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Re: [rue] Pourquoi nous n'irons pas à Villeurbanne


Chronologique Discussions 
  • From:
  • To: Frédéric Roucheray < >
  • Cc: cacahuete < >, " fede" < >, fédé rue LR < >, , Liste nationale < >
  • Subject: Re: [rue] Pourquoi nous n'irons pas à Villeurbanne
  • Date: Mon, 1 Dec 2014 00:17:42 +0100 (CET)

Bonjour Fred,

Merci d'avoir pris le temps de cette longue réponse.
La mienne pour le coup va être un peu plus courte (mais à peine)
Essentiellement dû au fait que je suis globalement d'accord avec tout ce que
tu dis.

Je ne suis pas en colère. Sincèrement pas.
Je fais mais trucs en résistant comme je peux aux conjonctures. Et au fond,
je m'en bat les melons
(oui Fred, les melons...comme me disait une ancienne chérie "Didier,si tu ne
te la pète pas, personne ne se la pètera pour toi".

Ça fait 26 ans que je fais et fabrique. Materia avait 22 ans et est décédée
cet été.
4 semaines après je remontais une compagnie. Juste pour dire qu'on s'en fiche
de tout ça.
Je ne critique aucun artiste et aucune compagnie. Chacun fait comme il peut
et surtout comme il veut.

En revanche, ce qui a plus tendance à m'agacer (mais avec le sourire hein...,
sinon on a les dents qui finissent par coller
et la bouche qui s'affaisse) c'est tous ces tristes, ces rintris, ces
technorates qui se sont savamment insérés et gavés
sur le dos du système (quand ils ne sont pas carrément LE système).

Tous ceux qui vivent et font leur petites carrière de technocrate "crève la
dalle" sur le dos des artistes.
Ces petits fonctionnaires sur-securisés qui nous tiennent dans leur main et
continuent
de nous faire croire que l'on doit faire les choses pour la gloire et pour
avoir son noms sur l'affiche.
Qui nous culpabilisent, tout en les forçant insidieusement à faire de l'art
de propagande.
De l'Art non plus au service d'une forme de transcendance esthétique, ou de
transcendance du discours
mais juste un truc pour servir la soupe à des élus en panne de prospective et
qui ont besoin
des guignols que nous sommes pour flatter leur électorat et espérer qu'on
parle de leur ville, espérer être réélus.

Concernant l'Élitisme, je suis précisément descendu dans la rue pour briser
un certain élitisme,
rendre accessible des formes jusqu'alors réservées à une certaine
intelligentia. Venant du happening et des beaux-arts
cela me semblait salutaire. Je crois DÉFINITIVEMENT à l'éducation populaire.
L'ÉDUCATION DU PEUPLE PAR LE PEUPLE.
En revanche, pour moi, cela ne veut pas dire rabaisser les formes et vider
l'art de sa substance.
Penser que les individus sont des abrutis et doivent être nourris avec de la
"grande distribution" culturelle normalisée.
Qu'ils ne peuvent pas prendre part au débat. Une démocratie est en bon état
de marche quand elle n'a pas peur du débat.
Quand elle n'a pas peur des formes et de la contestation.
Pour moi,l'Education Populaire cela veut juste dire...rendre l'art accessible
au plus grand nombre.
Rendre ce débat accessible au plus grand nombre, quitte à heurter certaines
sensibilités.
Quitte à ce qu'il y ai scandale, incompréhension et remue ménage. (Tu parlais
de Dada...Dada n'avait pas peur du scandale)
Que le trie ne se fasse pas par l'argent ou la peur d'aller dans une salle.
Et la rue est parfaite pour cela. Du situationnisme à l'agit-prop, de la
performance au Happening, du théâtre de l'invisible au théâtre de rue.
Mais s'il s'agit du coup de faire moins bien et avec moins de moyens que ce
que fait Lagaffe sur TF1, là...ça me saoule profondément
et me donne envie de m'inscrire dans un club de Krav Maga.

Car, sans vouloir être offensant, il faut quand même être au clair que 3
festivals sur 4 sont d'un moins bon niveau que TF1.
Même le OFF d'Avignon est devenu une catastrophe ! UNE CATASTROPHE !!

Cette année à Avignon...1000 compagnies...pas une pièce de théâtre ! Pas 1
auteur ! WTF comme dirait ma fille !
Exit Koltès, Shakespear, Sarah Kane, Tchekov, Becket et les autres (et
pourtant là...on reste dans les classiques, dans le patrimoine...)
Sérieux ? C'est juste une blague...?
Juste des pièces de boulevards, des spectacles pour les mômes, un peu de
clown et le reste... des chansonniers
en mode je chante Barbara, Piaf, Gainsbourg...bref...que des petites prods de
lèches culs faites dans l'espoir de pouvoir tourner.
Voilà ou on en est.
Mais je comprends que les compagnies, petit à petit, se soient laissées aller
à troquer leur rêves
pour faire ça et pouvoir survivre, là n'est pas le problème.
C'est les programmateurs et les politiques culturelles de villes qu'il faut
condamner.
(D'ailleurs on dit politiques culturelles mais la plus part du temps dans une
municipalité on a affaire
au département "culture, fêtes et animation" ou "culture, fête, animation,
jeunesse"...enfin, des trucs du genre...
Panem et Circenses on disait dans la Rome antique... peu de temps avant son
effondrement)

Les mêmes qui font qu'en 2017 l'embarras du choix va être un deuxième tour
entre Sarko et Marine. Juste parfait.
On a plus qu'à se préparer à apprendre des danses folkloriques, il nous reste
quand même deux ans, en se bougeant les fesses
et en faisant des stages on devrait y arriver.

En même temps, ce que la droite a rêvée c'est la gauche qui le fait...donc ce
n'est pas si pire.
Tournez manèges et choper les pompons !

Show must go on Fred ! Show must go on !

Did

----- Mail original -----
De: "Frédéric Roucheray"
< >
À: "Didier Manuel"
< >
Cc: "cacahuete"
< >,

"
fede"
< >,
"fédé rue LR"
< >,

,
"Liste nationale"
< >
Envoyé: Dimanche 30 Novembre 2014 16:46:10
Objet: Re: [rue] Pourquoi nous n'irons pas à Villeurbanne


Très cher Didier,

Je comprends bien ta colère. Est-elle bonne conseillère?
Je ne suis pas allé à Villeurbanne non plus. À mon grand damne.
Pascal Larderet est très remonté à propos de considération financière. Soit.
Les tiennes sont plus liées à la définition de l'Art dans l'espace public.
Pour la même finalité, puisque c'est avec l'argent public que nous œuvrons.
Je suis taraudé. Je partage avec toi certaines idées. Cependant...
Permets-moi d'apporter quelques nuances, des interrogations, des
élucubrations...
Je ne résiste pas à verser. Y en a marre sur le pavé!
Ce débat et l'introspection qu'il suppose sont loin d'être simples.
En ces temps obscurs, cela parait salutaire. Toutefois, la crise justifierait
à elle seule la remise en question?

La Rue se serait fourvoyée dans la compromission ces 15 ou 20 dernières
années. Cette confusion ou toute pratique en valait une autre, démocratie ou
démocratisation culturelle, et bla-bla-bla...
Sommes-nous certains que les 70's, 80's s'en étaient prémunies? Quels sont
les coupables de cette compromission? Le dadaïsme a débuté dans les années 20
par exemple.
D'aucuns prétendent que l'art dans l'espace public naquit en 70. Ce qui est
certain c'est que la puissance publique s'y est investie à cette époque. Par
conséquent, il est convenu que cette date fasse référence pour la
structuration de notre secteur.
Pour ce qui est de l'origine de l'art dans l'espace public, les peintures
rupestres poussent encore à l'interrogation.
Dans les années 90, on se plaignait de l'envahissement des punks sur les
festivals. En 2010, ce sont les clowns qui font flores. Je serais tenté d'y
voir une évolution.
Je ne suis pas convaincu du bien fondé d'opposer les disciplines entre elles.
Selon cette idée, devrions-nous remettre en question le principe de
fédération?


De l'art ou du cochon, du lard ou du pognon...

La ministre dit que nous sommes des amateurs. Mouais!
On connait tous des pros qui bossent comme des amateurs et des amateurs comme
des pros. Et alors?...
Elle est où la responsabilité? C'est une véritable question!

Je te l'accorde, le sympa et le populaire ne sont pas des preuves
artistiques. Je doute que l'antipathique et l'élitisme en soient aussi.
Le populisme a bien des entrées.

Certes, l'humour et la gaudriole s'accordent mal avec l'idée de la Qualité
Artistique. Pour autant, serait-ce un mode d'expression qui doit être relayé
au seul banc de la distraction?
Il y a une différence entre humour, dérision et autodérision. Cette dernière
suppose l'observation surtout dans le cadre d'une incarnation. Une création a
des résonances bien différentes en fonction des publics. Elle force
l'interrogation, voire même le conflit parfois (j'en ai fait les frais).
Au gré de nos pérégrinations, et hors des circuits du tourisme culturel, nous
nous sommes aperçus que les déserts culturels étaient bien plus répandus
qu'ils n'y paraissent.
Pour le dire poliment, on est tous le clown d'un autre!

À mon époque, on ne se souciait pas de la définition d'école des arts du
cirque.
L'école nationale était plus prompte à former des super soldats de la
création que des Artistes dignes de ce nom. Quoi de plus enivrant quand on a
20 ans?
Pas le moindre petit cours d'histoire de l'art dans les écoles de cirque ni
d'histoire de la mise en scène dans les écoles de théâtre d'ailleurs. Enfin,
ça n'a pas empêché certains d'en sortir quelque chose.
Doit-on pour autant renvoyer le cirque sous la tutelle du ministère de
l'Agriculture et le théâtre aux calendes grec?
Peu ou proue, top ou tard, chacun s'interroge un jour sur sa condition et le
sens qu'il donne à sa pratique.

En tant qu'héritier des 70's, 80's, n'as tu pas des références d'illustres
ayant, dans leur prime jeunesse, chaussés des échasses, voir même crachés une
petite flamme...?
Crois-tu que la seule volonté de foutre le bordel suffise à faire œuvre
artistique?
Plus proche de nous, ne vois-tu pas certains ayant débuté par de généreux
"bordel-show" pour les mener 20 ans plus tard à nous servir des pépites
finement ciselées à nous arracher le cœur et l'esprit?
Combien de guitares-héros ont commencé par gratter sur une corde Les jeux
interdits en tirant la langue?
Il ne s'agit pas ici de technique, mais bien de ce que l'on en fait. On n'a
pas assez d'une vie pour apprendre et se réaliser.
Le terme de qualité dans le domaine artistique me semble bien controversable.
Je préfère celui d'exigence.

Que sont les Arts de la rue? L'ensemble des protagonistes qui vivent aux
crochets de la puissance territoriale? Embourgeoisement quand tu nous tiens.
Faut-il envisager de réduire, d'élargir, de consolider, de s'émanciper...?
Pas facile de changer de paradigme.
L'artiste est prisonnier. Sa liberté n'existe que dans un carcan. Même dans
l'art brut, l'un des derniers courants révélés, l'artiste n'est pas libre de
sa conscience.
Artiste, artisan... Quelle importance de l'humilité ou de la prétention pour
justifier de notre aspiration et de notre condition ?

Qu'en est-il des programmateurs? Il n'existe pas de CAP ou la moindre
formation en alternance.
La plupart agissent au coup de cœur. Elle est où la réflexion?
Mis à par le coût d'état, c'est toujours mieux que les coups de boule ou les
coups bas.

Il n'y a que les imbéciles qui pensent que des malintentionnés tiennent à
leur faire croire que tout ce qui se passe dans la rue est bien.
Par contre, on peut se féliciter que chacun puisse trouver dans la rue un
espace de liberté. Chose rare et fragile. Serait-ce un juste fondement pour
notre Fédération?
La liberté artistique est de plus en plus mise à mal actuellement, non pas
par les politiques, mais pire encore, par la société civile et les
intégristes de tout bord.
Ce n'est vraiment pas le moment de lâcher prise.

Si toutes pratiques n'en valent pas d'autres, il nous faut passer par la
critérisation.
Quelle grille appliquer dans le choix des programmations?
Ayant eu les deux pieds dedans (clown, jongleur), je suis prêt, à me
soumettre à l'exercice en me comparant aux créations que tu as accueillies
récemment.
Le dictionnaire nous donne une définition de ce qu'est l'art. L'histoire nous
en offre une autre, une vue de l'esprit. Plus que l'œuvre en elle même, c'est
la possibilité de s'interroger, de se dépasser, de se réinventer par
l'imaginaire pour s'ouvrir à d'autres possibles. Elles ne sont pas
antinomiques.

Mettre le feu à la rue! Oui, pourquoi pas. Pour ce qui est de trouver des
coupables, il risque d'y avoir du monde sur le bucher avec monsieur carnaval.
Pour les 30 ans d'Aurillac, je propose une immolation collective. On se fout
tous à poil sur les flammes, les uns récitant du Voltaire, les autres du
Rousseau.
Et hop! On se carbonise la tronche dans une liesse collective.
Ça aurait de la gueule artistiquement. Non? Et ça ferait du buzz dans La
Montagne pour une fois.


À toutes ces questions, il y aura peut-être un début de réponse dans le fond
de ma bouteille. In vino veritas?
La première, je l'ai jetée à la mer. Pour les suivantes, j'en ferais un
chamboule-tout.
Ils sont beaux les bobos. Ils sont beaux les clobos.
Je nous aime.

Fred Feu (Les Skouts)

PS: J'ai ouï dire, Place de la République, que Jean-Marie Songy, pour les
trente ans d'Aurillac, avait dans les bacs de mettre toutes les compagnies du
OFF en IN et inversement. Tu te rends compte??? Non, mais je te jure!


Frédéric Roucheray

Le 19 novembre 2014 10:16, Didier Manuel <

> a écrit :
>
> Cher Pascal,
>
> En voilà un cri désespéré.
>
> Même si je le comprends et suis en accord avec toi, il me semble que tu as
> oublié de préciser une chose fondamentale :
> C'EST LA RUE - LA FAMEUSE RUE - QUI A CONSTRUITE TOUT ÇA LES 15 OU 20
> DERNIÈRES ANNÉES... À FORCE DE COMPROMIS.
>
> Tout le monde en a bien profité. La rue était un Eldorado. N'importe quel
> branle-panneau qui n'avait pas le niveau pour pouvoir faire quoi que soit
> en salle
> pouvait toujours survivre dans la rue. Voir même très bien vivre.
>
> On a essayé de nous faire croire qu'il n'y avait pas de différence entre un
> sculpteur de ballon et "La folle histoire de France" du Royal de Luxe.
> Très bien.
> Nous faire croire que la moindre fanfare, le moindre spectacle de clown ou
> de diabolo vallait un spectacle de Langhof, d'Ostermeïer etc…
> juste parce que ça se passait dans la rue. Que si ça passait dans la rue,
> alors c'était bien. C'était gratuit, alors c'était bien.
> Nous faire croire que tout valait tout, du moment que cela ne faisait pas
> de vague.
> Du moment que cela servait l'intérêt touristique et commercial des villes…
> en sommes…du moment que tout cela était SYMPA…POPULAIRE... et que cela
> contribuait au fait d'endormir les gens.
> Que cela lissait le paysage. Nous maintenir dans l'idée que nous étions au
> pays des Bisounours et qu'on avait bien de la chance.
>
> Sauf que c'est dans nos culs mon Pascal que le Populaire s'est fourré…
> car nous avons contribué collectivement à fabriqué du populisme de masse !
> Une réalité dans laquelle nous nous sommes vautrés sans vergogne et dont
> nous nous prenons aujourd'hui le retour de bâton.
> À force de contraindre le débat, de lisser les propos, de vouloir faire
> rigoler à tout craint...
> À force de vouloir faire de la rue une foire, un fourre-tout sans réelle
> épaisseur artistique, sans prise de risque.
> À force de tuer l'audace, histoire de maintenir ceux qui la tienne dans
> leur petit confort bourgeois.
> Et bien aujourd'hui c'est la soupe à la grimace…
> Et aujourd'hui Pascal, il est trop tard pour pleurer car la Rue...la
> fameuse Rue... est morte depuis longtemps déjà.
>
> Ironie du sort, à force d'avoir tendu nos fesses, la ministre nous dit que
> nous sommes des amateurs.
> (Et le pire…c'est qu'elle n'a pas tort !
> Combien de fois je suis intervenu sur la Liste pour calmer les ardeurs de
> ceux qui n'avaient de cesse de critiquer le théâtre de salle.
> Persuadés qu'ils étaient que la seule légitimité de faire une chose offerte
> à tous - que la seule bien pensance de gauche - suffisait à faire de nous
> un artiste.)
>
> Aujourd'hui la France n'a plus d'argent donc on sacrifie logiquement ce qui
> n'est qu'un luxe…la distraction.
> En commençant par celle qui est la moins rentable.
> Quand on a plus moyen de se distraire il faut commencer par ranger les
> vieux jouets et les mettre à la benne.
> Aussi, Pascal, on nous pousse gentiment à la porte car…à part distraire, à
> part faire de gentilles animations pour égailler le paysage…À quoi servons
> nous ?
> À quoi servons nous je te le demande ?…
> Nous n'avons même plus la prétention de faire de l'Art.
> Nous n'avons plus aucune prétentions d'ailleurs. Humbles artisans et
> amuseur du roi. Artistes de propagande.
>
> Il n'y a rien de surprenant à ce qui arrive.
>
> En 27 ans de terrains - tous azimuts - je me suis plus souvent fait enculer
> par des gens de gauches que de droite.
> Ce qui constitue l'énorme paradoxe et l'ironie de l'histoire.
>
> André Gide disait qu'on ne fait pas de littérature avec de bons sentiments.
> En fait je pense que cette affirmation devrait s'étendre à l'Art tout
> entier.
>
> Nous avons trop joué le jeu des commandes, nous nous sommes trop conformés
> aux tendances,
> aux cadres, aux normes, aux modes, aux désidératas de ceux qui tiennent la
> rue et préservent "LEUR" public.
> Si vous saviez le nombre de patates que j'ai voulu mettre dans la gueule à
> force d'entendre certains programmateurs dire "MON PUBLIC"
> Combien de fois j'ai entendu dire cela…"MON PUBLIC"…quelle hérésie…ce
> fameux public si chouchouté pour ne pas le heurter,
> préserver sa sensibilité…ce fameux public à qui nous avons offert, tout
> donné gratuitement, gavé,
> et qui est entrain de foutre le nationalisme et le populisme le plus
> sauvage et obscène aux portes de la Nation !
>
> Il est beau le public tant chéri. Qu'il aille se faire foutre.
>
> Alors oui Pascal, tout est entrain de crever et les barons technocrates se
> cassent déjà la gueule de leur chaise.
> Mais est-ce vraiment un mal ?
>
> Tu parles de mettre le feu et de reprendre la rue…alors tout cela n'est pas
> grave…
> Tout renaîtra des cendres…
>
> En revanche, et je pense que le problème commence par là, il faut arrêter
> de parler et penser en terme "D'outil de Travail"
> mais revenir au fondamentaux…à commencer par la scène.
>
> Regarder la rue et l'espace public, les lieux publics (ces fameux Lieux
> Publics…hahaha…) comme le territoire des opérations,
> la zone de conflit…
>
> REPRENDRE LA RUE, POUR DIRE, MONTRER, HURLER, METTRE LE FEU…AVEC AUDACE,
> IMPERTINENCE…CRÉATIVITÉ !
>
> Enfin bon, je dis ça…juste parce que je viens de me lever et de te lire en
> prenant mon petit déj.
> Je crois…que tu viens de me gâcher ma journée. Maintenant ça me tourne sur
> le bide…à m'en faire gerber mon chocolat...
> Du coup, je crois aussi que j'vais aller mettre le feu quelque part moi...
>
> Bises mon Pascal ! Tenez bon ! et à tout vite !
> PUNKS NEVER DIED AS CHILDS USED TO SAY...
>
> TOMO (Feu MATERIA PRIMA art factory…aujourd'hui renait sous la forme d'un
> papillon)
> COLLECTIF BE / Cie BUTTERFLY EFFECT
>
> Le 18 nov. 2014 à 12:26, cacahuete <
>
> > a écrit :
>
> Lettre à la Présidente de la Fédé des Arts de la rue,
> Chère Laeticia,
>
> A l'heure ou des compagnies historiques disparaissent Jo Bithume, ou ont
> déjà disparues les Piétons.
>
> A l'heure ou d'autres sont en grandes difficultés Génerik Vapeur ,
> Cacahuete, Kumulus et bien d’autres .
>
> A l'heure ou Hors les murs va être dissout dans le CNT.
>
> A l'heure ou les budgets des CNAR baissent drastiquement.
>
> A l'heure ou la commission d'aide à la création du ministère multiplie les
> abus de biens sociaux.
>
> A l'heure ou le centre National des arts de la rue Lieux Publics ne profite
> qu'à une seule personne son directeur.
>
> A l'heure ou la Ministre de la Culture tient un discours d 'état
> totalitaire sur l'amateurisme.
>
> A l'heure ou les Drac vont disparaitre ainsi que les budgets des
> départements.
>
> A l'heure ou Michel Crespin tire sa révérence, que les fondateurs Jean
> Digne, Daniel Andrieu, Dominique Trichet se mettent en retraite des arts de
> la rue.
>
> A l'heure ou 2 étudiants sur 3 issus de la FAIAR pointe au RSA.
>
> A l'heure ou 60 % du budget art de la rue de ma Région Languedoc ont
> disparu.
> (Fermeture Lieu Noir 1 lieu de résidence sur 2, arrêt des Zat Montpellier,
> arrêt des Effervescentes de Balaruc, -20% à Crateres Surface, -15% à la
> région, 0 + 0 a la Drac, etc…)
>
> A l'heure ou les festivals disparaissent les uns apres les autres dans
> toute l'Europe.
>
> A l'heure où les menaces sur l'intermittence se font de plus en plus
> pressantes.
>
> A l'heure ou nos gouvernants prétendus de gauche abandonnent toutes
> ambitions culturelles et sont prêts sans vergogne à mettre à mal l'ensemble
> de la profession.
>
> Nous pensons que à l’horizon 2017 plus de 50% des compagnies Art de la Rue
> seront rayées de la carte et Cacahuete en fera partie.
>
> Nous appelons à un grand réveil et à une grande mobilisation de tous sous
> les formes les plus radicales afin de préserver nos métiers, nos utopies.
> Reprenons la rue il est grand temps mais pour y mettre le feu.
>
> Non, voila pourquoi nous n'irons pas à Villeurbanne faire mousser quelques
> élus locaux à langue de bois bien pendues et discuter Musiques actuelles,
> nous avons mieux à faire pour sauvegarder nos outils de travail.
> Ceci étant dit nous vous souhaitons de bons débats.
>
> Pascal Larderet Compagnie Cacahuete
>
>
> Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de
> desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
> Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de
>
>
>
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>
> Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de
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