Salut, c'est Franck de Bourgogne. Tu as raison sur tous ces constats dramatiques, Raymond. Mais, tu as tort sur notre soi-disant incapacité à leur trouver des réponses (tout au moins certaines), que je ne m'avancerai pas à qualifier de "bonnes", mais de "survivables". La lutte permanente qu'une poignée d'entre-nous mène, au quotidien, depuis 13 longues années (et bien plus, pour certains), a remporté des batailles, que d'aucuns pourraient qualifier de "petites", mais qui ont tout de même permis à beaucoup d'entre-nous (ceux qui parviennent encore à "faire leurs 507 heures") de (sur)vivre de leur métier.
Cela peut paraître négligeable, au regard du chantier sociétal à mener, mais ce n'est pas rien. Après, on peut toujours penser que, pour changer la donne, on devrait laisser ce putain de système crever (avec nous, en premier). Ce n'est pas mon point de vue, car je crois à l'éveil des consciences et à la possibilité de renverser la table. Et ce qui est en train de se produire, avec des gens que l'on pensait anesthésiés, et qui sont en train de se réveiller, d'ouvrir les yeux et de se mettre debout, est absolument réjouissant. Ceux qui ne saisissent pas cette réalité-là, c'est parce qu'ils voient ces mouvements-là de très loin, en n'en retenant que les préjugés que l'ON véhicule sur eux et l'écume. Or, il s'agit d'une vague de fond, d'une véritable remise en question d'un système en train d'agoniser. Et nous (artistes, techniciens, administratifs, mais surtout citoyens) avons besoin de surpasser résignation et dégoût de la "res publica" (chose publique), pour dézinguer ce qui est en place, et avoir une chance de construire "la possibilité d'un autre monde"... Et, pour que CE changement-là soit possible, c'est maintenant ! Voili. Ami calmant. @+ Franck de B.
------------------------------ Le 25 mai 2016 à 06:05, Raymond GABRIEL <
">
> a écrit :
Cher Ami calmant, chers toutes et tous.
Et puis quoi ? Et puis rien. Tout va bien. On entend à peu près
tous les jours que telle compagnie va mal, très mal, que tel
festival est annulé, mais tout va bien. On meurt en silence.
Parler politique ici ? C"est usant, non ? Et puis à qui on
s'adresse ici ? Aux agneaux, aux requins ? A ceux qui sont en
faillite ou aux lauréats de la DGCA qui sont déjà conventionnés
et qui résident dans un lieu qui l'est tout autant ? Aux
intermittents qui sont à 428 heures, ou aux experts dont on n'a
pas la liste ni les raisons de leur fonction ? Ne viens pas nous
dire que "travailler dans la rue est un choix politique", ça n'a
pas de sens. Comme si on était une grande famille. Une grande
famille d'agneaux et de requins, avec des variantes d'agneaux à
nageoires et de requins à poils, prêts à muter si l'occasion se
présente. Encore une petite réunion de la Fédé ? Atelier nageoires
? Communiqué poils ? On ne sait même plus qui fait quoi, qui sauve
les meubles, qui se cramponne à ses acquis. L'intermittence ?
Allez, un petit communiqué qui ne sera lu que par nous-mêmes. Le
politique, il est où, il fait quoi ? Il patauge pour sa prochaine
élection, il fait des réunions dont tu n'entendras jamais parler.
Politique culturelle ? Elle est où l'excellence ? Dans quels
couloirs, où se trament des farces de démocratie ? C'est
maintenant qu'il devrait nous convoquer, le politique, en urgence,
nous qui sommes sur le terrain avant que d'être dans la rue, pour
qu'on lui dise nos réalités. Intermittence encore : pourquoi
personne ne dit que le marché du spectacle vivant est tout pourri
car sous-évalué grâce ou à cause de l'intermittence ? Que de fait
cette politique culturelle qui a confisqué l'initiative populaire
au profit d'une élite est une merde qui n'a rien à envier aux
sujets de dégout habituels. On meurt sur le terrain, artistes et
citoyens. Qui oserait encore se lever un matin et dire : je vais
monter un festival ! Le fou. Mais non. Rien, tout va bien.
Le 24/05/2016 à 12:57, Franck Halimi a
écrit :
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Salut, c'est
Franck de Bourgogne.
Loin de moi l'idée de
stigmatiser quiconque fait passer sa promo ici-même, ne
serait-ce que parce que cette liste sert aussi à ça (et
c'est tant mieux !).
Mais, une fois
encore, je suis abasourdi par le fait que rien de politique
ne passe ici, alors que nous sommes dans une période de
conflits sociaux (=> politiques) où tant de
choses sont en train d'advenir, et où l'histoire est en
train de passer !
Que ce soit pour les
annexes 8 et 10, pour la Loi "Travaille !" ou pour la
société dans laquelle nous évoluons, je suis sidéré que
quasiment rien ne transparaisse ici, alors que le seul fait
de travailler dans la rue est en soi un choix politique.
Et vu l'état de
délitement de l'État (qui ne trouve comme seule réponse
au légitime mécontentement que l'état d'urgence),
j'imagine que nous avons des choses à dire et à faire
là-dessus, non ?...
Voili.
Ami calmant.
@+ Franck de B.
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