guidon pour survivre que nous
n'avons plus assez d'oxygène pour pédaler.
Ceux qui
"président" à nos destinées, ces grands
prestidigitateurs, marionnettistes de génie ont réussi à
introduire le ver dans le fruit de la création !
Non contente de
compresser le monde industriel et le secteur des
services, cette bande de pourritures a jeté son dévolu
et son type de fonctionnement à la mords-moi le noeud
sur notre univers. Jusqu'à parvenir, au niveau européen
à le dénommer sous l'appellation "secteur des services
récréatifs" !... Putain de salopard de Pascal Lamy,
commissaire européen se disant "socialiste" !
Bref, foin de
cette fureur qui ne sert à rien entre-nous, à cet
endroit-là...
En revanche, cette colère (qui ne peut que nous
habiter lorsque nous effectuons ce type de
constats-là), recyclons-la donc dans une vraie
lutte collective, bordel !
Aujourd'hui, 2
mâchoires sont implacablement en train de se resserrer
sur nous :
* la
réduction des droits sociaux de tous les précaires
(chômeurs, intérimaires, intermittents,...) ;
* la
baisse drastique de tous les budgets alloués aux arts et
aux cultures (sciemment mis au pluriel).
Si nous étions
capables de collectiviser les colères individuelles en
réflexions et en actions collectives, chacunE
d'entre-nous se fatiguerait et s'userait moins et nous
aurions un pouvoir de nuisance et une capacité de
persuasion exceptionnels !
Mais, pour ce
faire, il faut que l'immense faiblesse de notre
atomisation devienne notre plus grande force. Ainsi, de
sensibles, nous deviendrions "sans cible" et, par
conséquent, intouchables et introuvables (comme le
sucre dans le lait chaud dans un fameux sketch de
Coluche)...
La Coordination
des Intermittents et Précaires est en train de retrouver
de nouvelles forces et de recouvrer une énergie de tous
les diables => rejoignez-nous à Paris et en régions (infos
sur www.cip-idf.org)
pour faire de ce mouvement une véritable vague, voire un
raz-de-marée susceptible d'engloutir les ploutocrates...
Parce que
l'oignon fait la farce...
Mais aussi, juste
pour retrouver ce qui fait l'essence de chacunE
d'entre-nous : une pensée, une créativité et une réalité
possibles (avec du temps, sinon j'étouffe) qui
font que, bien que semblables, nous sommes différents...
Voili.
Ami calmant.
@+ Franck de
B.
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