Liste arts de la rue

Archives de la liste Aide


Re: [rue] balance ton petit patron


Chronologique Discussions 
  • From: "Carnage Productions" ( via rue Mailing List) < >
  • To: Liste Liste rue < >, < >
  • Subject: Re: [rue] balance ton petit patron
  • Date: Tue, 29 May 2018 14:35:02 +0000 (UTC)

C'est un débat sur la délation ? N'est on pas le pays vainqueur toute catégorie ?
C'est un débat que je qualifierais de nombriliste
à l'heure où sonne le glas pour les arts de la rue
avec des disparitions de plus en plus inquiétantes cet été de nombreuses manifestations, des crédits qui vont avec etc...
Macron a de quoi se réjouir, nous nous dévorons entre nous pour des miettes.
Petit patron, merci gros patron.

Quand j'ai commencé les tournées les gars de la peuge se battaient pour venir travailler à la technique sur l'accueil de nos spectacles à la mals Sochaux à la place de faire les 3 x 8. L'entreprise paternaliste avait sa propre programmation... On les faisait rêver les cocos avec nos métiers à la con même si on enquillait les heures...

Nous ne travaillons que sur l'humain avec l'humain et pour l'humain.
Quand il y a heurt il vaut mieux se séparer, on ne peut faire qu'avec et pas contre.
Notre échelle est humaine, notre création est humaine.
Qui est tout noir ou tout blanc ? D'accord, certains sont vert de gris très prononcé et infréquentables...

Il m'est arrivé de me barrer d'une compagnie dont j'étais en désaccord avec le metteur en scène alors qu'il me manquait 40h pour renouveler mes droits. C'est la vie, pas souvent juste et surtout très fragile.

L'art est le fait du prince.  Si le prince n'y est pas sensible, nous tremblons et étanchons notre faim et notre soif tant bien que mal.
Comment payer correctement des salaires quand certains aides financières se montent à 3000 euros pour l'année ? En finir avec l'émiettement, avec les dons de la misère, la construction de salles vides sans budget de fonctionnement associé... Les belles coquilles vides du maire untel ou untel, vitrine vide de sens avec 8 spectacles au mieux dans l'année...
Les artistes sont à la rue.

Au service de la création, il faut s'attendre aux miettes si tu renonces au parcours institutionnel. Tu fais un bout de chemin avec l'un puis avec l'autre. Tout cela n'est fait que de bric et de broc au gréé des rencontres.
Mais qu'est ce qui fait qu'on continue encore et  encore au bout de 25 ans dédiée à la création à misérer et à avancer ?


Marie-France Pernin Chargée de production 00 33 (0)6 80 33 80 2300 33 (0)6 80 33 80 23 www.carnageproductions.com




Le lundi 28 mai 2018 à 20:23:11 UTC+2, Jacques livchine < > a écrit :


C’est le nouveau débat 

Balance ton petit patron de compagnie théâtrale  !

On va tous y passer. 

Parce que nous, les petits boutiquiers de gauche, nous sommes les pires employeurs du monde.

Marx l’avait déjà dit : ce ne sont pas les idées qui comptent, c’est la  place  dans le processus de production .  Et que tu  diriges l’Humanité ou le média de Mélenchon, tu n’es qu’un patron qui fait des fiches de paie, 

 embauche , licencie,  et est même pire  que les patrons de droite,   justement au nom de la gauche. 

 
T’as beau avoir des sentiments généreux,  et vouloir changer le monde, tu défends ta petite compagnie,  qui a très peu de moyens,  tu ne paies pas les répétitions, tu ne respectes jamais la charte du syndéac,  tu ne  

donnes pas de défraiement, tu fais manger tes acteurs dans des catterings souvent improbables. 

Les comédiens montent, démontent le matériel chargent les camions  conduisent les véhicules sont souvent deux par chambre

circulent dans des mini bus aux pneus, usés sans clim. 

Les amplitudes de travail sont totalement hors la loi. On attaque souvent à 10H et on termine à 2 heures du matin. 

Le théâtre de rue c’est le bas de l’échelle.  A tous les points de vue. 

Dès que ton prix de vente dépasse 2000 €  et 4 comédiens,  t’as toutes les chances de ne pas être pris

Je discutais avec un co directrice de compagnie qui tourne dans l’institution. Cachet de 350 € net…  Uniquement des single dans des hôtels soigneusement choisis  pour leur confort et leur calme, voyage en première classe… touchent 18,40 € par repas. Ne touchent pas le décor, se font poser leurs accessoires etc et 70 dates par an. 

Je ne parle même pas des centaines  de compagnies qui paient pour jouer dans les off, avec des chapeaux proches de zéro, qui la plupart du temps ne déclarent pas leurs comédiens. 

Mais en principe quand t’appartiens à une compagnie, tu acceptes de t’auto -exploiter. 

Malgré ça, on fait un métier magnifique, et je peux vous dire qu’à Montbéliard  les gars de Peugeot, qui sont à la chaine nous envient carrément. 

Evidemment ce n’est pas un argument. Ill y a bien sûr pire que nous 

 Choisir le théâtre de rue, c’est accepter cette misère, mais c’est surtout  se battre pour en sortir. 



















--
Pour gérer votre abonnement, c'est par ici : http://www.cliclarue.info/#tabs-7
Pour consulter les archives, c'est par là : http://listes.infini.fr/cliclarue.info/arc/rue
Et pour râler, c'est ici : " rel="nofollow" target="_blank">



Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Top of page