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[rue] Liberté de circulation


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  • To: Nicolas SOLOY < >
  • Subject: [rue] Liberté de circulation
  • Date: Wed, 27 Sep 2023 18:29:08 +0200
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Suite au mail du Quai d’Orsay envoyé aux structures culturelles, concernant la coopération avec le Niger, le Burkina Faso et le Mali, plus de 120 artistes de tous pays ont signé une lettre ouverte envoyée à Emmanuel Macron et Elisabeth Borne leur demandant de « revenir sur une décision contraire au bon sens, à la morale, aux valeurs d’hospitalité, de solidarité et d’engagement de la France en faveur des échanges culturels.» Voici le courrier.

Lettre ouverte en solidarité aux artistes et ressortissant•e•s du Sahel,
adressée

à Monsieur le Président de la République française,
et
à Madame la Première Ministre,

Monsieur le Président,
Madame la Première Ministre,

C’est avec une profonde stupeur que les artistes et professionnel•le•s de la culture ont pris connaissance de l’injonction envoyée, mercredi 13 septembre 2023, aux structures subventionnées leur ordonnant de suspendre, « sans délai et sans aucune exception », « tous les projets de coopération » menés « avec des institutions ou des ressortissants » du Mali, Niger et du Burkina Faso.

Cette décision a suscité une vague d’incompréhension et de refus. Cet appel à la fermeture se heurtant non seulement à la tradition d’hospitalité de la France, mais aussi à son engagement reconnu et apprécié en faveur de la culture : vous ne dites rien d’autre Monsieur le Président quand vous déclarez que « la vocation de la France, c’est d’accueillir les artistes, les intellectuels et de pouvoir justement les faire rayonner en toute liberté ».

Et pourtant, en dépit du courriel de clarification du directeur de cabinet de la ministre de la Culture, la double peine que cette décision fait peser sur les artistes du Mali, du Niger et du Burkina Faso, n’est à cette heure toujours pas écartée. Double peine, parce que ces artistes subissent, d’une part, les injonctions des régimes que vous qualifiez vous-même de putschistes et, d’autre part, la décision française qui ôte le droit fondamental accordé à tout être humain de circuler librement.

Vous évoquez des problèmes « techniques » à l’origine de la non-délivrance de visas pour ces trois pays. Les entreprises culturelles françaises connaissent pourtant déjà depuis des années les difficultés nombreuses et importantes qui existent pour les ressortissants des pays du Sud, lors de l’obtention de ces visas auprès des services consulaires français. Et nous n’ignorons pas que la situation sécuritaire au Niger, au Mali et au Burkina Faso impacte le bon fonctionnement de ces services. Nous tenons à saluer le travail de ces fonctionnaires qui, au-delà de l’image convenue de l’expatrié, ont su développer de véritables attaches dans leur pays provisoire d’accueil. Ils représentent pour leur part aussi, un fil d’humanité entre Nations, et les accompagnateurs de possibles rencontres. Ce fil d’humanité qui devrait, au fond, tous nous unir et qui aujourd’hui devrait être notre seul guide.

Nous ne vous apprenons rien, en disant qu’il existe d’autres moyens « techniques et matériels » d’avoir le visa que de se rendre au consulat de France dans son pays : aller dans un pays limitrophe, solliciter le consulat d’un autre pays Schengen, obtenir le visa à l’arrivée en France.
Hier comme aujourd’hui, des artistes d’autres parties du monde obtiennent ainsi leur droit d’entrée en France.

Monsieur le Président, vous affirmez qu’il « n’est pas question d’arrêter d’échanger avec les artistes », pourtant en refusant toute nouvelle délivrance de visa, c’est exactement ce qui va se produire pour de nombreux artistes du Mali, du Niger et du Burkina. Pire, cela va contribuer à créer des situations absurdes et dramatiques. Pour un même spectacle, les artistes ayant déjà obtenu leurs visas seront là, et les autres se tourneront les pouces de « l’autre côté ». C’est déjà le cas pour certains festivals obligés d’annuler des spectacles, des concerts… des étudiant•e•s dont les bourses et voyages ont été violemment annulés… Outre le gâchis d’argent public, ce sont d’abord et avant tout des mois de travail, de recherche, de curiosité de part et d’autre des continents qui sont réduits en larmes, colère et poussière. Cela n’est pas de nature à atténuer le sentiment anti-français ou anti-représentations françaises que vous souhaitez, à juste titre, combattre.

Monsieur le Président, madame la Première Ministre, si l’Histoire nous apprend quelque chose, c’est la puissance, la richesse, la force, la nécessité de la circulation des idées, des savoirs, des arts et des collaborations entre artistes. Précisément au moment où les régimes politiques se retournent, précisément quand la diplomatie échoue, précisément quand la politique internationale semble faillir.

À l’heure où l’on commémore les 50 ans du coup d’État chilien, souvenons-nous du rôle qu’ont joué les artistes chilien•ne•s et français•e•s dans le déploiement d’autres possibles, d’autres langues, d’autres perceptions. Le lien entre artistes est précieux ; il est le lieu fragile et puissant de la rencontre toujours possible par delà les frontières. En maintenant les visas, ce ne sont pas des visas qui seront maintenus, mais des passerelles. En maintenant les visas, ce sont des ponts que vous batissez au lieu de murs. En maintenant les visas, vous luttez contre l’aveuglement, l’obscurantisme et bien plus que cela vous empêchez la rupture.

Nous artistes, professionnel•les de la culture, spectateur•rice•s, citoyen•e•s, nous ne pouvons accepter de suivre une politique discriminatoire entre les artistes déjà présent•e•s sur le sol français et celles et ceux déclaré•e•s, on ne sait pour combien de temps, absent•e•s. L’élan de solidarité que la lettre comminatoire du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a eu le mérite de créer, nous voulons le porter haut et fort.

Au nom de l’exception culturelle française qui inspire largement la politique d’autres pays appartenant à cette Francophonie dont la France se veut l’un des moteurs, et dont les artistes constituent l’un des piliers majeurs, nous demandons la mise en place de mesures exceptionnelles assurant la continuité immédiate et sans délai de la libre circulation des artistes et de toutes les personnes concernées par cette situation.

En solidarité avec nos collègues impacté•e•s par les mesures discriminatoires et injustes, nous affirmons que nous sommes malien•ne•s, nigérien•ne•s, burkinabè, et plus largement citoyen•ne•s d’un monde culturel et artistique sans frontières.

Monsieur le Président, madame la Première Ministre, nous vous demandons de revenir sur une décision contraire au bon sens, à la morale, aux valeurs d’hospitalité, de solidarité et d’engagement de la France en faveurs des échanges culturels.

Les premier.e.s signataires

Gustave Akakpo, poète, comédien, metteur en en scène, artiste associé au TDB, conseiller artistique de la Fabrique de fictions (Togo)

Émile Lansman, cadre culturel francophone et éditeur

Hassane Kassi Kouyaté, directeur du festival Les Francophonies – Des écritures à la scène

Quentin Carrissimo-Bertola, secrétaire général du festival Les Francophonies – Des écritures à la scène

Abderrahmane Sissako, cinéaste et réalisateur

Lucie Němečková, directrice du festival Afrique en creation ou bien Nous sommes tous Africains,

Pascal Paradou, adjoint au directeur de Rfi, en charge des opérations culturelles et de la francophonie

David Bobée, directeur du Théâtre du Nord

Paola Secret, comédienne, metteure en scène, collaboratrice artistique de Caroline Guiela Nguyen

Jean-Michel Lucas, Laboratoire de Transition vers les Droits Culturels

Catherine Blondeau, directrice du Grand T, théâtre de Loire-Atlantique à Nantes

Cédric Brossard, metteur en scène, membre de La Fabrique Francophone

Benoît Bradel, direction artistique & générale de Passages

Nathalie Huerta, directrice du Théâtre Joliette

Olivier Py, directeur du Théâtre du Châtelet

Métie Navajo, autrice, comédienne

Edimond Secret, collaborateur artistique dans la production audiovisuelle

Valerie Baran, directrice du Tangram

Kevin Keiss, auteur dramaturge associé à la direction du Théâtre Dijon Bourgogne

Thierry Blanc, comédien, metteur en scène, coordinateur du Comité de lecture du Quartier des Autrices et Auteurs

Jean-Noël Matray, militant associatif

Caroline Guiela Nguyen, directrice du Théâtre National de Strasbourg

Maëlle Poesy, metteuse en scène, directrice du Théâtre Dijon Bourgogne CDN

Seydou Boro, poète, musicien, danseur, metteur en scène, chorégraphe

Manuel Césaire, directeur de Tropiques Atrium -Scène nationale de Martinique

Muriel Mayette-Holtz, directrice du théâtre national de Nice

Marina Da Silva, journaliste

Sarra Grira, journaliste

Marion Rhéty, danseuse

Nadine Darmon, comédienne

Diane Chavelet, auteure, metteuse en scène, universitaire

Claudine Dussolier, ingénieure culturelle

Anne Monfort, metteuse en scène

François Rancillac, metteur en scène

Astrid Bayiha, comédienne

Charlotte Lagrange, metteuse en scène, autrice et dramaturge

Laure Bachelier-Mazon, autrice-dramaturge

Françoise Gautier, comédienne

Louis de Villers, comédien

Basile Yawanke, auteur, metteur en scène, comédien

Maxence Bod, comédien

Coralie Méride, comédienne

Virginie Brinker, maîtresse de conférences

Lazlo Hamelin,

Mara Bijeljac, comédienne, dramaturge

Audrey Bertrand, metteuse en scène et comédienne

Gaël Octavia, écrivaine, réalisatrice, peintre

Marie Rosette Mikulu, entrepreneure, créatrice de vêtements

Géneviève Pelletier, metteure en scène, directrice artistique du Théâtre Cercle Molière (Canada)

Laëtitia Guédon, directrice de Les Plateaux Sauvages

Penda Diouf, autrice

Sylvie Chalaye, universitaire, historienne du théâtre et anthropologue des représentations de l’Afrique et du monde noir dans les arts du spectacle

Gaëlle Mandrillon pour les éditions Théâtrales – coopérative d’intérêt collectif

Charlotte Humbert, scénographe, plasticienne, technicienne du spectacle

Sonia Ristic, autrice, metteuse en scène

Constance Larrieu, metteuse en scène et comédienne, cie Jabberwock

Benoît Bradel, metteur en scène et directeur artistique de la cie Zabraka

Marcial Di Fonzo Bo, Directeur du QUAI Angers-CDN

Stanislas Nordey, metteur en scène, acteur,

Catherine Boskowitz, metteure en scène, artiste, directrice de la compagnie ABC

Kader Lassina Touré, comédien

Pauline Coppee, Tutu Production (Suisse)

Alexandra Badea écrivaine, metteuse en scène

Daniel Legrand, administrateur chargé de production de compagnies spectacles vivants

Anne Rouffi, travailleur social, coordination de programme pour l’intégration des réfugiés politiques

Robin Renucci comédien, metteur en scène, réalisateur.

Elemawusi Agbedjidji, auteur et metteur en scène

Antoine Oppenheim, comédien et metteur en scène

Sophie Cattani, metteuse en scène et comédienne

Rebecca Vaissermann, autrice et comédienne

Nasser Djemaï, directeur du Théâtre des Quartiers d’Ivry CDN du Val-de-Marne

Christophe Rauck, directeur du Théâtre Nanterre Amandiers

Sandrine Roche, autrice et metteure en scène

Pidj Boom, musicien

Lucie Berelowitsch, directrice du Preau , Cdn de normandie Vire –

Camille Trouvé, directrice du CDN de Normandie-Rouen

Marc Lainé, auteur-metteur en scène, directeur de la Comédie de Valence, Cdn Drôme-Ardèche

Pauline Bayle, directrice du TPM, cdn de Montreuil

Véronique Bellin, directrice adjointe du TPM – Cdn de Montreuil

Hakim Bah, auteur, comédien, metteur en scène

Jezabel d’Alexis, actrice

Amine Adjina, auteur, réalisateur, metteur en scène, comédien

Sabine Pakora, comédienne, danseuse

Guillaume Mika, cie des Trous dans la Tête

Damien Dutrait, écrivain

Michèle Laurence, comédienne et autrice

Olivier Hamel, comédien

Kamal Rawas, auteur, comédien

Katell Deimat, coordinatrice nationale Arts-Culture OCCE

Joseph Danan, ecrivain, universitaire

Françoise Cousin, comédienne

Sabine Mallet, autrice et bibliographe

David Ruellan, comédien

Anne Veyry, metteuse en scène, comédienne

Isabelle Fournier, artiste interprète

Philippe Bertin, comédien

Nanténé Traoré, comédienne, metteure en scène

Simon Grangeat, auteur, metteur en scène

Elise Blaché, dramaturge

Clémentine Lebocey, comédienne

Philippe Rousseau, directeur artistique de la cie Les Taupes Secrètes, directeur adjoint département Arts Université Michel de Montaigne Bordeaux-Montaigne

Nawal Benali, Journaliste et autrice de podcast (Y a ça chez nous ?)

Cécile Métrich, comédienne

Michel Gendarme, auteur dramatique, poète, romancier

Carole Leblanc, comédienne

Hala Ghosn, metteuse en scène

Anaïs Gournay, comédienne.

Frédéric Fisbach, comédien, metteur en scène

Véronique Müller, comédienne/Collectif AMD

Fargass Assandé, comédien, metteur en scène

Yaya Mbilé Bitang, comédienne

Kouam Tawa, poète

Léa Filoche, coordinatrice nationale de Génération.s

Taïdir Ouazine, comédienne

Landry Nguetsa, comédien, auteur, metteur en scène

Arash Saeidi, coordinateur national de Génération.s

William Leday, membre de la direction nationale de Génération.s

Rolaphton Mercure, acteur, réalisateur, comédien, auteur, slameur, poète, metteur en scène et dramaturge

Bruce Clarke, plasticen

Adama Kouyaté, journaliste

Nadja Pobel, journaliste, critique et membre du Syndicat professionnel de la Critique, Théâtre, Musique et Danse.

Yonnel Liégeois, journaliste et critique dramatique

Laure Adler, journaliste



A suivre,
François 



  • [rue] Liberté de circulation, francoismary, 27/09/2023

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