L'Hiver fut long et rigoureux, mais c'est bientôt le mois de Mai.
Oh non... nous ne sommes pas là pour rejouer la pantomime de 68, ni même celle de 89 !
Nous devons faire plus grand, bien plus grand ; car ce n'est même pas la seule condition humaine qui est ici en jeu, mais tout simplement la condition de la Vie sur la Terre.
Nous partageons les mêmes vues, les mêmes désirs, les mêmes colères, et le même ennemi.
En tous cas, nous en partageons assez pour nous mettre d'accord sur quelques principes.
La conscience douloureuse d'un nécessaire nouveau monde, d'une nouvelle alliance entre les hommes et avec l'ensemble du vivant, crie en nous comme un orphelin délaissé depuis trop longtemps.
Allons donc ensemble nous libérer à l'unisson de ce cri dans la rue, sur les places, dans les bâtiments publics !
Unis, nous disposons de tous les leviers de toutes les infrastructures, notre pouvoir est réel, réel !
Alors unissons-nous, cette fois, sans minauder et sans faillir, car tout ce qui nous sépare nous veut du mal.
Le temps d'un Printemps, arrêtons tout.
Bloquons tout.
Déferlons dans la rue par millions, rencontrons-nous, connaissons-nous, inséminons-nous les uns les autres jusqu'à ce que le mot peuple retrouve un peu de son sens.
Exigeons d'abord les moyens nécessaires pour que les écoles, les hôpitaux, les transports et les réseaux d'énergie fonctionnent correctement.
Rédigeons ensuite une brève Déclaration qui énonce les grands principes sur lesquels nous nous retrouvons, en vue de produire, par la suite, une nouvelle Constitution qui fasse respecter ces principes.
Mettons la légalité de notre côté.
Nous ne sommes pas des militants ni des résistants.
Nous sommes éminemment légitimes, nous sommes des hommes et des femmes libres et souverains.
Cessons donc de nous complaire dans notre condition d'esclave et ne cédons pas au chantage de l'argent.
Il ne manque que quelques milliards à ce pays pour que nous puissions déjà recommencer à respirer, alors que la fortune d'un seul homme en France atteint les 47 milliards !
De qui se moque-t-on ?
Le sang a déjà coulé pour moins que ça.
Avons-nous oublié qui nous sommes et d'où nous venons ?
Si oui, alors que cet hiver glacial nous rafraichisse au moins la mémoire.
Et que le Printemps qui vient annonce le grand Dégel.
Ce nouveau monde que nous portons n'est pas un doux rêve, mais une douloureuse nécessité, car il est la condition même de l'existence d'un monde.
On ne se résout jamais à l'impossible avant qu'il ne devienne inévitable.
Nous ne sommes pas des naïfs, nous savons bien que cela ne se fera pas en un jour, ni en un an, mais c'est bientôt le Printemps, et c'est au Printemps qu'on sème.
À bon entendeur, salut.
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