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[rue] question langage


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  • From: Perrine Anger-Michelet < >
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  • Subject: [rue] question langage
  • Date: Sun, 30 Nov 2014 14:54:34 +0100

Salut les djeun's, les dinosaures, les analphabètes, les intellos qui font la RUE aujourd'hui !

Je souris, et je suis soulagée en revenant d'Université Buissonnière #5 de voir que ce n'est pas forcément mon QI ou ma mémoire qui me font défaut ! 
Parce que oui, il faut décoder !
DRAC on connait, DAC et CNAR passent encore, mais voilà tout un fatras de FNCC, CUCS, FRAP, CNAC, SMAC, FORUMA, SOLIMA, MNACEP, DPP, CTAP, SODAR, UFISC, et le fameux CCTDC…
HLM, pour ceux qui ne font pas le rapprochement, ce n'est pas ceux qu'on connait, c'est Hors les Murs.
Faut s'y retrouver !

Et aussi, ce nouveau langage qui pointe son bout de nez depuis quelques années et qui s'impose comme une évidence…
Proposer une expertise, culture en espace public, démocratie participative, opérateur, travail de territoire, politique culturelle, enjeu instrumentisation, comité de pilotage, projets artistiques participatifs, in situ, appropriation du changement urbain, émergence, co-construction, concertation, schéma d'orientation, intérêt communautaire, appropriation de l'espace public, appui artistique, créer du lien social, périmètres territoriaux, médiateur culturel, transversalité, compétences territoriales, cohésion sociale, rapport au territoire, préconisation, geste artistique… 


Termes que je me suis amusée à relever à l'UB… et que je pourrais résumer globalement par jouer dans la rue avec les gens.

Opérateur ! J'ai adoré dans l'atelier 3 qd la jeune fille (oups, ton nom m'échappe, désolée) de la Cie "  " s'est rebellisée "Qu'est-ce que vous voulez dire quand vous dites opérateur, c'est quoi un opérateur ? C'est un mec qui fait quoi ?…Ah ?!... Alors, dites c'est un mec qui fait ça…!", et le loto des mots, ben oui, que j'ai trouvé tellement pertinent, et pose une note d'humour, ça ne fait pas de mal, plutôt du bien.

Ça fait quelques années que je vois débarquer ce langage, et j'avoue, face aux gens qui parlent comme ça, je ne fais pas la fière ! J'ai ressenti souvent de l'incompréhension, et un sentiment d'infériorité, une culpabilité de n'être pas au niveau… J'essaye de comprendre, mais c'est loin de moi, de la rue de mes débuts, de mon éducation. Bon, c'est vrai, pas de lycée, pas d'études pour moi. J'ai sauté direct de la 3ème au collège (après m'être fait lourdée une 1ère fois et avoir redoublé) à la rue, alors, ben… c'est comme ça. J'essaye de m'adapter.
Mais je suis rassurée aujourd'hui de voir que je ne suis pas seule à avoir du mal avec ce langage dans lequel je me reconnais peu. 

Oui, je suis has been, je suis une vieille de la rue. Mais j'en suis aussi franchement fière. Et heureuse surtout.

Après quelques années de bloquage totale face à ce nouveau langage, j'ai décidé de m'y faire et d'accepter cet état de fait, de reconnaître les mots et leur sens, mais il faut bien réaliser ce qu'il se passe malgré tout. 
Ce problème de langage, ressorti tout du long de cette UB, développé par l'intelligentia de la rue, pose visiblement un réel soucis de communication.

Je ne pense pas que nous puissions revenir en arrière, l'idée de faire un lexique est peut-être une idée ?
Je nous vois avec le dico à la main lors de nos RV ! Ou faut-il un bagde-code pour ceux qui ne parlent pas ce langage ? Ou plutôt, soyons modernes, un décodeur dans l'oreille…

Mais bon, je suis ok pour ce pont avec les universitaires et autres, leur point de vue est intéressant.
Cependant, qu'ils n'oublient pas que nous sommes, nous, les artistes, les faiseurs. 
Quoique…?  J'ai parfois l'impression qu'un jour, ils se passeront de nous. J'en ai bien peur ! bien que mon caractère optimiste s'y refuse à le croire.
Qu'ils n'oublient pas qui va au charbon, qui prend de réels risques sur le bitume, qui se prends des tomates dans la gueule quand le spectacle ne réponds pas aux attentes (des programmateurs, car le public est souvent bien plus indulgent), qui en chie pour trouver du fric pour monter ces productions, pour trouver l'Idée nouvelle, etc…

Perrine 
dinosaure de la rue malgré mon jeune âge 
co-fondatrice de la cie Malabar à la fin des années 70, CIA depuis 32 ans, co-fondatrice de l'Atelline, et responsable artistique de La NiaK Cie depuis 6 ans (cie émergente on dit, non ?)







Le 29 nov. 2014 à 20:45, Théâtre de l'Unité a écrit :

Bonjour la société  des arts de la rue 

je suis totalement abasourdi par ma journée fédé d’hier, 
cela devait faire un bout de temps que je n’y étais pas allé
mais là alors, 
je débarque dans une pleinière 
Les grands  orateurs , les Marat, Robespierre, Danton,  Hugo, Lamartine ont disparu ( je parle de Berthelot,  Burat, JR, Gil Rhodes, Cathy Avram, Larderet, Crespin etc ) 
ils ont laissé place à de sémillantes mastérisées, des Bac + 3, +4, + 5 +10
Vanessa et Aurora etc
on parle   méthodo 
incroyable,  les analphabètes ont disparu, les tatoués aux gros biceps, 
les boucles d’oreille dans le nez, les gonfleurs de ballons à grandes gueules
Place à Julie, Aude, Charlotte, Lucile.
Paperboard, listes de propositions impressionnantes,
Pour seul humour, le  loto des mots, on coche les mots clés quand ils sortent, une proposition de “la compagnie”. Un peu d’auto dérision, c’était utile parce que je te  jure la Mnacep ok mais la   CCCTFFTTTT, c’était trop, nous devenions les diafaoirus de Molière. 
Territoire et dispositif arrivent en tête.
Faire ensemble est bien placé. 
On se divise en 4 groupes, chaque groupe se divise en 2 , 
il faut mettre au propre les préconisations de la veille.
Commission  :  des outils à l’agréable  pour moi.  

Notre outil n° 1 : la fédé.  consensus là dessus. 
Je me risque à dire que quelque chose m’échappe, style l’axe général,  le”on veut quoi”? La fédé, les Cnar, meilleurs outils pour quoi faire ? 
On me fait bien sentir que mon heure est passée, la transmission est en route, les jeunes sont au pouvoir. 
Quelle drôle d’idée de demander à quoi ça sert ce que on fait. 
Ils ont raison, je suis sur les schémas anciens, Ministère, Drac, région, CG. 
L’outil Drac n’est jamais cité, parce que personne ici n’est conventionné. 
Les nouveaux outils: le 1% goudron, le Sodar. 
Je suis perdu.
Parfois, je saisis une balle , style le chiffrage :  bourse d’état pour un CNAR   :170 000 €  en moyenne 
bourse d’état pour une scène nationale  : 700 000 € en moyenne. Eloquent. 

C’est ma bataille à moi : Faire passer la Rue de la quatrième division à la seconde division, sinon à la première division. 
Jacques Livchine, me dit-on, Là n’est plus le  problème,  jacques ça va comme ça,  tu es à côté de la plaque.  

il y a tout de même Jean Blaise le chef de la MNACEP qui pense que les scènes nationales devraient s’ouvrir aux espaces publics. 
Monsieur le représentant de la ministre,  mr l’hypocrite de service, car il  en a rien à foutre de la rue, nous ouvre aux creux de ses pensées. Je ne dis pas son nom parce que d’ici que je sois mis en diffamation, il n’y a pas loin. 
je lui rappellerai bien,   s’il m’écoutait , que les scènes nationales ont été contraintes par le ministère d’inclure dans leur programmation, de la danse et du théâtre d’objets, ce qui fut fait, mais le théâtre de rue cela ne leur a jamais été demandé. 

Laetitia Lafforgue, taillée pour pour être présidente  nous a fait de magnifiques arabesques avec ses jambes

Boueb  a raconté ça avec un bel humour  et je reconnais,  même si je ne me reconnais plus dans la Fédé, que c’est une belle assemblée de démocratie directe. 

Mon temps de parole est épuisé, place aux trentenaires, sauf qu’eux,  ils font de vrais dossiers et ne perdent pas trop  de temps comme moi à bavasser. 


Jacques Livchine
 Metteur en songes 

Le théâtre de l'Unité, c'est toujours autre chose. 





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