Il y a un système qui consomme beaucoup. La répartition de l’argent n’est pas bonne. Je refuse le discours simpliste. C’est vrai que nous avons un Etat qui considère la culture comme une chose pas importante. Et cela c’est insupportable parce que nous allons vers le fascisme. Mais il faut se demander aussi ce qu’est la Culture.

Je suis né par le théâtre de rue et j’ai fait beaucoup de choses sans argent. Etre artiste c’est sans doute une nécessité vitale. Avoir des budgets ne suffit pas. Or il existe des temples de la Culture qui ont  besoin de gros moyens à l’intention d’une bourgeoisie culturelle. Beaucoup d’argent est investi dans l’Opéra par exemple. Quand vous y allez, vous trouvez un public « typique » sans noir, sans arabe, et l’on y reproduit des conventions esthétiques.

C’est un bon moment pour avoir une réflexion sur l’argent.
Je n’ai jamais voulu diriger un théâtre, 70% des dépenses vont à la bureaucratie, dont la moitié des postes sont là pour raisons politiques.

Les gens de théâtre ont du mal à sortir de cette pensée académique, d’un système qui s’est éloigné de la vie.
Moi aussi je peux être victime de la structure.

Je veux un théâtre révolutionnaire qui peut revenir dans la rue.

 

 

Propos recueillis par Yves Pérennou de la lettre du spectacle