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[rue] re:Des voix critiques s’élèvent_en_Espagne_sur_le_Mouvement_Démocracia_Ya_Real


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  • Subject: [rue] re:Des voix critiques s’élèvent_en_Espagne_sur_le_Mouvement_Démocracia_Ya_Real
  • Date: Fri, 27 May 2011 11:40:44 +0200

Pour info
 
je crois que ce court texte/autocritique /témoignage montre combien une insurrection, si les gens ne sont pas "politisés" (pas obligatoirement  dans un parti) et ne se mettent pas à  l'essentiel ,c'est à dire construire ensemble un autre modèle de société ,donc un projet politique n'a pas d'avenir et fait le jeu du pouvoir...
j'espère vraiment que cette force populaire s'orientera dans ce sens...
Roselyne


pour info
http://rebellyon.info/Des-voix-critiques-s-elevent-en.html

Des voix critiques s’élèvent en Espagne sur le Mouvement Démocracia Ya Real

Publié le 26 mai

Plus d’indignation et moins de cirque. Autocritique sur le campement de la Puerta del Sol à Madrid

Cet écrit n’apparaît pas comme un reproche mais plutôt comme une auto-critique constructive. Le mouvement du 15 Mai à force de sacrifices et d’efforts a atteint un succès sans précédent et a démontré une capacité technique d’organisation impressionnante.
C’est pourquoi nous ne pouvons désapprouver ce succès et cette énergie, et je pense que c’est ce que nous faisons. Ceci est écrit à Madrid, mais je sais que cela vaut pour au moins plusieurs des camps dans d’autres villes.

Après les bâtons, la déten­tion et l’expul­sion du 16 Mai ; des mil­liers et des mil­liers de per­son­nes inon­dent la place. Ils récu­pè­rent la place emblé­ma­ti­que d’Espagne, déso­béis­sent aux lois de l’État, et enva­his­sent la place pour mani­fes­ter leur colère, leur rage, leur indi­gna­tion et leur haine face à un régime mafieux de poli­ti­ques et de ban­quiers.

Le régime ne pou­vait pas et ne peut pas nous écraser par la force car les consé­quence seraient monu­men­ta­les et désas­treu­ses pour un gou­ver­ne­ment en crise comme il l’est. En plus dans cette situa­tion, la répres­sion ferait gran­dir de façon expo­nen­tielle le mou­ve­ment. L’ennemi est sur la défen­sive, acca­blé de nous voir venir. Son unique option serait d’apai­ser avec sa main gauche, nous conte­nir, nous entre­te­nir, nous influen­cer en jouant a bon flic/mau­vais flic et nous amener à aban­don­ner « leur » place et à nous faire croire que la déci­sion serait la nôtre. Ils ne peu­vent nous détruire à coup de bâtons, ils vont donc nous influen­cer afin de nous rendre inof­fen­sifs.

Et que fai­sons-nous ? Qu’avons-nous fait pour pro­fi­ter de cette force énorme, de cette immense rage rebelle de dizaine de mil­liers de per­son­nes dis­po­sées à venir sur la place et à défier illé­ga­lis­mes et ulti­ma­tums ? Avons-nous peut être essayé d’occu­per la banque d’Espagne qui est à 3 minu­tes à pied de la place, ou le siège de Telefonica à deux rues de dis­tance, ou aller en masse crier un peu face au Palais de la Moncloa (siège prin­ci­pal de la pré­si­dence de l’État) ?

Non. Nous avons créé mille et une com­mis­sions et sous-com­mis­sions. Ateliers artis­ti­ques, concerts, câlins gra­tuits et conseils pour être bien avec soi-même. Aujourd’hui mardi 24 mai au matin, je vais sur inter­net pour voir les horai­res des assem­blées et com­mis­sions du jour et je ne trouve rien de cela, à la place, je trouve les horai­res pour la per­for­mance des femmes encein­tes, pour la réu­nion des clowns et l’ate­lier des fours solai­res.

Pardon ? Toutes ces choses peu­vent être bien, mais ce n’est pas le moment. Pas du tout. Maintenant il faut lutter et ne pas gâcher la force accu­mu­lée. Ce qui s’est passé ces der­niers jours était une insur­rec­tion et c’est une grave erreur d’avoir cana­lisé et domes­ti­qué cette énergie trans­for­ma­trice en de sim­ples acti­vi­tés que l’on peut trou­ver dans n’importe quel centre muni­ci­pal. Ce que la police et le gou­ver­ne­ment n’ont pas réus­sis à faire, nous sommes en train de le faire nous-mêmes, incons­ciem­ment je vou­drais le croire, : tuer la révolte, l’endor­mir, la rendre ennuyante, la dis­per­ser, en défi­ni­tive la rendre inof­fen­sive pour le régime.

Le Gouvernement natio­nal, après avoir vendu son âme à la banque, est plus faible que jamais, pris dans une énorme crise poli­ti­que, avec des que­rel­les inter­nes et une grosse pres­sion dans son propre régime pour qu’il démis­sionne. Parallèlement, l’énergie popu­laire, l’esprit rebelle des gens, la haine et le mépris envers les ban­quiers et les poli­ti­ciens est à son niveau le plus haut depuis plu­sieurs années. C’est le moment d’être auda­cieux et d’aller de l’avant, la situa­tion nous permet beau­coup plus de marge pour atta­quer, pour forcer, pour faire pres­sion. Nous tenons la carte déjà gagnée de la force sym­bo­li­que et phy­si­que de la Puerta del Sol et des autres places du pays, ne la per­dons pas, uti­li­sons-la pour atta­quer, pour gagner, et non pour passer un bon moment en regar­dant du cirque.

P.-S. : Bien sûr n’oublions pas les déte­nus. Qu’est-ce que ca veut dire une com­mis­sion qui a engagé des dis­cus­sions avec des hauts fonc­tion­nai­res de la Délégation du Gouvernement sur la suite du cam­pe­ment, quand il y a 24 cama­ra­des détenu(e)s et tabassé(e)s sous de faus­ses accu­sa­tions ? Qu’ils reti­rent d’abord les char­ges contre eux, ensuite, au mieux on les laisse s’asseoir sous une tente pour qu’il nous racontent, avec lumière et sté­no­gra­phes, ce qu’il en est. Ce sont des pro­fes­sion­nels du men­songe, du pater­na­lisme et de la menace mafieuse, on ne peut pas lais­ser deux gosses à peine sortis de la fac négo­cier en privé avec ces gens.

Madrid, le 24 mai 2011.

Traduction par­tielle – Indymedia Paris, 24 mai 2011
com­plété par Malekal (CGA-Lyon)







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