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Re: [rue] Le directeur du 104 critique le théâtre de rue


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  • From: benoitpiel < >
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  • Cc: Dominique Houdart < >, Jacques LIVCHINE < >, Liste Liste rue < >
  • Subject: Re: [rue] Le directeur du 104 critique le théâtre de rue
  • Date: Sat, 11 Oct 2014 13:07:17 +0200

Moi ça me fait penser à cette intro de Franck Lepage dans un bouquin sur l'éducation populaire  : 

"nous nous sommes tellement habitués à l'idée de l'élitisme républicain, de l'exceptionnalité de l'art, de l'excellence et de la rareté du génie, que nous n'en percevons plus la dimension idéologique  : une source de hiérarchie, qui fonde le premier critère d'une société capitaliste (hiérarchie, compétition, marchandise).
L'art y joue ici exactement le même rôle que le sport  : nous faire aimer la hiérarchie, nous faire admettre la supériorité de quelques-uns comme naturelle. Depuis cinquante ans, la culture est un paradigme droitier en France.  »
(«Education populaire une utopie d'avenir  » coordonné (et édité) par l'équipe de Cassandre/Horschamp à partir des enquêtes de F Lepage)

Evidement Aurillac, le "déchet" sur le nombre... comme dans tous les secteurs quoi (en politique par exemple y'a pas mal de mauvais comédiens, ils jouent quand même)

Les arts de rue n'ont-ils pas une place privilégiée pour questionner ce «  paradigme droitier  ?  ».
Et en le faisant, par principe même, modestement. Jouer dans la rue c'est jouer  autour, ou revendiquer la question d'une esthétique «  d'art pauvre  » j'ai pas dit indigent sur le fond. C'est une façon de dire que la culture ce n'est pas que l'art -  prestigieux, descendant d'en haut. C'est une façon de provoquer ou de questionner un monde d'hyper dépense pour pas grand chose. C'est aussi le principe du clown, la dérision, faire du tragique avec des peaux de bananes, en appeler à la beauté au milieu du trivial et du bruit. 
Ils font ça au 104  ? (c'était des pompes funèbres avant, ça explique peut-être quelque chose...)

Benoit

Le 11 oct. 2014 à 12:26, Perrine Anger-Michelet a écrit :

Ben jacques, avec les réponses de Mathurin et Dominique, tu as tous les arguments pour répondre à cet homme !
Et on peut aussi voir avec la fédé, pour un courrier fédé ? Sûr que ça mérite une réponse des attaques comme ça ! Hallucinant ! On sait bien qu'Aurillac, c'est un super-marché et comme dit Dominique, c'est ailleurs que ça se passe !
Le problème des moyens mis en oeuvres nous retombe sans cesse dans la gueule comme un retour de boomerang !

Bref, je ne vais pas redire ce qu'ont dit Mat et Dom, je suis tout à fait d"accord avec eux !

Je transferts ces échanges au CA de la fédé pour voir si on s'en empare…
biz
Perrine


Le 11 oct. 2014 à 11:44, Dominique Houdart a écrit :

Jacques, je comprend ton problème pour répondre à Gonçalves. Mais j'ajoute, contrairement à toi, qu'il n'y a pas que les grosses machines qui procurent de l'émotion,  on  découvre souvent des petits bijoux,dans la rue autant que dans les théâtres.
Mais ces découvertes peuvent rarement se faire au sein de gros festivals type Aurillac, qui rendent les spectateurs zappeurs, et qui conviennent plus aux "acheteurs" dans la mesure ou cela leur permet de faire leur marché en un temps limité et dans un lieu bien défini. La belle rencontre avec le public, elle se fait hors festival, sur le terrain. 
En France, le système festivalier fausse la perception du théâtre de rue, et même sa philosophie. Nos plus belles aventures de rue, ,nous les avons vécues  avec nos Padox au Brésil en travaillant avec des détenus  dans la rue, ou à Montréal dans des quartiers difficiles, ou à Oslo, ou même à Venise ou nous avons joué avec des immigrés sans papiers. L'émotion vient de la surprise pour le spectateur, elle vient de la poétisation d'un espace familier, et si cet espace est transformé en un lieu de festival, alors la poésie disparaît au profit de la gloire de la municipalité ou du marché.
Lorsque nous nous sommes retrouvés à Ramallah avec les Souffleurs, ou à Seoul avec Retouramont, il s'est passé quelque chose qui peut être une belle réponse à Gonçalves.
Dominique Houdart

Compagnie Dominique Houdart, Jeanne Heuclin
11 passage des Récollets
30400 VILLENEUVE LÈS AVIGNON
TEL 04 90 02 06 71
PORTABLE 06 11 87 62 77


Bonjour Jacques,
Franchement ce Gonçalves il est jaloux parce qu'il voit bien que c'est dans les arts de la rue que ça bouge et que lui il ne peut pas en programmer parce qu'il doit faire payer ses entrées....

Tu pourrais lui demander ce qu'il appelle "l'impact réel" d'une oeuvre... Sur chaque spectateur ? sur une société ? comptabilisé comment ? à l'émotion ? à l'article dans Télérama ?
Je n'ai envie de citer aucune cie, mais des spectacles qui m'ont profondément touchés, il y en a quelques uns ces dernières années... Et je n'ai pas vu tous ceux que j'aimerais voir.

C'est quoi son chiffre sur 80% des gens... du mépris de classe ? il le sort d'où ? Et pourquoi il dit performance et pas spectacle ?

"Personne n'ose le dire" Il nous les fera toutes le Gonçalves ! Enfin un redresseur de torts ! populiste et tout ! qui dénonce un scandale !

C'est comme si j'écrivais que dans le théâtre, depuis Mnouchkine qui était génial, il n'y a plus eu que des suiveurs...

Et enfin le public recepteur passif, il ne fallait pas l'oublier celle là, puisque c'est la base du théâtre de rue, que le public ne soit pas passif dans son siège, donc il fallait terminer l'attaque là dessus...

Il faut lui expliquer à ce tartuffe que le spectacle de rue n'est pas gratuit mais payé par des politiques qui font le choix politique de faire jouer dans l'espace public des équipes artistiques qui ont fait le choix politique de jouer dans la rue. 
Évidemment, ces choix politiques vont à l'encontre des siens (ou de ce qu'il considère comme mathématique), ce qui le rend si méprisant.

Les arts de la rue ces 20 dernières années, avec un budget global correspondant à celui d'une seule scène nationale, ont renouvelé les formes théâtrale, l'écriture dramaturgique, le rapport à l'espace, le rapport au spectateur et le rapport à l'espace collectif. C'est sur qu'il peut être jaloux le gus !

Pour finir, je nous reconnaitrait un seul tort, actuel, c'est d'avoir plus souvent l'ambition de ses moyens que les moyens de ses ambitions, effectivement. On a pris l'habitude d'écrire avec trois fois rien, et d'en faire des bons spectacles, mais il est difficile de passer à des ambitions supérieures.

Sans doute plus aujourd'hui qu'il y a 15 ans...

Pour parler de tout ça (entre autre) : l'Université Buissonière c'est les 27 et 28 Novembre à Frappaz à Villeurbanne, on sera ravi de vous y accueillir !

Mathurin Gasparini

De : Jacques LIVCHINE < "> >
Répondre à : Jacques LIVCHINE < "> >
Date : samedi 11 octobre 2014 10:18
À : Liste Liste rue < "> >
Objet : [rue] Le directeur du 104 critique le théâtre de rue



Ce que Gonçalves directeur du 104 écrit dans Télérama


 La gratuité ne peut pas soutenir la qualité, c'est mathématique. Regardez ce qui se passe dans les arts de la rue. Les compagnies manquent de moyens, ça saute aux yeux – et du coup, on peut se poser la question de l'impact réel de leurs œuvres. Certes, il y a du monde dans la rue, mais à Aurillac, par exemple, 80 % des gens qui déambulent ne vont pas voir une seule performance. Cette scène lancée avec brio il y a vingt ans par des créateurs géniaux comme Royal de Luxe a accouché d'une production globale de qualité souvent médiocre, et personne n'ose le dire. Que le public soit là, récepteur passif, ne suffit pas.


bon, il faudrait bien lui répondre quelque chose à ce Monsieur, il attaque frontalement. 
J’ai un petit problème , 
c’est qu’il a raison quelque part,  on a tous voulu pour survivre se calquer sur le marché, des spectacles   à 2, ou à 3  on met ça à 2500 €   et on arrive à faire une trentaine de dates comme on dit. 
Il n’y a que les vieux qui continuent avec des gros machins qui en jettent  ? Je me trompe ? 
Je n’arrive pas trop à deviner les ambitions qui se profilent à l’horizon. 
Franchement , je le dis franchement, mes émotions ou mes étonnements de l’année ne vont pas trop au théâtre de rue, mais je n’ai pas vu grand chose dans la rue à part : 

 Cinérama d’opéra Pagai, jauge 80 personnes, mais une dizaine de comédiens, vu à Aurillac, j’ai trouvé ça essentiel. 
 
Le reste c’est en salle

L’idiot  !   Pire que de la rue.  Un déluge. Imagine toi ce détail. Les costumières travaillent toute la nuit de minuit à cinq heures pour nettoyer les costumes.  Et puis ça gueule, parce que Macaigne il dit que dans la société de Hollande, tu ne peux que gueuler, et puis c’est idéaliste en diable ça fait du bien. j’ai vu ça au théâtre de la ville, d’ailleurs il commence dans la rue.  8 comédiens , 10 techniciens 

In Vitro,  un collectif, une impro d’une heure et demie, Julie Deliquet.  Sur “on fait quoi aujourd’hui “ ?   13 comédiens


Mon petit Gosselin, je dis mon petit, car il a commencé avec nous dans les brigades de Calais à 17 ans,  ses particules élémentaires, 4 H qui te renversent. 


Je vais lui répondre quoi à Gonçalves ?  Que pour faire un champion de tennis il faut 100 000 pratiquants, (il était tennisman professionnel)  et qu’Aurillac c’est comme Avignon off, oui, il  y a des échecs, 

A vrai dire, je ne sais pas trop quoi dire.   

Désarroi, à l’aide Crespin ! 



 


 

 
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