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Re: [rue] La dictature qui vient


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  • From: "monsieursos ." < >
  • To: Frédéric Bontemps < >
  • Cc: jean-jacques delfour < >, rue < >
  • Subject: Re: [rue] La dictature qui vient
  • Date: Sun, 29 Nov 2015 17:25:07 +0100

Merci pour ce relais.



Pour un résistant qui se revendique de Foucault ou de  Deleuze, le retour d'une société de contrôle à une société autoritaire serait presque réconfortant. L'autorité permet des méthodes de résistance plus frontales, moins subtiles et fébriles que le contrôle... Pan pan !

Et le "terrorisme" n'a rien à voir là dedans.
Et la "vigilance" est un bouclier bien médiocre, utilisé si tard.
Et la "dénonciation", une arme bien rouillée.
Nous sommes dans la merde, et nous ne sommes pas les seuls.

Ce qui est dit dans cette lettre n'a rien d'original ni de surprenant.
C'est une continuité de la stratégie du choc (cf Naomi Klein ou chomsky).

Vous avez remarquer à quel point on parle de république et plus de démocratie. Évidement... Même sur les mots basiques on vient de perdre.

Je rêve de bacchanales en pleine rue, on rêve tous en secret sur la place de la Chose Publique, avec des flutes de pan, des pieds de boucs, des ménades, à la place de ces carnavals de merde que l'état organise sans la population. Une partouze c'est un groupe d'humains qui élaborent leur(s) propre(s) sens en tant qu'auteurs. Rancière aurait dû nous dire ça, et Platon avant lui. (Quoi ? ils l'ont déjà dit ? ah, pardon, autant pour moi...)

Oui, les "mythes que nous inventons" sont le présent et l'avenir. Que nous inventons. En tant qu'auteurs.

Mais gens de rue, nos moyens de propagation de nouveaux mythes sont bien limités comparés à ceux de nos "représentants" au pouvoir. Je suis triste de dire ça, mais mes capacités de propagation mythologiques, même couplées à celles de mes complices, même associées aux vôtres (si tant est que nous avions un récit commun à transmettre et que nous unissions nos forces pour ce faire) sont ridiculement négligeables par rapport aux capacités des chaines de télé, radio et journaux.

Quelques youtubers pourraient peut être. Quelques uns essayent, mais dépassent rarement l'anecdote.

Les seules pistes concluantes de révolutions qui n'ont pas été menées pas les riches pour les riches, et qui ont porté leurs fruits, et bien ce sont Jésus et Mohamed qui les ont portées. Des sacrées mythologies qu'ils nous ont léguées.

En tant que gauchiste de merde, ça me trou le c, mais les seuls acteurs efficaces qui ont su, alors qu'ils n'étaient qu'une poignée, mobiliser des sociétés entières, ce sont des mystiques...

C'est un peu débile affiché comme ça, et pas tout à fait vrai, mais vous voyez ce que je veux dire et vous voyez tous les jours leur impact sur le monde. C'est pas toujours joli joli, on est d'accord.

On est loin de Bacchus. En tout cas ce qu'on en garde religieusement aujourd'hui de leurs discours.
Aimez-vous les uns les autres, remarque, c'est pas si éloigné de "enquiquinez donc tout le monde et faites la fête".

Leur mythologie intérieur à eux, aux prophètes, leur donnait sans doute ce que nous ne savons plus sentir. La source d'un grand pouvoir : ce qui est inépuisable et qui fait qu'on a plus peur de la mort.

Le paradoxe c'est que les "ennemis" qu'on nous a trouvé depuis quelques mois, de leur côté, ils y ont sans doute eu accès à ce qui est inépuisable et qui fait qu'on a plus peur de la mort. La preuve en acte.
(Bon, c'est des monothéistes, et on sait où ça nous a emmené l'avènement du monothéisme...)

"Blague à part, je suis pour le polythéïsme, c'est une pensée plus puissante que le "vivre ensemble" qui ne signifie rien." Vient d'écrire Joann Sfar, ponçant en une phrase 40 ans de gravures technocratiques.

J'ai rien contre la laïcité, sauf qu'elle a contribué à déspiritualisé notre rapport au politique. D'ailleurs... séparation de l'église et de l'état... ça dépend de quelle église on parle

C'est important ça, retrouver notre langue polythéiste, et arrêter de penser avec cette langue de Monopoly qu'on nous injecte comme une saloperie de morphine. Pour qu'on s'analgésie nous même en parlant, qu'on arrête de sentir cette douleur si légitime, et qui n'est pas celle de la "terreur" vers laquelle je ne sais qui veut nous faire braquer notre attention.

Je suis alité, littéralement, parce que j'ai plus de réponse ni individuelle ni collective,à cette question, et j'ai bien peur de pas réussir à sortir de mon lit avant d'y avoir répondu  :
Pourquoi est ce que je suis prêt à mourir ?

Pas pour une idée, c'est sûr. Pas pour 1 dieu, ça aussi c'est sûr, pas pour une transcendance de plus avec un truc supérieur qui traverse l'univers jusqu'à moi. Assez de hiérarchie comme ça.

On manque d'immanence dans notre rapport au politique. Et dans notre manière de lutter.

Cette petite lettre ouverte m'a parlé de tout ça, en creux.

Si le grand Pan est mort, il reste Brassens sur youtube...

Le 28 novembre 2015 20:37, Frédéric Bontemps < " target="_blank"> > a écrit :
Et oui... Après que 80 % des gens se soient foutu sur la gueule la peinture de guerre bleu blanc rouge, comme d'habitude tous le monde se fait entuber sévère. ça permet aux politiques de faire passer tous ce qu'ils désirent sans que le Peuple puisse se prononcer En même  temps le Peuple moi je commence à en douter ; pas lorsqu'il est dans le public et qu'il reçoit un message... Mais lorsqu'il va aux urnes c'est à gerber. A mon avis il y a une majorité de cons, je suis désolé de faire ce constat à 40 ans. J'ai joué en Arabie Saoudite et j'ai compris comment nous les mécréants on pue pour eux, j'ai lu l'ancien testament, les évangiles et le coran et c'est effrayant ce qu'il y a d'écrit là - dedans.Changeons la constitution dans le bon sens, abrogeons le règne des des bureaucrates et de leurs intéressements, cessons d'institutionnaliser les Arts de Rue, transformant les moutons en Loups FUCK Merde ! La religion c'est de l'Histoire, les Mythes que nous inventons c'est  le Présent et peut - être l'Avenir.

Le 28 novembre 2015 19:35, jean-jacques delfour < " target="_blank"> > a écrit :

https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/281115/militants-assignes-residence-lettre-ouverte-manuel-valls

Militants assignés à résidence : lettre ouverte à Manuel Valls

Dans un courrier adressé au premier ministre, Mes Muriel Ruef et Alexandre Faro, qui défendent des militants du climat assignés à résidence, s'indignent du traitement infligé à leurs clients. « Ce sont vos opposants politiques que vous avez placés sous résidence surveillée, comme l’aurait fait n’importe quel régime autoritaire », dénoncent-ils.

Monsieur le Premier Ministre,

La Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement climatique (dite COP21) s’ouvre demain à Paris dans un climat de deuil qui ne tient pas seulement aux faits survenus le 13 novembre dernier.

À la veille de ce rassemblement sans précédent de Chefs d’État et de Gouvernements, vous avez décidé d’offrir au monde qui nous regarde le visage inquiétant d’un pays triste et muselé, aux rues vides et à la contestation étouffée.

Profitant de l’émotion et de la peur qui nous ont légitimement envahis au moment de ces attentats, vous avez, à la faveur de l’instauration de l’état d’urgence, sorti des vieux cartons de l’Empire la pratique de l’assignation à résidence.

Or, les mesures liberticides se justifient toujours par la promesse qu’elles ne s’appliqueront qu’aux salauds désignés. Vous l’avez vous-même confirmé devant la Représentation Nationale en arguant de leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Il était pourtant évident que ces assignations à résidence auraient vocation à s’appliquer dans les seuls cas où la justice pénale, avec son arsenal complet de mesures (garde à vue, contrôle judiciaire, perquisition,…), ne trouverait pas à s’appliquer, c’est à dire contre les personnes contre lesquelles il n’existe aucune preuve démontrant qu’elles ont commis ou tenté de commettre une infraction. Nous étions donc déjà loin des salauds.

En désignant ainsi des personnes et en les empêchant de mener une vie normale vous portez une atteinte manifeste à d’autres valeurs essentielles de notre droit républicain que sont la présomption d’innocence, la liberté de circuler et la liberté de travailler et d’entreprendre. Tout ceci au nom d’un impératif de sécurité légitimée par la lutte contre le terrorisme.

Ce 25 novembre, quelques jours seulement après avoir imposé l’état d’urgence, votre gouvernement franchi un cap supplémentaire en assignant à résidence des militants environnementaux et sociaux impliqués dans la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et dans l’organisation - au grand jour et depuis plusieurs mois - des manifestations prévues à l’occasion de votre conférence internationale. Des policiers en civil sont postés en permanence devant leur porte, et ils doivent pointer trois fois par jour au commissariat.

Ce sont ainsi vos opposants politiques que vous avez placés sous résidence surveillée, comme l’aurait fait n’importe quel régime autoritaire et comme cela ne s’est plus vu dans ce pays depuis longtemps.

Vous avez utilisé la peur et l’émotion pour bâillonner une opposition à l’heure d’une réunion diplomatique sans précédent, justifiant ces mesures par l’emploi des mots «violences», «mouvance contestaire» et «ultra gauche», expressions vides de faits comme de sens, créées de toute pièce, sans la moindre consistance.

Vous aurez cependant du mal à faire croire aux spectateurs du monde entier que les militants qui  s’impliquent et qui organisent la contestation légitime à votre manière de gérer le désastre environnemental constituent des menaces pour leur sécurité.

Vous offrez au monde entier le sombre spectacle d’un pays déstabilisé par les attentats au point de renoncer à ses valeurs les plus essentielles, celles-là même que les terroristes cherchaient à atteindre ce 13 novembre.

Il aura donc suffit de douze jours pour mettre à genoux notre héritage révolutionnaire.

Il semble en effet acquis, à la lumière de vos récentes déclarations, que vous envisagez fort naturellement la poursuite de ce que les plus naïfs appeleront «une parenthèse autoritaire» bien au-delà des trois mois légaux. Vous en auriez même informé la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Les assignations à résidence de ceux qui s’opposent à vous sont, dans ces circonstances, une honte, une honte abjecte et intolérable qui emporte, avant même qu’elle n’ait commencé, votre Conférence du Désastre dans les poubelles de l’Histoire.

Nous devons cependant craindre la suite, lorsque les caméras mondiales regarderont ailleurs et que vos mesures d’exception deviendront la règle.

Il nous reste alors à espérer que les philosophes et les historiens qui, depuis plusieurs jours, appellent par voie de presse à la vigilance populaire vis-à-vis des pouvoirs que vous vous êtes octroyés soient enfin écoutés, et que la contestation, que vous tentez de museler, enfin se fasse entendre.

Muriel RUEF                                                                       Alexandre FARO

Avocate au Barreau de Lille                                              Avocat au Barreau de Paris



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Solen Briand
 Auteur de cirque et organe (d'un) des sens
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Cie Monsieur Solen
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Cie des Sens Indisciples
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