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Re: [rue] A Marseille, la fête est finie !


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  • From: nico < >
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  • Subject: Re: [rue] A Marseille, la fête est finie !
  • Date: Mon, 01 Jun 2015 17:17:38 +0200

Trouver et aider à diffuser "la fête est finie" ?

Mais c'est très simple ! ;-)
Vous pouvez m'envoyer un chèque de 15 euros à
Nico Burlaud
68 bd eugene pierre
13005 Marseille

Ou vous tenir au courant des prochaines dates de projections ici :
http://lafeteestfinie.primitivi.org/?page_id=41
(Une sortie en salle modeste mais nationale quand même est en cours de
préparation pour septembre-octobre prochain donc n'hésitez pas à
retourner voir pendant l'été.)

Et encore mieux, me contacter pour m'aider à organiser une proj dans
votre cinéma, votre assoc', votre squatt...
Salut la rue !
(et salut et merci françois ;-)
Nico Burlaud



Le 30/05/15 17:33, ças'écrit commeçaseprononce a écrit :
> j'ai eu la chance de voir ce film dans les conditions décrites dans
> l'article.
> C'est un must to watch pour tout artiste participant de cette grande valse
> cuculturelle que ce soit à marseille ou ailleurs en france.
> et une très belle réalisation, où c'est le spectateur lui-même qui réalise
> sa propre prise de conscience.
> la scène finale est à ce titre une belle réussite.
>
> n'hésitez pas : trouvez le !
>
> et si quelqu'un peu m'indiquer comment le diffuser plus largement, j'en
> serais ravi !!
>
> solen
>
> Le 30 mai 2015 10:47, François Mary
> < >
> a écrit :
>
>> Dans la continuité de ce qui est décrit dans "Histoire universelle de
>> Marseille" d'Alèssi Dell’Umbria aux éditions Agone. retour sur Marseille
>> 2013, capitale européenne de la culture, à suivre…
>>
>> *A Marseille, la fête est finie !*
>>
>> Le Monde diplomatique - dimanche 19 avril 2015, par Christophe Goby
>>
>> Au-delà de l’archive, le film de Nicolas Burlaud « La fête est finie »,
>> consacré à Marseille-Provence capitale européenne de la culture en 2013
>> <http://www.mp2013.fr/>, est un outil de combat à l’usage du Marseillais.
>>
>> [image:
>> http://blog.mondediplo.net/local/cache-vignettes/L480xH123/banniere-burlaud-6c0a7.jpg]
>> <http://lafeteestfinie.primitivi.org/>*« Marseille 2013 fut le cheval de
>> Troie du grand capital »,* assume Nicolas Burlaud, heureux réalisateur de
>> *La
>> Fête est finie <http://lafeteestfinie.primitivi.org/>,* un long métrage
>> documentaire qui s’ouvre sur des images de La transhumance des animaux,
>> organisée en juin 2013 dans les rues de Marseille, et se termine sur le
>> carnaval de La Plaine en mars 2014, une fête populaire vieille de
>> seize ans, durement réprimée par la police, qui avait conduit
>> cinq personnes sous les verrous [1
>> <http://blog.mondediplo.net/2015-04-19-A-Marseille-la-fete-est-finie#nb1>
>> ].
>>
>> Le local La Rouille, à Marseille, était trop petit pour accueillir tous
>> ceux qui voulaient voir le film. Rebelote au cinéma Les Variété, où tout le
>> monde n’a pas pu entrer. Pourquoi cet engouement ? La réponse se trouve
>> d’une part dans ce courageux film, d’autre part dans les combats que mènent
>> des habitants de la ville pour comprendre et défendre leurs lieux de vie.
>>
>> *« Je suis reconnaissant à Keny Arkana pour sa chanson “Marseille capitale
>> de la rupture”. Elle nous a donné la force… et puis aussi Marseille en
>> guerre, le blog »,* raconte Nicolas Burlaud. On retrouvera aussi comme
>> source d’inspiration la trace du FRIC, le Front des réfractaires à
>> l’intoxication par la culture (CQFD n° 99
>> <http://cqfd-journal.org/Au-sommaire-du-99>), un des rares groupes
>> « erroristes » ayant survécu à Marseille capitale de la culture.
>>
>> *« A Primitivi nous avons une pratique d’observation régulière de la ville
>> de Marseille, de sa gentrification, on suit ça depuis longtemps. »* Cet
>> ancien Clermontois qui a trainé ses culottes courtes dans le quartier
>> « requalifié » du Port-Saint-Genès à Clermont-Ferrand et dans ses squats, a
>> fondé Primitivi en 1998 à Marseille. Il s’agit d’un collectif tourné vers
>> l’image et qui faisait de la télé libre au temps de Zalea TV, dissoute
>> en 2007. *« Nous faisions de la télévision pirate. On regardait nos
>> émissions sur le canal 41 au Bar de la plaine. »* Primi-TV faut-il lire,
>> la télévision primitive. Le collectif a notamment produit « Marseille
>> Clean » et l’épisode 2 « Marseille Ultraclean », sur la métropolisation de
>> la ville.
>>
>> Lire aussi François Ruffin, « Penser la ville pour que les riches y
>> vivent heureux <http://www.monde-diplomatique.fr/2007/01/RUFFIN/14323> »,
>> *Le
>> Monde diplomatique,* janvier 2007.*« J’essaye dans* La fête est finie *de
>> ne pas être donneur de leçons. J’ai fait en sorte ne pas travailler sur
>> Marseille 2013 sans accabler les intermittents qui y ont participé. »*
>> Lorsque Marseille fut désignée capitale européenne de la culture, peu de
>> gens doutent du bien-fondé de ce projet. *« Sans trop savoir ce que
>> j’allais faire, je suis même allé à l’inauguration sur la Canebière sans
>> caméra, je sentais qu’on se faisait baiser ! »* Ce soir-là, seul le
>> Tableau noir, un squat du centre-ville expulsé depuis, dénonce avec une
>> banderole immense la supercherie. *« On ne savait pas quoi dire, on
>> critiquait à vide… »* L’année avance et Nicolas se met à filmer pour
>> comprendre : *« La capitale de la culture, c’est une étape historique de
>> la gentrification. »* Cette requalification des quartiers, comme le
>> périmètre Euroméditerrannée, est présente dans le film avec les habitants
>> de la rue de la République ou ceux du quartier des Crottes, qui tentent de
>> comprendre à quelle sauce les promoteurs vont les manger. *« On a vu rue
>> de la République une opération d’une brutalité exceptionnelle, on a expulsé
>> les pauvres, pour donner aux banquiers une véritable vente à la découpe.
>> Sur mes images je ne voulais pas d’analyse savante, carrée, c’est pourquoi
>> il n’y a pas de noms sous les visages de ceux qui parlent. »*
>>
>> On reconnaît tout de même Alèssi Dell’Umbria et Bruno Le Dantec, tous deux
>> auteurs de livres remarqués sur Marseille [2
>> <http://blog.mondediplo.net/2015-04-19-A-Marseille-la-fete-est-finie#nb2>]
>> Le Dantec souligne la récupération par l’élite des défauts de la ville :
>> *« Presque
>> tout ce qui lui était auparavant reproché s’est maintenant transformé en
>> argument de vente. »* Les propos de Claude Valette, adjoint au maire
>> délégué à l’urbanisme, rapportés dans son livre, édifient sur les conflits
>> à l’œuvre : *« On a besoin de gens qui créent de la richesse. Il faut
>> nous débarrasser de la moitié des habitants de la ville. Le cœur de la
>> ville mérite autre chose* [3
>> <http://blog.mondediplo.net/2015-04-19-A-Marseille-la-fete-est-finie#nb3>
>> ]. * »* Ils rappellent la volonté de la mairie d’avant guerre de détruire
>> le quartier du Port, destruction que les forces d’occupation allemande
>> mettront en œuvre en 1943 avec le plasticage de 1 500 immeubles et les
>> milliers de déportations. La destruction de ce quartier aux petites ruelles
>> avait pour objectif de vider Marseille de ses éléments criminels…
>>
>> Le film de Nicolas Burlaud alterne réjouissances culturelles programmées
>> et résistances populaires. Deux sociétés s’affrontent. Pauvres travailleurs
>> contre riches marchands. Au milieu, une série de spectacles cherchant à
>> drainer des touristes vers une Marseille réduite à une façade. Visiteurs
>> allemands, touristes anglais et croisiéristes américaines sont promenés
>> dans un décor de cinéma, loin des camps de Roms et des quartiers que les
>> pelleteuses grignotaient. Loin de cette Marseille méditerranéenne, cette
>> sœur pied noire ou kabyle d’Alger, loin de la rue d’Aubagne où les
>> Comoriens vivent dehors, loin de Noailles ou du marché au puces des
>> Arnavaux et de ses stands arrachés au bitume. La Chambre de commerce, à
>> l’image de la bourgeoisie de la ville, vend de la culture importée, comme
>> on peut la trouver à Rotterdam ou à Paris. Du prêt-à-penser culturel à base
>> de Philippe Découflé, une marchandise à consommer avant de rentrer
>> s’asseoir devant Canal Plus et se taire. Le film fait ressentir cette
>> position de consommateur assignée au peuple, position de propriétaire d’un
>> logement normé et de travailleur détaché de son activité. La culture est ce
>> manteau qu’on lui jette sur les épaules pour qu’il paraisse moins crasseux,
>> moins vulgaire, moins peuple. Alors ce peuple à qui l’on dénie le droit de
>> manifestation ou d’existence dans la rue, se tourne vers le stade, rare
>> lieu pourtant encadré, où il peut le temps d’une rencontre de football,
>> redevenir acteur.
>>
>> [image: JPEG - 64.8 ko] <http://lafeteestfinie.primitivi.org/?page_id=41>
>>
>>
>>
>> Dates des prochaines projections en cliquant sur l’affiche.
>>
>> La culture est dotée d’une aura inattaquable, même si Franck Lepage de la
>> Scop
>> Le Pavé <http://www.scoplepave.org/> avait ébréché ce mythe dans
>> « L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu », une de ses
>> conférences gesticulées : *« Non, j’ai arrêté de croire, pour être très
>> précis, en cette chose qu’on appelle chez nous “la démocratisation
>> culturelle”… C’est l’idée qu’en balançant du fumier culturel sur la tête
>> des pauvres, ça va les faire pousser et qu’ils vont rattraper les riches !
>> Qu’on va les “cultiver” en somme. Voilà, c’est à ça que j’ai arrêté de
>> croire. Mais j’ai compris bêtement un jour que les riches avaient les
>> moyens de se cultiver toujours plus vite… »*
>>
>> Nicolas Burlaud explique, sourire aux lèvres : *« Ce qui marche dans le
>> film, je crois, c’est que les spectateurs ressentent, plutôt que je leur
>> explique. Nous n’arrivions pas à mettre des mots sur ce qui nous
>> arrivait. »* Le film suit donc les moments phares de ce grand spectacle
>> culturel dans une ville où la culture populaire rencontre les plus grandes
>> difficultés. On peut y voir le « projet » de quartiers créatifs, destinés à
>> être éphémères, alors que les quartiers nord quémandent depuis longtemps du
>> soutien scolaire, ou des cours de musique. Les scènes d’inauguration mêlent
>> culture et commerce dans un ballet tragique. Au delà de l’archive, le film
>> est un outil de combat à l’usage du Marseillais. S’il cite l’*Eneide* de
>> Virgile, Burlaud s’est inspiré d’un texte qu’on trouve sous le vocable de
>> « A
>> mort l’artiste <https://infokiosques.net/spip.php?article273> », sorte de
>> pamphlet situationniste qui attribue à l’artiste le rôle de publicitaire.
>>
>> Avant Marseille capitale de la culture, des avertissements comme des
>> fusées d’alerte avaient pourtant été lancés depuis Lille 2004. Le site de
>> La Fête est finie dont s’est inspiré Nicolas Burlaud, écrivait
>> <http://lafeteestfinie.free.fr/quand_j_entends.htm> :
>>
>> *« Quand une rangée de CRS fonce sur la foule, le plus grand nombre sait
>> encore comment réagir : on fait des barricades de fortune pour ralentir
>> leur marche, on ramasse quelques pierres, des bouteilles et l’on se prépare
>> à courir. Mais quand c’est un Lille2004-capitale-européenne-de-la-culture
>> qui nous tombe sur le coin de la gueule — et ce pourrait aussi bien être un
>> Genova2004-capitale-europea-della-cultura ou un
>> Forùm-universal-de-les-cultures-Barcelona2004 —, nul ne sait trop comment
>> s’y prendre. Chacun devine que c’est un sale coup qui se prépare et qu’il y
>> a donc une parade à inventer, mais laquelle ? et contre quoi ? L’idée
>> qu’ici le Capital n’avance plus à coups de canon, mais précédé d’une milice
>> dansante, bruissante, bigarrée d’artistes en costumes et de branchés sous
>> ecsta ne nous est pas encore familière. Quand nous entendons le mot
>> “culture”, nous ne pensons pas encore à sortir notre revolver. »*
>>
>> *Notes*
>>
>> [1
>> <http://blog.mondediplo.net/2015-04-19-A-Marseille-la-fete-est-finie#nh1>]
>> Lire Nicolas Arraitz, « Marseille : ne fête rien dans la rue !
>> <http://cqfd-journal.org/Marseille-ne-fete-rien-dans-la-rue> », *CQFD*
>> n°121, avril 2014.
>>
>> [2
>> <http://blog.mondediplo.net/2015-04-19-A-Marseille-la-fete-est-finie#nh2>]
>> Alèssi Dell’Umbria, *Histoire universelle de Marseille. De l’an mil à
>> l’an deux mille,* Agone, Marseille, 2006, et Bruno Le Dantec, *La
>> ville-sans-nom. Marseille dans la bouche de ceux qui l’assassinent,* Le
>> Chien Rouge, 2007.
>>
>> [3
>> <http://blog.mondediplo.net/2015-04-19-A-Marseille-la-fete-est-finie#nh3>]
>> *Le Figaro,* 18 novembre 2003.
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  • Re: [rue] A Marseille, la fête est finie !, nico, 01/06/2015

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