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Re: [rue] musique de rue et arts de la rue ?


Chronologique Discussions 
  • From: "Dominique Violet" ( via rue Mailing List) < >
  • To: MIDI12 < >
  • Cc: Le Fourneau < >
  • Subject: Re: [rue] musique de rue et arts de la rue ?
  • Date: Fri, 9 Feb 2018 14:02:45 +0100

Salut les drômois (et les autres s'il y en a...)

Merci d'éveiller ma verve !
Tant de sujet abordés et tant de choses à dire, allez hop !

Les subventions.
Tout à fait d'accord avec Mathurin. Tous les spectacles n'ont pas le même champ de diffusion et ça me parait absolument cohérent qu'une Cie qui fait des spectacles avec un propos qui questionne soient plus aidées que celles qui peuvent se vendre à la fête de la Fourme à Ambert (comme nous).
Sans vouloir te faire rougir Mathurin, vous avez fait un si beau spectacle avec "les années" que toute aide public ou privée à vos projets me réjouit.
Cependant, je demeure circonspect quand à certaines sorties de résidences du "Parapluie" et le cynisme de certains "artistes" en résidence dans ces lieux me donne envie de leur pisser à la raie.

La bascule.
C'est à peu près vers 2006 que ça c'est passé.
Avant on jouait à Aurillac dans le centre ville, en pleine journée et devant 2 000 personnes avec la une de la montagne.
Après on jouait dans la rue de la soif en nocturne pour les bourachos.
Avant on était programmés à Granville, Nevers, Libourne, etc, maintenant il ne nous répondent même plus au téléphone.
Avant on avait le droit de jouer gratuitement à Chalon.
Je suis donc bien content de pouvoir jouer à la Fête du St Marcellin.

Expérience
La Cie S a été accueilli en résidence à Livron sous un règne municipal socialiste mou.
Pas moyen de rencontrer le maire, l'élu à la culture nous demandait "mais vous faites quoi vous en fait ?", le directeur de la MJC était bien embêté qu'on veuille faire des trucs avec lui.
Élection : La droite molle passe.
Je demande à rencontrer le maire. Il me dit qu'il veut arrêter l’accueil en résidence d'artiste car il a le sentiment que les artistes accueillis "prennent la thune et ne jouent pas le jeu" mais il veut développer la programmation culturelle . Plutôt que de demander des subs, je monte donc un projet pour le Carnaval. Budget accepté illico et en constante augmentation.
Ça fait donc 5 ans qu'on fait le "Grand Renversement à Livron". On travaille avec les assos locales (des retraités aux sportifs), les périscolaires, etc. On invite des Compagnie à co-créer cet événement. On a eu le Transe Express, La Chaise à porteur, les Miss Trash...
Beaucoup de travail mais que du bonheur.
On aborde toujours un thème de société. Mon préféré, le rapport homme/femme. On aurait pu parler du viol, on a préféré parler du partage des taches ménagères, c'est un truc auquel tout le mode s'identifie, a des anecdotes, ça chambre entre les couples, ça revient sur le tapis l'année d'après. C'est Carnaval !
Élections nationales : FN en tête. on s'est dit "merde il ya du taf !"

FN
Je pense que la différence entre la droite et l’extrême droite, c'est qu'avec la droite tu peux négocier. Avec le FN, tu es instrumentalisé illico (je peux vous parler d'une arnaque à Fréjus).
D'ailleurs dans la Cie on boycotte les villes FN et vous ?

Et puis vous vous rendez pas compte mais c'est pas facile d'être aimé par des prolos.
Quand toutes les foires au fromage te demandent tu t’interroge à mort sur ton statut d'artiste.

La bise
Domi

 
 




Le 9 février 2018 à 12:49, MIDI12 < " target="_blank"> > a écrit :

Sur le même principe, chez nous dans un village du Poitou on a commencé à discuter sur un Thémar (théâtre municipal des arts de la rue)...Mais comme ça sonnait dégueulasse on a appelé ça le TACO (théâtre à ciel ouvert).

Michel Lherahoux


Le 09/02/2018 à 12:14, Mathurin Gasparini ( " target="_blank"> via rue Mailing List) a écrit :
Mais tout à fait mon cher Christophe !
Et je reprend donc la main au sujet des Sodarep, avec d'autant plus de facilité que cette discussion est presque comique tant elle est une discussion entre voisin !
Un SODAREP, c'est l'idée de se mettre autour de la table, élus et artistes d'un territoire, pour réfléchir ensemble autour de deux grands types de questions : comment y améliorer la vie des artistes (lieux de résidences, de bureaux, de diffusion, évènements, etc...) et comment répondre aux préoccupations des élus (désertification des centre-villes, disparités économiques, ruralité, tourisme...) avec nos moyens artistiques.
Alors bien sur, ça demande de définir le territoire, le champs d'activité des artistes, de faire venir tout ce beau monde, d'entendre les besoins, les analyses et les logiques de chacun, donc c'est long, c'est compliqué et il n'y a pas de retombées immédiates.
Mais je crois que c'est une belle manière de faire de la politique.
On a lancé ça depuis un an dans la vallée de la Drôme, on en est à deux réunions publiques, à chaque fois il faut réexpliquer, convaincre, certains élus commencent à venir, les autres disent qu'ils sont intéressés mais pour l'instant on ne les voit pas, mais on ne désespère pas, les choses avancent. La prochaine réunion est le 5 mars à 18h30 à la salle des acacias à Crest, dans la Drôme, viens si t'es dans le coin. Et si t'es ailleurs, ben lance une concertation vers chez toi, tu verras, c'est vachement intéressant.
Et si tu trouves que SODAREP c'est vraiment trop moche comme nom, ben tu le changes. Nous on appelle ça CCEP, pour concertation culture et espace publique, ça nous rappelle les cep de vignes...

bises

Mathurin

Le 9 février 2018 à 11:14, Christophe Vignal < " target="_blank"> > a écrit :
Et que ça râle ! Des fois ça m'énerf.

Question à ceux qui disent que le nouveau réseau institutionnel des Zarts De La RRRue sont inaccessibles.  Si tu apprends leur langage et que tu entres dans leurs critères y a moyen de te faire une place me semble-je. Est-ce que Mathurin et le groupe Tonne n'en sont pas le meilleur exemple ?
Au sujet de la Cie S. Est-ce qu'une cie qui depuis des années fait bouffer une bonne poignée d'artistes avec des projets qui jouent dehors, une cie qui a monté et porte depuis plusieurs années un carnaval dans une ville qui vote en majorité FN n'est pas légitime à se réclamer de la Famille des Arts d'rus?
En fait, est-ce que c'est d'où vient l'argent qui nous paie qui définit notre légitimité ou pas plutôt ce que l'on joue et où on le donne ?
Enfin, au sujet de pros comme M. Gaude, je rappelle qu'intermittent est-un statut, pas un, métier. Et qu'un artiste ou un technicien miséreux reste un pro à partir du moment où il occupe le gros de sa semaine à ces activités.

Pour finir, je renvoie la perche à Mathurin: c'est quoi un SODAREP ?

Bonne journée !
Tof



Le Mercredi 7 février 2018 23h33, Mathurin Gasparini < " target="_blank"> > a écrit :


Pfff, bon allez, j'ai envie d'ouvrir ma gueule, alors qu'il n'y a que des coups à prendre, des incompréhensions à récolter, mais enfin, je vais y aller, aussi parce que Dominique, tu habites à moins de 10 km de chez moi, et toi aussi Jean-michel, qu'on se connait depuis, combien ?  20 ans ? bientôt... Et que j'espère que vous savez que j'ai un grand respect pour vos boulots, comme pour celui du Transe Express, où j'ai commencé à 16 ans...
Alors... je crois que les arts de la rue ont toujours eu un double mouvement, et c'est cela leur force. D'une part, les saltimbanques, animateurs, cognes trottoirs, baratineurs, fanfares, prouesses, etc... étant entendu que je ne mets absolument rien de péjoratif dans tous ces mots, bien au contraire ! Et une autre branche, faite de gens qui, souvent, viennent d'autre disciplines (théâtre, socio, anthropo, danse, archi, urba...), qui cherche à penser ce que c'est que cet espace public, que proposer dedans, comment le déplacer, le violenter, etc...
Je suis convaincu que depuis les années 80, ces deux branches coexistent mais qu'elles sont très liées, que l'une ne peut exister sans l'autre, et qu'il y  a de nombreux ponts entre les deux et qu'elles se nourrissent.
Il est sans doute vrai que les "navires amiraux" de arts de la rue dédaignent souvent les formes plus légères ou animatoires. Et c'est dommage, si l'on se dit qu'ils seraient censés représenter l'ensemble des arts de la rue. Il est vrai aussi que comme vous le dites, dominique, jean-michel, chtou dans des messages précédents, vos formes trouvent une économie ailleurs et c'est très bien ! Je peux vous dire que quand on fait du texte dans la rue, en déambulation, même quand notre spectacle "tourne", le nombre de lieux susceptibles de nous accueillir est terriblement limité... même en étant prêts à jouer partout...sans commune mesure avec tous les espaces où vous jouez. Je le regrette.
Nous (les arts de la rue) sommes encore fragiles, mal définis, pas légitimes, sous-financés. Dans ce contexte, je remercie les "têtes de ponts" de soutenir et d'accueillir des projets qui ne trouveraient pas de possibilités ailleurs. Parce que je crois que c'est en gardant cette identité bicéphale que les arts de la rue sont pertinents.
Chacun trouve l'économie et l'_expression_ qui lui convient, j'ai encore envie de croire à ça. Même si j'entends les artistes qui hurlent au secours, qui se retrouvent sans solution. Je connais cette situation, les temps sont durs, terribles, on passe sans préavis de "chéri de ces dames" à "en résistance", ça n'a pas fini de continuer...J'en suis bien conscient, je n'ai pas de conseil et je sais que tout cela est fragile. Michel Crespin disait "intelligence maligne" eh oui, il faut trouver, sans cesse, comment s'en sortir, comment être bon, pertinent, au bon endroit. Parfois on trouve un peu, puis on le perds, puis on retrouve, ailleurs, ou pas, ou jamais. Pourquoi ? chance ? talent ? art ? opportunisme ? On n'en a rien à foutre. Il faut tenir...
Et pour tenir, il faut se rassembler et revendiquer. Ne pas oublier que le budget de l'ensemble des Cnars est équivalent à celui de la scène nationale de Toulouse, qu'on a l'impression qu'il y a des sous, et des privilégiés, mais qu'on représente à nous tous à peu près le budget costume de l'opéra de Lyon (je dis au pif, et laisse les comptables vérifier, j'aime ces comparaisons..). Nous ne sommes pas en compétition, nous avons quelque chose à défendre ensemble, qui est la création artistique dans l'espace public. et pour ça, en l'état, je vois deux solutions : adhérer et participer aux discussions de la fédération des arts de la rue, qui a vocation à représenter toutes les "tendances" et créer ou participer aux "Sodarep", schéma d'orientation et de développement des arts de la rue, qui ont pour but de mettre tout le monde (voir l'univers) autour d'une table pour réfléchir ensemble à comment on avance ensemble sur nos territoires et dans nos pratiques des arts de la rue.
Et comme, Dominique et Jean-Michel, vous êtes à moins de 15 km de chez moi, je vous informe que la troisième réunion de concertation sera le 5 mars à 18h30 à la salle des acacias à Crest (26)...
Et pour les autres, si vous voulez savoir ce qu'est un Sodarep (berk quel vilain nom, nous on appelle ça un Ccep, c'est pas beaucoup plus jolie mais ça ressemble au cep de vigne...), ben faut demander...

bises

Mathurin

Le 7 février 2018 à 22:40, Dominique Violet < " target="_blank"> > a écrit :
Re-Salut

Rectificatif !
J'ai du mal m'exprimer et je viens de me faire tirer les oreilles.
Quand je parle du Transe Express, des Commandos et du Royal,
C'est pour dire qu'il fût un temps (les années 90 en gros) ou le théâtre de rue n'était pas en recherche de respectabilité mais d'authenticité.
Pour faire vite je voulais dire que ces compagnies ont fait un super boulot sans se prendre la tête avec des concepts DRAC foireux.
Il semblerait que ma formulation ait fait penser l'inverse (c'est donc pour ça que personne ne comprends jamais le propos de mes spectacle... ;-) )
Je retourne à mes baguettes...
La bise à tous....
Dominique

Le 7 février 2018 à 14:54, Dominique Violet < " target="_blank"> > a écrit :
Salut Alex

Merci pour ton message, j'ai la même interrogation.

Je suis musicien de métier et j'ai abandonné la scène pour me consacrer à la rue. Par goût pour cet espace de liberté.
Je suis un travailleur acharné (je pratique les percussions clavier, la batterie, les percussions latines, les musiques rituels afrocubaines et béninoise), diplômé de conservatoire, compositeur, arrangeur, enseignant.
J'ai une certaine reconnaissance dans ce milieu.

Et pour être honnête, tout ça n'a aucun poids dans l'univers des arts de rue.
Je ne parle pas du public qui, lui, est guidé dans ses jugements par ses émotions.
Je parle des artistes de rue et des programmateurs de festivals de rue.
Alors non ! le percussionniste n'est pas un artiste de rue.
En tout cas il ne l'est plus, car des compagnies historiques s'y sont intéressées : Transe Express, Commando Percu, Royal de Luxe, ...
Effet de mode post 68 pour les cultures du monde ?

Je me suis posé bien des questions pour comprendre ce manque d’intérêt :
- Racisme. Après tout, les percussions, c'est de la musique de nègre. Approche un peu radicale de ma part, c'est vrai, mais j'ai constaté que le racisme se cachait parfois là où on ne l'attendait pas.
- Physique Vs Intelect. Le rythme parle au corps et est difficilement conceptualisation. Ça rend sa pratique insoluble dans la tendance actuelle des arts de rue à exister dans la familles des arts contemporains (un concept déjà vieux pourtant)
- Manque de culture. Qui s’intéresse aux cultures sub-sahariennes ? Au delà des prises de positions classiques de tolérance du milieu artistique, très peu d'artistes de rue se sont penchés sur l'Afrique noire et sa diaspora américaine. D'ailleurs, combien de spectacles parlent de l'esclavage ?

Pour ma part, dans mon travail, j'ai abandonné toute attente de reconnaissance du milieu.
Je traite directement avec les services culturels, les associations, les OT et les festivals hors milieu exclusivement rue.
Je ne vais plus à Aurillac ni à Chalon.
Je me sens bien loin de certains débats qui animent cette liste.
Et pourtant, j'aime toujours autant la rue et son public toujours à conquérir.
Et c'est que du bonheur !

Bien à toi
Dominique






Le 7 février 2018 à 13:25, Alex Trm < " target="_blank"> > a écrit :
Salut la rue,

Ça va faire quelques mois que je suis sur cette liste, et bien que ne connaissant pas encore bien cette grande famille, c’est un plaisir 
de vous lire et de vous découvrir. Je prend mon petit courage à 2 mains pour une question naïve mais qui fait tempête dans ma tête !

Depuis quelques années (9 ans environs) je taf sur une drôle machine qui me permet de jouer de la batterie dans en rue avec plusieurs équipes de joyeux lurons musiciens : The Big Drums Vagabond*!
Tournant de la vie ou maturation artistique, pas mal de questions existentielles se posent récemment, qui tourne autour de : 
fait-on partie des arts de rue si notre proposition artistique se restreint à de la musique en rue??

À mes yeux, l’art de rue est pluridisciplinaire, comprends non seulement le théâtre mais aussi l’engagement d’une histoire métaphorique pour prendre à parti les passants… d’où l’élaboration de personnage, d’univers, de texte,etc.. 
Cette dimension me séduit par sa complétude autant qu’elle m’intimide et me nargue ! Je suis musicien dans l’âme, j’habite corporellement et énergiquement ce que je joue et le partage avec beaucoup de joie… mais je suis bien loin d’être comédien !

Alors j’échange, discute, me renseigne, observe… la musique hors les scènes peut elle en tant que telle faire parti des arts de la rue?

merci pour vos réponses, au plaisir de vous lire !

Alex

*PS : pour les curieux (!)



 
 

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