Après un démarrage catastrophique sous une autre équipe, Gonçalves a
redressé la barre et mené le 104 sur de bons rails, avec
appropriation des riverains conséquente.
Qu'il mentionne les arts de la rue, même pour les dauber, est plutôt
un bon signe pour nous.
Nous continuons à poser question.
Je viens de voir coup sur coup deux productions friquées, l'une
publique: la Tosca à l'Opéra, l'autre sur des fonds privés: le Bal
des Vampires
devinez de quel côté était la générosité ?
d'un côté des chanteurs qui s'appliquent à bien chanter (c'était la
distribution2 : 3 jours seulement de répétition) bien plus qu'à
interpréter, dans une mise en scène honnête mais où la dramaturgie
intervient en queue de peloton
de l'autre des interprètes (chanteurs/acteurs/danseurs dont nos
amis Solange Milhaud et Pierre Samuel, excellents) qui donnent le
maximum, une mise en scène aux petits oignons et plutôt jouissive.
Si ce n'est la musique, pour laquelle il n'y a absolument pas de
comparaison possible (Puccini c'est quelque chose quand l'orchestre
est bon!), le plaisir est clairement du côté privé.
ça serait intéressant de comparer les chiffres de la prod...
Moralité: de rue/de salle, public/privé, fauché/friqué, ce n'est pas
ça qui fait la qualité... c'est la conviction, l'engagement, l'envie
et la gratuité, est et restera notre lettre première de noblesse
Pour le reste, c'est une manie que nous prenons -internet oblige- de
nous perdre dans des débats trollés (cf Zemmour et consort)
L'urgence critique est pour nous que même si le ministère de la
culture maintient ses budgets, ça ne profite qu'à un petit nombre de
privilégiés (dont Jacques, entre autres...)
quand nos partenaires naturels et primordiaux, les collectivités
territoriales, amputent gravement tous les budgets qui nous font
vivre
et que, sans eux, on va crever
tout simplement.
Bisatous
Pierre
Le 11/10/2014 13:07, benoitpiel a
écrit :
"
type="cite">
Moi ça me fait penser à cette intro de Franck
Lepage dans un bouquin sur l'éducation populaire :
"nous nous sommes tellement habitués à l'idée
de l'élitisme républicain, de l'exceptionnalité de l'art, de
l'excellence et de la rareté du génie, que nous n'en
percevons plus la dimension idéologique : une source de
hiérarchie, qui fonde le premier critère d'une société
capitaliste (hiérarchie, compétition, marchandise).
L'art y joue ici exactement le même rôle que
le sport : nous faire aimer la hiérarchie, nous faire
admettre la supériorité de quelques-uns comme naturelle.
Depuis cinquante ans, la culture est un paradigme droitier
en France. »
(«Education populaire une utopie d'avenir »
coordonné (et édité) par l'équipe de Cassandre/Horschamp à
partir des enquêtes de F Lepage)
Evidement Aurillac, le "déchet"
sur le nombre... comme dans tous les secteurs quoi (en
politique par exemple y'a pas mal de mauvais comédiens, ils
jouent quand même)
Les arts de rue n'ont-ils pas une place
privilégiée pour questionner ce « paradigme droitier ? ».
Et en le faisant, par principe même, modestement.
Jouer dans la rue c'est jouer autour, ou revendiquer la
question d'une esthétique « d'art pauvre » j'ai pas dit
indigent sur le fond. C'est une façon de dire que la culture
ce n'est pas que l'art - prestigieux, descendant d'en haut.
C'est une façon de provoquer ou de questionner un monde
d'hyper dépense pour pas grand chose. C'est aussi le principe
du clown, la dérision, faire du tragique avec des peaux de
bananes, en appeler à la beauté au milieu du trivial et du
bruit.
Ils font ça au 104 ? (c'était des pompes
funèbres avant, ça explique peut-être quelque chose...)
Benoit
Le 11 oct. 2014 à 12:26, Perrine Anger-Michelet a écrit :
Ben
jacques, avec les réponses de Mathurin et Dominique,
tu as tous les arguments pour répondre à cet homme !
Et on
peut aussi voir avec la fédé, pour un courrier fédé ?
Sûr que ça mérite une réponse des attaques comme ça !
Hallucinant ! On sait bien qu'Aurillac, c'est un
super-marché et comme dit Dominique, c'est ailleurs
que ça se passe !
Le
problème des moyens mis en oeuvres nous retombe sans
cesse dans la gueule comme un retour de boomerang !
Bref,
je ne vais pas redire ce qu'ont dit Mat et Dom, je
suis tout à fait d"accord avec eux !
Je
transferts ces échanges au CA de la fédé pour voir si
on s'en empare…
biz
Perrine
Le 11 oct. 2014 à 11:44, Dominique Houdart a écrit
:
Jacques, je comprend ton problème pour
répondre à Gonçalves. Mais j'ajoute,
contrairement à toi, qu'il n'y a pas que les
grosses machines qui procurent de l'émotion,
on découvre souvent des petits bijoux,dans
la rue autant que dans les théâtres.
Mais ces découvertes peuvent rarement se
faire au sein de gros festivals type Aurillac,
qui rendent les spectateurs zappeurs, et qui
conviennent plus aux "acheteurs" dans la
mesure ou cela leur permet de faire leur
marché en un temps limité et dans un lieu bien
défini. La belle rencontre avec le public,
elle se fait hors festival, sur le terrain.
En France, le système festivalier fausse la
perception du théâtre de rue, et même sa
philosophie. Nos plus belles aventures de rue,
,nous les avons vécues avec nos Padox au
Brésil en travaillant avec des détenus dans
la rue, ou à Montréal dans des quartiers
difficiles, ou à Oslo, ou même à Venise ou
nous avons joué avec des immigrés sans
papiers. L'émotion vient de la surprise pour
le spectateur, elle vient de la poétisation
d'un espace familier, et si cet espace est
transformé en un lieu de festival, alors la
poésie disparaît au profit de la gloire de la
municipalité ou du marché.
Lorsque nous nous sommes retrouvés à
Ramallah avec les Souffleurs, ou à Seoul avec
Retouramont, il s'est passé quelque chose qui
peut être une belle réponse à Gonçalves.
Dominique Houdart
Compagnie Dominique Houdart, Jeanne
Heuclin
11 passage des Récollets
30400 VILLENEUVE LÈS AVIGNON
TEL 04 90 02 06 71
PORTABLE 06 11 87 62 77
Bonjour Jacques,
Franchement ce Gonçalves il est jaloux parce qu'il
voit bien que c'est dans les arts de la rue que ça
bouge et que lui il ne peut pas en programmer parce
qu'il doit faire payer ses entrées....
Tu pourrais lui demander ce qu'il appelle
"l'impact réel" d'une oeuvre... Sur chaque
spectateur ? sur une société ? comptabilisé
comment ? à l'émotion ? à l'article dans
Télérama ?
Je n'ai envie de citer aucune cie, mais des
spectacles qui m'ont profondément touchés, il
y en a quelques uns ces dernières années... Et
je n'ai pas vu tous ceux que j'aimerais voir.
C'est quoi son chiffre sur 80% des gens... du
mépris de classe ? il le sort d'où ? Et
pourquoi il dit performance et pas spectacle ?
"Personne n'ose le dire" Il nous les fera
toutes le Gonçalves ! Enfin un redresseur de
torts ! populiste et tout ! qui dénonce un
scandale !
C'est comme si j'écrivais que dans le théâtre,
depuis Mnouchkine qui était génial, il n'y a
plus eu que des suiveurs...
Et enfin le public recepteur passif, il ne
fallait pas l'oublier celle là, puisque c'est
la base du théâtre de rue, que le public ne
soit pas passif dans son siège, donc il
fallait terminer l'attaque là dessus...
Il faut lui expliquer à ce tartuffe que le
spectacle de rue n'est pas gratuit mais payé
par des politiques qui font le choix politique
de faire jouer dans l'espace public des
équipes artistiques qui ont fait le choix
politique de jouer dans la rue.
Évidemment, ces choix politiques vont à
l'encontre des siens (ou de ce qu'il considère
comme mathématique), ce qui le rend si
méprisant.
Les arts de la rue ces 20 dernières années,
avec un budget global correspondant à celui
d'une seule scène nationale, ont renouvelé les
formes théâtrale, l'écriture dramaturgique, le
rapport à l'espace, le rapport au spectateur
et le rapport à l'espace collectif. C'est sur
qu'il peut être jaloux le gus !
Pour finir, je nous reconnaitrait un seul
tort, actuel, c'est d'avoir plus souvent
l'ambition de ses moyens que les moyens de ses
ambitions, effectivement. On a pris l'habitude
d'écrire avec trois fois rien, et d'en faire
des bons spectacles, mais il est difficile de
passer à des ambitions supérieures.
Sans doute plus aujourd'hui qu'il y a 15
ans...
Pour parler de tout ça (entre autre) :
l'Université Buissonière c'est les 27 et 28
Novembre à Frappaz à Villeurbanne, on sera
ravi de vous y accueillir !
Mathurin Gasparini
De :
Jacques LIVCHINE <
">
>
Répondre à :
Jacques LIVCHINE <
">
>
Date :
samedi 11 octobre 2014 10:18
À :
Liste Liste rue <
">
>
Objet :
[rue] Le directeur du 104 critique le théâtre de
rue
Ce que Gonçalves directeur du 104 écrit
dans Télérama
La gratuité ne peut pas
soutenir la qualité, c'est mathématique.
Regardez ce qui se passe dans les arts de la
rue. Les compagnies
manquent de moyens, ça saute aux yeux – et
du coup, on peut se poser la
question de l'impact réel de leurs œuvres.
Certes, il y a du monde dans
la rue, mais à Aurillac, par exemple, 80 %
des gens qui déambulent ne
vont pas voir une seule performance. Cette
scène lancée avec brio il y a vingt ans par
des créateurs géniaux comme Royal de Luxe a
accouché
d'une production globale de qualité souvent
médiocre, et personne n'ose
le dire. Que le public soit là, récepteur
passif, ne suffit pas.
bon, il faudrait bien lui
répondre quelque chose à ce Monsieur,
il attaque frontalement.
J’ai un petit problème ,
c’est qu’il a raison
quelque part, on a tous voulu pour
survivre se calquer sur le marché, des
spectacles à 2, ou à 3 on met ça à 2500
€ et on arrive à faire une trentaine de
dates comme on dit.
Il n’y a que les vieux
qui continuent avec des gros machins qui
en jettent ? Je me trompe ?
Je n’arrive pas trop à
deviner les ambitions qui se profilent à
l’horizon.
Franchement , je le dis
franchement, mes émotions ou mes
étonnements de l’année ne vont pas trop au
théâtre de rue, mais je n’ai pas vu grand
chose dans la rue à part :
Cinérama d’opéra Pagai,
jauge 80 personnes, mais une dizaine de
comédiens, vu à Aurillac, j’ai trouvé ça
essentiel.
Le reste c’est en salle
L’idiot ! Pire que de
la rue. Un déluge. Imagine toi ce détail.
Les costumières travaillent toute la nuit
de minuit à cinq heures pour nettoyer les
costumes. Et puis ça gueule, parce que
Macaigne il dit que dans la société de
Hollande, tu ne peux que gueuler, et puis
c’est idéaliste en diable ça fait du
bien. j’ai vu ça au théâtre de la ville,
d’ailleurs il commence dans la rue. 8
comédiens , 10 techniciens
In Vitro, un collectif,
une impro d’une heure et demie, Julie
Deliquet. Sur “on fait quoi aujourd’hui “
? 13 comédiens
Mon petit Gosselin, je dis
mon petit, car il a commencé avec nous
dans les brigades de Calais à 17 ans, ses
particules élémentaires, 4 H qui te
renversent.
Je vais lui répondre quoi
à Gonçalves ? Que pour faire un champion
de tennis il faut 100 000 pratiquants, (il
était tennisman professionnel) et
qu’Aurillac c’est comme Avignon off, oui,
il y a des échecs,
A vrai dire, je ne sais
pas trop quoi dire.
Désarroi, à l’aide Crespin
!
Pour acceder aux archives, a l'aide, a la
conversion de mail, a la page de desinscription :
http://www.cliclarue.info/#tabs-8
Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de
">
Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion
de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de
">
Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de
mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de
">
Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de
">
|
Ce courrier électronique ne contient aucun virus ou logiciel malveillant parce que la protection Antivirus avast! est active.
|
|