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Re: [rue] question langage


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  • From: Mathurin Gasparini < >
  • To: Nicolas SOLOY < >
  • Cc: Liste Rue < >, NATIONALE FEDE < >
  • Subject: Re: [rue] question langage
  • Date: Sun, 30 Nov 2014 23:30:20 +0100

Hello à tous,
Concernant ces mots, ces foutus mots,
"le mot chien aboit-il ?" , (un penseur du moyen age, dont j'ai oublié le nom, vous trouverez sur google)
quand on a de nouveaux concepts, c'est normal d'utiliser de nouveaux mots, c'est le boulot des philosophes, des penseurs, des scientifiques en général, et l'on ne peut pas avoir peur de ceux-là, qui déclenchent de la réflexion, qui amènent à penser autrement.
Mais parfois ils s'usent et ils rejoignent une cohorte d'autres mots, créés dès l'origine pour mentir, pour tromper, des mots à double sens, sans définition claire, c'est de ceux là qu'il faut se méfier. Ceux qui portent plusieurs sens selon qui les utilise.
Le loto des mots était salutaire ces deux jours, pour rigoler, se détendre, même si personnellement je reste incapable d'écouter un discours et d'en relever les mots en même temps.
Nous cherchons à définir de nouvelles choses et nous avons besoins de nouveaux mots. C'est un travail de poètes.
Ne jamais oublier que "radical" vient de racine, un art radical est un art qui retourne aux racines de quelque chose.
Et parfois nous pouvons juste chanter parmi les feuilles.
Réinitialiser le système scandait Dorsaf durant ces deux jours.
Le faire bugger ou le parasiter ?
Utiliser son vocabulaire, jouer avec ses grand(e)s penseur(se)s ou rester entièrement soi-même ?
Trouver les moyens de rencontre avec les "élus" (qui sont aussi les programmateurs(du système qu'il faut faire bugger)) c'est aussi parler leur langue, séduire, surprendre, être soi même tout en restant proche d'eux...
Hé hé, quadrature du cercle, double bind épuisant.
Et j'en ai entendu, chercher à inventer des mots, pour le plaisir de faire compliquer, de rendre incompréhensible, intelligent, pour l'amour de l'art.
Bête esbroufe.
Chaque métier crée son langage, venez voir dans les métiers du bâtiment, nous devrions être fiers d'utiliser des termes tels que "territoire", "habitant", "co-construction" etc, non parce qu'ils sonnent bien ou sont à la mode, mais parce que nous sommes les seuls à les utiliser dans le champs du spectacle vivant.
Au moins nous ne parlons pas de dramaturgie, d'accès au public ou d'écriture contemporaine...
Finalement, les deux mots qui m'ont le plus dérangés lors de cette UB, sont sans doute "oeuvre", réactionnaire, et "bienveillance", qui pue particulièrement fort de la gueule à force de faire tout pardonner.

Continuons de jouer avec les mots, c'est ce qu'ils demandent.

Mathurin


Le 30 novembre 2014 22:53, Nicolas SOLOY < " target="_blank"> > a écrit :
Salut à touTEs,

Je n'ai pas pu être présent à cette UB, du coup, je lis les échanges qui lui succèdent avec intérêt. Curieusement, ce qu'ils ont l'air de souligner avec vigueur et insistance, c'est la naissance d'une rue 2.0.

De récentes et douloureuses disparitions, de compagnies ou de personnalités qui ont fait la rue, télescopent l'apparition d'une nov-langue administrative. Un cycle s'achève, un autre débute?

Le mail de Jacques L. est très lucide sur ce sous-texte; il s'ajoute à tous ces "La rue est morte", que crient certains autres avec terreur depuis quelques temps. Oui, elle est morte, la rue. Celle de ses fondateurs. Mais la reconnaissance qu'ils lui souhaitaient a été amorcée. Au-delà de nos Cnar et de nos sous-financements, -cependant dédiés-, tous ces nouveaux acronymes nous racontent la reconnaissance officielle de notre art: nous sommes devenus une discipline reconnue!

Ce que nos pères n'avaient pas imaginés, c'est que leur lutte pour la reconnaissance du secteur, a donné naissance à ça: un bébé métissé, qui parle une langue bizarre. Du coup, ils en refusent la paternité. Curieux.

Bon, à part ça, je me consterne avec vous, devant ce gouvernement et ces nombreux édiles, qui amputent les budgets cultures, quand la cohésion sociale et la solidarité sont en lambeaux.

Continuons à jouer, à jouir, et à le partager. Un grand bravo à toutes ses énergies qui ont fait cette UB, et qui font vivre la Fédé Rue.

Bien à vouTEs,
Nicolas Soloy




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