Pablo Neruda - Il meurt lentement
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!
Franck Schuster
pour la Cie Vladimir Spoutnik
Artiste en Résidence - Saison 17/18
Dominicains de Haute Alsace de Guebwiller - 68
www.vladimirspoutnik.com
07 64 07 12 87
envoyé de mon Spoutnik
From:
<
> on behalf of benoitpiel <
>
Sent: Tuesday, March 20, 2018 1:01:33 PM To: François Mary; Liste Rue ECM le Fourneau Subject: Re: [rue] :-)
Aah, du fond!
C'est pas de moi : La rue est un lieu de contestation par essence, donc les arts de rue ont une histoire faite d'engagements et de luttes.
Et je crois que sur cette liste, au delà d'un clivage mail techniques et promo / échanges de fond, il y a une question d'arrière plan qui veut vivre : comment débattre entre nous (pas homogène le "nous" : vieux de la rue/ jeune de la rue, cie "dysneyland de
rue" / cies hyper engagées, 80 dates par an/ 3 dates par an….etc) comment discuter d'un art de rue politisé mais moderne.
Moderne j'entends évitant des formes artistiques politisées trop didactiques, trop militantes préchi prêcha, trop vieille éduc pop ou théâtre forum mal fait. (je caricature un peu pardon, pour aller vite)
Et là... ça se cherche de partout… ( les prog, mais aussi dans les cies, et les publics..)
Je suis presque vieux (50 piges aux fleurs), donc, je fais mon vieux 5 mn et mon sociologue de café du commerce.
Quand j'étais ado (années 80) il y avait encore pas mal d'artistes, même connus, qui prenaient position politiquement dans les média.
Renaud par exemple, mais aussi Daniel Balavoine, même Sardou!
Quoiqu'on pense de l'artiste ou de ses opinions, il y avait un coté normal à ce qu'un artiste (surtout les auteurs/ compos/ interprètes, mais des cinéastes aussi) évoque plus ou moins ouvertement ses opinions politiques.
Chose importante : des opinions qu'il assumait aussi en dehors du cadre de sa création artistique, en tant que personne, dans des émissions, des débats…
Bon, j'idéalise pas du tout, c'était aussi la stratégie de com de l'époque.
Mais là, citez-moi 3 artistes d'aujourd'hui, célèbres, qui osent prendre politiquement position clairement dans un média en dehors ou en plus d'un propos dans leur créa.
Il ne faut pas! c'est trop dangereux pour la carrière!!!
Que s'est-il passé? Je dirais : en face de ces artistes encore ouvertement politisés des année 80, s'installait en France une pop commerciale ou de divertissement disons qui s'assumait total. Plus besoin de parler politique pour un artiste bien.
C'était l'industrie du divertissement née dans les années 50 qui de "commerciale de merde" devenait de l'art "normal" pour faire court. (Johnny c'est le rare exemple qui a traversé tout ça indemne, d'ou, sans doute, sa "déification")
Ça donnait aussi l'impression de nouveaux artistes, plus modestes, genre "nous la politique, on sait pas faire, on est là pour faire danser les ados. on est juste fun"
D'une part ça ringardisait les artistes politisés (qui fatiguaient certains parce qu'il fallait réfléchir, et qui se prenaient parfois grave au sérieux aussi) et ça rendait légitime le fait de s'en foutre de la politique, parce que c'est compliqué et tissé
de mensonges (ce qui est vrai en plus).
(j'ajouterais que ne pas faire de politique c'est en général, la discours des gens de droite... bref)
Une phrase de Boy Georges résume ça : «J'aurais adoré être un de ces hommes qui aident l'humanité mais j'ai trop de boulot avec mes sourcils."
c'est drôle en plus.
Le vieux projet culture pour tous (Malraux tout ça..) en prenait un sérieux coup!
c'est pourtant un discours encore utilisé - en rue notamment - mais un peu vide, non? (faute d'en trouver un autre?)
Il reposait sur l'idée d'émanciper les prolos en leur donnant à comprendre l'Art. Bon très bien
Mais l'art de qui? celui des esthètes pas prolo pour un sous et instruits qui eux savent juger de la vraie valeur d'une oeuvre (pourquoi pas, mais ya gros débat)… Mais ça sent la colonisation des intelligents sur les pas intelligents tout ça… c'est cuit ce
truc là.
Il me semble que le problème est devenu inverse.
Je crois que le boulot, le nôtre, maintenant, serait plutôt d'émanciper les classes dominantes.
Réussir à recultiver ces gens là, les aider à sortir de leur abrutissement immense pour les éveiller à ce niveau de conscience :
Qu'ils mettent enfin leur puissance au service d'une vie en société qui assure un minimum de dignité pour chacun, dans un espace très limité : la terre, sinon ça va péter.
(et à l'échelle planétaire on fait un peu partie des classes dominantes).
Donc au boulot!
Bises la rue
Benoît
Le 20 mars 2018 à 10:24, François Mary a écrit :
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