Liste arts de la rue

Archives de la liste Aide


[rue] Confusion à Pôle Emploi


Chronologique Discussions 
  • From: Franck Halimi < >
  • To: Liste Rue < >
  • Subject: [rue] Confusion à Pôle Emploi
  • Date: Wed, 19 Oct 2011 18:18:57 +0000
  • Importance: Normal

Salut, c'est Franck de Bourgogne.

Pour info, et parce que cela nous concerne au premier chef, je vous prie de trouver ci-dessous un article de Libé sur des salariés de Pôle Emploi quelque peu à cran.

Voili.


@+ Franck de B.

----------

"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple,
le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."
DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN - 1793
Article 35.

------------------------------


Les salariés de Pôle Emploi toujours à cran


http://www.liberation.fr/societe/01012366614-deux-jours-apres-la-prise-d-otage-les-salaries-de-pole-emploi-restent-a-cran


reportage

Deux jours après la prise d’otage qui a eu lieu dans une agence Pôle Emploi du XIe arrondissement de Paris, les employés ont exercé leur droit de retrait ce mercredi.

Par Fabien SOYEZ


À l’agence Beaumarchais de Pôle Emploi, dans le XIe arrondissement de Paris, l’ambiance est plutôt tendue ce mercredi matin. "On a tous en tête la journée de lundi", lance Julien, un conseiller, faisant pudiquement allusion à la prise d’otage qui a eu lieu dans l’établissement de la rue Pelé. Un usager avait séquestré, sous la menace d’une arme à feu factice, la directrice et le sous-directeur de l’agence, avant de se rendre. Passant à travers un dédale de couloirs, Julien rejoint ses collègues à la cafétéria, une grande salle colorée. "On savait que ça finirait par nous arriver un jour, remarque Julien. Trop de chômage, pas assez de personnel…"

Souriante, Joëlle peine à masquer ses craintes. "Hier, quand on nous a donné notre journée, je n’avais pas forcément réalisé. Mais aujourd’hui, en entrant dans l’agence, c’est clair, je ne me sens pas en sécurité."

À l’accueil, les rideaux de fer sont fermés, mais deux hommes se positionnent derrière les guichets. "C’était une fausse arme, et puis j’ai déjà connu pire à Nanterre. Des braquages au bureau de tabac, au supermarché…", relativise Marc, en CDD, prêt à travailler. "La réorganisation de Pôle Emploi a été une catastrophe… Dans le traitement des dossiers, il y a une vraie désorganisation. Avant, on avait deux entités qui marchaient très bien, aujourd’hui on a une entité qui a du mal à fonctionner… Les usagers le sentent aussi et certains pètent les plombs", s’exclame Manuel Wavelet, délégué du personnel SNU/FSU.

Dans un coin de l’accueil, un homme en costume noir regarde droit devant lui, un peu perdu. "Je suis là depuis cinq heures ce matin", explique l’agent de sécurité, dépêché à l’agence pour une dizaine de jours. "C’est toujours après, quand il y a des agressions, le lendemain, qu’on met un agent de sécurité", déplore Manuel Wavelet.


"Tout le monde vient avec la boule au ventre"

9 heures. Les salariés de l’agence de la rue Pelé ne retournent pas au travail: ils viennent d’exercer leur droit de retrait.

À la cafétéria, une psychologue annonce au personnel qu’elle va recevoir, par petits groupes, les vingt-cinq conseillers qui étaient présents lundi, pendant la prise d’otage. Parmi ces derniers, Leïla. S’adressant à ses collègues et aux représentants syndicaux venus "défendre leurs revendications", la jeune femme s’emporte. "Nous ne sommes jamais plus de deux à l’accueil. Tout le monde ici y va avec la boule au ventre. On nous insulte, on se prend des gifles, tout ça parce qu’à Pôle Emploi, tout est désorganisé. On subit un manque de moyens, on gère chacun une centaine de demandeurs d’emploi et souvent, les agents ne sont pas bien formés…" Les larmes aux yeux, Leïla s’arrête. "Il faut que cela change", reprend-elle.

Philippe Cagnant, le sous-directeur de l’agence, était l’un des otages de Christian Denisot, le forcené au faux Beretta. "Ça n’a pas été facile, je vous remercie pour votre soutien, mais je vous demande de comprendre : il faut calmer le jeu, ce n’est pas le bon moment pour parler de l’organisation de l’agence." Et d’ajouter : "Certes, il y a des problèmes d’organisation, mais c’est toujours le cas quand il y a un changement. Et ce changement-là (la fusion des Assedic et de l’ANPE en 2009, ndlr) est énorme. Ça s’arrangera, ça viendra, avec le temps."

Au personnel qui réclame la création de postes supplémentaires à l’accueil (un pour le placement, un pour l’indemnisation et un pour gérer les reports de rendez-vous), il annonce la création prochaine d’un troisième poste. "Il faut aussi maintenir et titulariser les trois CDD et les deux contrats aidés qui travaillent ici, lance Luc, un conseiller. Et la direction ne doit pas nous forcer à retourner à l’accueil. Seuls les volontaires devraient y aller."


Mesures préventives

Les revendications du personnel, rassemblées, seront transmises par les représentants syndicaux à la direction régionale. Pendant ce temps, un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) exceptionnel s’est penché sur la montée de l’agressivité dans les agences de Pôle Emploi. En Ile-de-France, "par solidarité", 17 agences sur les 250 que compte la région ont fermé, leurs salariés exerçant leur droit de retrait. "Il y a de plus en plus d’agressions à l’accueil, et pour l’instant, on ne nous a apporté que des solutions curatives, après coup, alors qu’il aurait dû y avoir une prévention", commente Christophe Ribeiro, secrétaire du CHSCT. "Le comité a décidé de mettre en place, très vite, un plan de sécurité, avec des mesures concrètes, pour éviter que ce genre d’événement ne se reproduise…"


11 heures. Les salariés de l’agence Beaumarchais ont fini d’exercer leur droit de retrait, mais Yves Dubrunfaut, le directeur de Pôle Emploi Ile-de-France, a accepté leur requête : ils ne rouvriront pas l’après-midi. Le temps, surtout, de parler à la psychologue.


------------------------------




  • [rue] Confusion à Pôle Emploi, Franck Halimi, 19/10/2011

Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Top of page