Salularue !

Nous sommes dans une drôle de situation dramatique.
Le modèle culturel que nous avons connu se précarise, se fragilise.

L'édifice se lézarde, le monument s'effrite, des pans entiers s’effondrent, des dépendances sont réaffectés...
Même si le dit "secteur" des arts de la rue ne s'est jamais contenté que des restes de ce modèle culturel français, la peur est grande de voir se réduire le gâteau. Il est légitime de penser que si il y a moins de gâteau, il y aura moins de miettes. En tout cas tout laisse penser qu'il n'y aura pas de rab.

Le monde culturel est complètement dépolitiser, entièrement poli, policé, lissé. Ce mouvement était engagé depuis plus de trente ans. Une culture déracinée où les uns dépendent de l'argent public et les autres de la loi du marché. Les premiers doivent répondre aux références "petites bourgeoises" des élites qui régissent l’écosystème des institutions de la Culture et attribuent les fonds publics. Les seconds doivent faire leur part de marché que ce soit à un niveau industriel (masse) ou artisanal (populaire).

Ce "monde de la culture" ne fait au mieux que se défendre quand il est attaqué. Et il trouve des alliés dans ces rangs et chez des journalistes qui se sentent proches. Presque jamais ailleurs... c'est donc une défense corporatiste au nom de "La Culture". (à regarder l'agriCulture et son modèle moribond et dévastateur en perpétuel sauvetage, nous pouvons nous poser des questions profondes : pour quel modèle culturel sommes nous prêts à nous battre ?)

Nous sommes dans une drôle de situation dramatique.

Il est difficile de se réjouir de l'annulation d'un festival merdique dirigé à contre-coeur par une Scène Nationale, de célébrer la baisse de subvention d'un centre culturel inopérant, de fêter la disparition d'une agence intermédiaire coûteuse et endormie, de trinquer au sabrage d'un dispositif d'aide qui ne profite qu'à ceux qui n'en n'ont pas vraiment besoin, d'être soulager qu'un élu ne puisse plus programmer ou distribuer selon son seul "bon" vouloir l'argent des contribuables...

Il est aussi difficile de s'en réjouir que de monter au créneau pour défendre un modèle qu'il ne faut surtout pas sauver. Il est souvent complexe pour une fédération régionale de prendre partie tant il faudrait à chaque fois sauver le budget mais changer la définition du projet. La défense à tout prix présente de nombreux pièges. Lutter pour sauver des meubles s'est aussi ne pas passer du temps à bâtir de nouvelles expériences.

Nous sommes dans une drôle de situation dramatique.

Pensons-nous qu'il est vain d'inventer de nouvelles aventures ? N'y a-t-il aucun espoir de relooker Jacques avec les nippes de Paul ? (Ne peut-on rien faire quand on est tout nu ?)

Ils ne faudrait pas se dégonfler à force de souffler de désespoir à chaque défaite.

"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait !" Marx Twain

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Bouèb

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