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[rue] Leçon


Chronologique Discussions 
  • From: Pierre Prévost < >
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  • Subject: [rue] Leçon
  • Date: Tue, 8 Dec 2015 18:17:11 +0100



On apprend plein de choses avec les élections…

L’anathème et la diabolisation ne fonctionnent pas, voire même sont
contre-productifs. Reprendre des éléments du programme de l’adversaire
pour lui couper l'herbe sous les pieds ne marche pas du tout non plus.
Ça fait presque 20 ans que nos libertés régressent, que le tout
sécuritaire progresse, que les obstacles administratifs se multiplient,
qu’on fait risette au FN, gauche et droite réunis, TOUT ça POUR RIEN !
La clairvoyance de nos dirigeants, -qui, pourtant sont passés presque
tous par des grandes écoles que nous avons payées et qui devaient en
faire des cadors- ne laisse pas que de m’étonner chaque jour.

Le FN s’appuie sur une idéologie faite de mépris racial et social. Ses
cadres sont des calculateurs froids sans aucun respect pour ceux qu’ils
séduisent. Le FN est dangereux mais ses ouailles l’ignorent, séduites
par des slogans simplistes et des tronches de candidats inconnus qui
leur donnent l’illusion d’un renouveau politique alors qu’ils ne
supportent plus ces éternels mêmes notables qui gigotent à notre tête
depuis des lustres. Un sentiment d’ailleurs largement partagé par
l’ensemble de la population qui ne se donne même plus la peine d’aller
voter pour eux. Et c’est bien la conjonction de ces deux attitudes qui
nous amènent à la situation d’aujourd’hui. Un personnel politique
lourdement décrédibilisé qui ne fait ni rêver, ni même espérer et les
joueurs de flûte d’une alternance délétère qui fonctionnent à la haine
et au ressentiment.
On pourrait dire bien des choses de la considération qu’apportent à la
démocratie les « partis de gouvernement », jouant avec les règles ,
protégeant les statuts de leurs élus, et se méfiant comme la peste du
débat. Une démocratie où le peuple a depuis longtemps cédé la place à
l’Elite, et dans tous les domaines, y compris largement et
malheureusement, la Culture. Débat démocratique, intelligence
collective, sont gravement déniés au profit d’un chantage au FN dont
nous avons soupé. Ils sont pourtant les principes absolus auxquels nous
devons nous cramponner en ces temps troublés, même si une odeur de 1930
plane indubitablement : crise, montée des extrêmes, délitement social.
En 1930, les partis de gauche ont préféré s’entredéchirer, espérant pour
certains que l’effet repoussoir des nazis leur donnerait le pouvoir. En
1930 il n’y avait pas l’Europe, et les puissances d’argent ont choisi
leur camp, le pire évidemment. Toute ressemblance avec aujourd’hui est à
prendre avec des pincettes.

On peut penser bien des choses de la saga élyséenne de F. Hollande. Le
moins que l’on puisse dire c’est que jusqu’à présent, concernant
l’apanage premier de sa fonction, le choix du Premier Ministre, il n’a
pas eu la main heureuse. Le premier manquait cruellement de charisme. Le
second repose sur un choix stratégique qui s’avère aujourd’hui
catastrophique. Bravo l’artiste ! Quand l’idéal proclamé cède la place
aux calculs mesquins…

Le combat politique ne se résume pas à conquérir et garder le pouvoir,
il consiste avant tout à faire avancer des idées, les partager et les
réaliser. Du coup, le choix de la direction du PS de laisser, dans
certaines régions, la place à la Droite pour combattre le FN, s’il
pourrait passer pour un acte de panache, tient plutôt du minable
lâchage, de la piteuse débandade. Quand on croit à ses idées, on les
défend pied à pied, même minoritaire, même dans des conditions
inconfortables. Mettre l’électorat en demeure de choisir entre le
prédateur notable et le prédateur voyou en dit long sur l’état d’esprit
de cette machine brinquebalante qu’est devenue le PS. Même s’ils puent,
il faut traiter les élus frontistes en adversaires, dans le cadre d’une
démocratie, et jusqu’à nouvel ordre. Se batte. Résister. Convaincre.

Nous avons besoin d’un nouveau contrat démocratique, et d’une gauche qui
pense ce qu’elle dit et fasse ce qu’elle annonce. Nous avons besoin que
les caciques cèdent enfin la place aux idées, à des énergies neuves.
Nous avons besoin d’une gauche qui se réinvente, qui arrête de
s’arc-bouter sur des partis et des solutions d’un autre siècle pour
inventer les solidarités d’aujourd’hui, une gauche modeste mais
déterminée, libertaire, dénuée de paternalisme, fraternelle, ouverte,
une gauche qui ne recule pas sur ses convictions, dût-elle perdre des
élections. Nous avons besoin de pouvoir avancer et espérer ensemble.

Nous avons besoin qu’on enterre à tout jamais le Mitterrandisme.

Pierre Prévost

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  • [rue] Leçon, Pierre Prévost, 08/12/2015

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