Salut Yao, Le premier qui a quitté le journal, c'est Philippe Val lui même, qui a eu le "courage" de se prendre une belle place à France Inter à l'appel de Nabot 1er... On ne peut pas reprocher aujourd'hui à Charlie d'avoir eu Val comme rédacteur en chef dans le passé. A propos de Val, tu te rappelles le dessin de Plantu ? Ca ne volait pas bien haut à l'époque de l'affaire Siné. Je reconnais malgré tout à Val un immense mérite: lors du référendum européen, il a fait coexister les partisans du "oui" et ceux du "non" dans un même journal où chacun a gardé sa liberté de parole. Il faut se souvenir de la connerie crasse du débat public de l'époque pour voir à quel point c'était méritoire. Dommage qu'il ait choisi le coté obscur depuis! Quand à Siné, ce n'est pas - loin de là - un perdreau de l'année. L'éviction d'un fondateur de journal est dure à avaler et elle s'est passée pour Siné dans des conditions scandaleuses. Tu peux polémiquer sur les positions de Cabu ou de Cavanna si tu veux, ce n'est pas la question. Il y a eu un clash (puant) dans une équipe rédactionnelle, mais ça peut arriver dans toute entreprise de presse (cf. Serges July). Revenons à mercredi dernier. Ce qui s'est passé est peut-être un attentat d'une gravité extrême, mais c'est peut-être aussi l'affaire de petits cons irresponsables. Ce n'est pas Guéant qui le dit (il était trop drôle à voir sur les lieux du crime à nous faire son couplet sur la liberté d'_expression_ en parlant de Charlie en pataugeant dans la boue!), c'est Charb lui-même. On peut malgré tout s'interroger sur les attaques simultanées de leur site internet. Mais peut-être trouvera-t-on un Thierry Meyssan pour prétendre que ce n'est pas vrai et que l'équipe de Charlie a sabordée son site et son journal pour se présenter en victime. N'empêche dans tous les cas, le symbole est grave. Quel qu'en soit auteur, ce qui s'est passé porte jusqu'à preuve du contraire un nom: c'est un autodafé (litt. "Actus Fidei"- Acte de Foi). Le feu qui a brulé le journal est le même que celui qui brulait les hérétiques relaps et leurs idées progressistes à travers les livres. Notre démocratie est tellement amochée, nos mots tellement vidés de sens, que l'on peut croire sincèrement qu'il est possible de s'agacer de ceux qui s'en émeuvent! Il est vital pour que le feu purificateur ne gagne pas la bataille que Charlie reparaisse dès mercredi (coup de bol, ce n'était pas un quotidien, ils ont le temps de se retourner). C'est ce que Libération (et d'autres) a très vite compris. Contrairement à ce que tu penses, ils ne pouvaient pas s'en sortir seuls et ne pouvaient pas se soutenir eux-même. Même si malgré tout ce que tu rappelles je suis resté lecteur régulier de Charlie, j'aurais eu exactement le même raisonnement si la rédaction de Minute avait été incendiée (pas certain néanmoins qu'ils eussent bénéficié de la même solidarité professionnelle). @+ Thierry PS: ce qui me fait chier, c'est que Charlie étant épuisé, je ne pourrai pas le lire cette semaine. Les islamistes ont gagné :D Le 6 nov. 2011 à 11:52, Les Ateliers Educatifs et Pédagogiques Association a écrit :
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