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Re: [rue] C'est quoi un spectacle populaire, accessible, compréhensible par tous ?


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  • From: Manto < >
  • To: Nicolas SOLOY < >
  • Cc: Liste Rue < >
  • Subject: Re: [rue] C'est quoi un spectacle populaire, accessible, compréhensible par tous ?
  • Date: Thu, 1 Jan 2015 13:54:45 +0100

Ce que je viens de lire m'interpelle !
En effet j'ai comme le sentiment que Nicolas lorsqu'il nous parle des étudiants nous parle de la FAIAR !
Formation ayant une équivalence universitaire visant à former des artistes de rue!
Cette formation d'où sort Laurent qui aime Mathurin qui aime monsieursos. Ils s'aiment, effet copains d'avant ! Et essaient peut être de se positionner en déviant ! Je ne sais pas.

Je fais ce rapprochement juste pour appuyer sur le fait que l'artiste tout comme l'étudiant et beaucoup de métier sont  pris dans un cercle (un paradigme dirait l'universitaire) un espace de croyances dont il choisit ou pas de dévier de s'en émanciper de se faire aimer de s'en foutre bref de trouver sa place.... cette histoire de reconnaissance.
Pour ma part l'université et la sociologie ont été un véritable vecteur d'émancipation tout comme mon choix de me définir comme artiste.
Et il me semble que partout où j'ai posé mon regard mon corps ma pensée j'ai rencontré des déviants et des moins déviants et les gens de rue comme partout ailleurs ont leur prétentions leurs croyances leurs discours et leur forum sociaux !

Les gens de rue on le sentiment desfois qu'il sont là pour émanciper le peuple ! Certains hommes politiques aussi  ! C'est peut être ça le populaire..puisque il semble avoir été l'origine du débat  !  ( bientôt nous passerons aux spectacles démocratiques et citoyen ce sont des mots très à la mode dans les dossiers européens de subvention et leurs approches néolibérales. ..très à la mode aussi sur les forums sociaux)

Il y a des pays ou un ouvrier syndiqué a beaucoup plus de chance de mourir pour ses idées qu'un artiste émancipé qui émancipe ! 
Pardonnez moi mais je crois aussi que l'artiste en mode intellectuel brandissant le drapeau du populaire de l'émancipation m’agace !
Là où j'ai grandi on chialaient devant un tableau de Picasso et on s'émancipaient en cassant la gueule à son patron sans n'être jamais allé au théâtre !   

Manto d'hiver
bonne année




Manto Desoiseaux
Comédienne / diseuse de bonnes aventures


Le 26 décembre 2014 11:28, Nicolas SOLOY < " target="_blank"> > a écrit :
Salut à touTEs,

Dans un langage tout bisounours qu'il soit, la question que soulève Laurent est pertinente: en quoi un étudiant à l'Ena et un étudiant à l'agrégation sont-ils proches?

Une des approches possibles passe par le format des études: durée d'imprégnation dans un courant de pensée unique, validation des anciens pour intégrer le cercle à qon tour...

Bien que ce qu'elle affiche dise le
contraire, l'objectif de l'éducation nationale n'est pas de former des individus autonomes et libres penseurs, mais des moutons. Parce que ça se gouverne plus facilement.

Pour nous, gens de rue, qui savons à quel point le rapport acteur-spectateurs dénonce en sous-texte un miroir social, le format d'enseignement parle de lui-même: plus l'étudiant grandit, plus le troupeau est grand devant un unique berger (de la classe de 25 élèves aux amphis blindés). Les étudiants en 68 l'avaient bien intuité en demandant la suppression des estrades des profs.

Les artistes sont la marge d'erreur admissible, les déviants qui au final servent le pouvoir: nous servons de soupape de sécurité aux humeurs du peuple, en lui faisant vivre par procuration la révolution qu'il ne fera jamais (bien sûr qu'il y a aussi des universitaires déviants, mais ce sont des exceptions, alors que l'artiste, c'est sa fonction, la catharsis, la purgation des passions).

Mais cet équilibre est fragile: pour peu qu'on ait affaire à des artistes rusés qui posent des questions, sans gaver l'oie du peuple de réponses sucrées et salées, ce bon peuple, qui se pose déjà ces questions, finit par inventer des réponses dans la vraie vie. Et ça, ça fait des révolutions.

C'est à cet endroit je pense que la culture émancipe. C'est pour ça que le pouvoir réactionnaire préfère le gavage avec des succédanés de culture, à la culture. C'est pour ça qu'en cette période où le pouvoir prend des mesures très dangereuses pour nos libertés, la culture qui émancipe est menacée, censurée, étranglée financièrement: parce que le peuple dont nous sommes pourrait bien majoritairement et solidairement dire non.

Bien à vouTEs,
Nicolas Soloy




> Le 26 déc. 2014 à 01:54, Laurent Driss < "> > a écrit :
>
> On ne te trolle pas nicolas. On te dit que c'est pas parce que tu fais des études que tu es un méchant.
> Parce que toi tu le dis clairement : "Or en tant que thésarde et agrégée, elle appartient de fait à la caste des énarques qui nous gouvernent."
>
> --
> laurent(-)driss
> +33 620 654 643



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  • Re: [rue] C'est quoi un spectacle populaire, accessible, compréhensible par tous ?, Manto, 01/01/2015

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