Liste arts de la rue

Archives de la liste Aide


[rue] Un autre monde (suite)


Chronologique Discussions 
  • From: Ronald Brown Lee < >
  • To: "Le Fourneau" < >
  • Subject: [rue] Un autre monde (suite)
  • Date: Sat, 24 Sep 2011 02:02:42 +0200
  • Importance: Normal

Cette tente est immense : au premier coup d’œil, ça pourrait faire une centaine de mètre de diamètre. Voyons, que je me souvienne…

Rayon par rayon multiplié par trois quatorze cent seize… Bon, on va laisser tomber ce « quatorze cent seize » inutile. Invention barbare à coup sûr enfantée par esprit malin, perverti dans le seul but de décourager les plus brillants mathématiciens en devenir. Cette élite en herbe, dont je fus, soit-dit en passant et en toute humilité, l’un des plus brillants représentants, aurait pu constituer le fer de lance de la mathématique néo-post--new-moderniste de la nouvelle ère de l’humanité… Au lieu de ça, à cause de ce fichu « quatorze cent seize », que de vocations brimées, d’espérances anéanties dans l’œuf, de carrières piétinées dans le cul de la poule. Quel gâchis. Je suis outré. Révolté. Outrecuit. Exaspilé. Au bord des larmes chaque fois cette idée reviens me hanter. Mais bon, je sèche mes boules et je me tais, comme toujours…

Allez, grosso modo, cinquante mètres au carré multiplié par trois ça fait quelque chose  comme sept mille cinq cent mètres carré de surface. Pour une dizaine de mètre de haut. Pas mal pour un tepee somme toute d’allure modeste vu de l’extérieur.. J’en parlerai à ma femme. Pour nos prochaines vacances à la Baule (prononcer « la Bol’ », ça fait plus chèb –ou chébran, c’est selon-).


C’est vraiment grand. On pourrait y faire entrer un troupeau de vaches tout entier. Mais dans cette enceinte, point de bovidés. Un groupe d’individus, d’âges, de sexes, de tailles, de formes et d’espèces forts différentes, danse. Dense mêlée entrelacée, sans rythme, sans aucun son non plus. Silence total. Même pas le glissement d’un pied, le claquement d’un sabot de cheval andalou,  le fléchissement d’un genou avant le jaillissement de l’élan… Non, le silence est immense. Puissant. Violent presque. Je reste interloqué. Pratiquement immobile. Transi. Retiens mon souffle… Puis le reprend. Sinon je meurs un peu. Les autres s’excitent lentement, presque au ralenti. Chacun semble pris dans son propre délire, dans sa propre hallucination.. Et pourtant, il se dégage de cet ensemble une énergie commune. Peu commune. Une ondulation collective. Des vagues sérielles qui l’heure venue s’engouffrent dans la brèche ouverte au faîte de l’édifice variqueux (de varech). Et disparaissent par  la cheminée. Tel un nuage de poussière d’étoiles ondoyant poussé par les vents d’autres nulles parts... La queue des comètes…

L’émanation fusionnelle est littéralement aspirée par le trou noir. Le trou noir… Je crois comprendre… Un rituel ! J’assiste à une cérémonie: la célébration du trou noir… C’est la nuit du trou noir, comme il y a la nuit du solstice ou de la pleine lune chez les peuplades primitivo-arcaïco-demeurées de notre vieille planète.


La femme qui m’embrassa sur la rive, après de mon « alaquissage », distribue des sortes de petites galettes dures, grosses comme le creux de ma main. Elle s’approche et m’en tend une. Je la prend. J’aimerai bien qu’elle m’embrasse encore, ça ne m’avait pas déplu. Je tend mon visage vers le sien. La bouche en avant, les yeux mi-clos. Ca n’a pas l’air de l’intéresser. Je reste un peu comme un idiot, Alors je fais mine de rien. Comme si j’avais voulu regarder en l’air. J’ai trop l’air d'un crétin.

Je regarde la minigalette qu’elle m’a offerte. Elle est enduite de matière grasse. On dirait du beurre. Mais oui, c’en est ! Ca en a la couleur, la texture, Le bruit, l’odeur. Génial !!! Allez, je goûte. Le gâteau sec craque sous la dent, moelleux à l’intérieur. Comme dans les pubs. Pas mal, pour un début !

Mais….

Horreur…

C’est du beurre doux !!!    Du beurre doux nom de dieu !!!    Ah les salopards, ils m’ont fait ça ! Ils ont osé !

Les barbares !  Les sauvages ! Les Judas ! Ils vont voir de quel bois je me les gèle…

Empoisonneurs ! Sous-espèce ! Bande d’huissiers ! Je vais vous civiliser, moi. Tiens !


(à suivre... ou fin!)



Fred. R
Baladin, peintre de chansons,
Chanteur de rue et des bistrots
Tel: 06 79 25 67 00

Retrouvez-moi sur:
http://fanclub-fredr.over-blog.com/
 
http://www.myspace.com/fred.r




 


  • [rue] Un autre monde (suite), Ronald Brown Lee, 24/09/2011

Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Top of page