Salut, c'est Franck de Bourgogne.
Juste pour répondre lapidairement (car pas le temps de développer) à Nicolas, sur un point de son message. Tu écris "je n'ai jamais compris pourquoi les intermittents du spectacle se sont rapprochés des précaires." C'est vraiment curieux car ce que tu dis juste avant l'explique pour partie : "(cela dit, cette pension de base devrait aussi être donnée pour les chômeurs réels, sorte de salaire minimal pour le métier de variable d'ajustement qu'ils pratiquent en chômant : une bonne charrette de licenciements faisant remonter l'indice boursier des boîtes, ce ne serait que justice)." Mais, c'est loin d'être la seule explication et ce débat fut longtemps houleux au sein même de ce collectif complexe qu'est la CIP-IDF. Pour ce qui me concerne, je dirais juste que, lorsque cette appellation naquit le 28 juin 2003 devant la Grande Halle de la Villette, c'était le résultat d'une lucidité et d'une grande compréhension des luttes sociales passées et je crois que rajouter le terme "précaires" est une des décisions les plus intelligentes qui aient été prises par la Coordination et constitue tout son honneur. Pour terminer provisoirement, je te poserai juste une question, Nicolas : la précarité n'est-elle pas l'une des caractéristiques principales de l'intermittence ? Si ta réponse est négative, c'est que tu as personnellement de la chance et une vision collective un tantinet réduite (ceci étant, bien entendu, écrit sans animosité aucune, juste avec une surprise non feinte). L'intermittent est donc (entre autre singularités et caractéristiques) un précaire parmi tant (trop !) d'autres : il est donc normal que, au sein d'un mouvement de lutte collectif, il lie son sort à celui de ses semblables, tant dans ses activités que par son appellation. Voili.
Am calmant. @+ Franck de B. ---------- "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, linsurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs." DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN - 1793 Article 35. ------------------------------ From: Date: Wed, 23 Nov 2011 09:05:48 +0100 To: Subject: [rue] Re: Fwd: RECRUTEMENT RGIS OFFRE N°950340L Merci mon cher Marc d'être vigilant, même à 1h00 du matin. Ça c'est de la conscience professionnelle! Au fond, ce que je disais de tout ça moi, c'est que je ne comprends pas le lien entre les intermittents du spectacle et Pôle Emploi. Et j'ai l'impression de ne pas être tout seul dans ce cas. Je provoque un peu mais pas tant que ça. Je m'explique. 1993 - L'ANPE-spectacle Paris me contacte pour me mettre en lien avec une Cie de Rue qui recherche des comédiens en échasses. L'ANPE avait répertorié des gens avec des compétences x ou y, un employeur cherchait des gens avec des compétences x ou y; l'ANPE a fait le lien. C'est la première proposition que j'ai eue. Elle a été suivie d'effet: le patron de la Cie s'appelait Julien Gabriel, directeur artistique de la Cie Nuit Blanche et du Festival de rue de Suresnes. J'ai bossé 3 ans avec lui. J'avais commencé à mettre le pied dans la rue en 89 et n'en suis plus jamais sorti. 2011 - L'ANPE m'envoie sa seconde annonce en 22 ans d'inscription (ah non, la troisième: j'oubliais une annonce envoyée par SMS pour faire un Père-Noël dans les années 2003): il s'agit de celle que j'ai mailée hier, et qui n'a rien à voir, ni avec mes compétences, ni avec mes aspirations. Quant aux annonces que j'aurais aimé recevoir plus jeune: les propositions pour jouer dans des films télé par exemple ou au cinéma ou avec bien avec Vitez: nada. J'avais même rempli le formulaire pour accepter de jouer un corps dans une morgue: pas une seule proposition. Mais la réalité, c'est que les boîtes de prod' ne confient par leur manne à l'ANPE. Idem pour les CDN et autres structures nationales: elles ne recrutent pas via l'ANPE. A quoi cela sert-il que j'y sois inscrit? Pour creuser encore le bazar, je dirais même que ça va faire plusieurs années que je ne cherche plus de travail. Et même, à part quelques rares années de vache maigre, je n'ai jamais cherché du "job", c'est à dire une date pour manger ou boucler mes 507h. Je n'ai fait que chercher des projets. C'est bien le souci avec cet étrange statut d'intermittent du spectacle: je n'ai jamais été demandeur ou chercheur d'emploi pour autant. Et encore moins aujourd'hui, où je cherche des partenariats, des productions, ou des contrats de diffusion, mais surtout pas de job. Bon, Pôle Emploi, c'est aussi les Assedic depuis la fusion-acquisition. C'est vrai que je touche une pension, -des allocations chômage diront certains, mais vu que je bosse tous les jours, la notion de chômage m'est assez étrangère-, du coup j'y suis inscrit, mais au final comme un rentier, ou un retraité touche son dû. Et l'humiliant pointage est gommé aujourd'hui par l'actualisation web. Tant que les collectivités qui achètent nos spectacles ne peuvent pas payer le triple, de manière à ce que nous soyons salariés pour le travail réellement effctué, une pension fixe mensuelle serait plus pertinente et adaptée que les allocations pratiquées aujourd'hui. (cela dit, cette pension de base devrait aussi être donnée pour les chômeurs réels, sorte de salaire minimal pour le métier de variable d'ajsutement qu'ils pratiquent en chômant: une bonne charette de licenciements faisant remonter l'indice boursier des boîtes, ce ne serait que justice). Je continue: je fais le métier que j'ai toujours voulu faire. Pas de précarité ou de doute là-dessus. C'est pourquoi, malgré la qualité du boulot effectué à la Cip-Idf, je n'ai jamais compris pourquoi les intermittents du spectacle se sont rapprochés des précaires. Ce qui est précaire, c'est le financement de la culture en France, mais pas mon engagement dans mon job. Pour simplifier, les intermittents du spectacle pour moi c'est comme l'ordre des médecins ou des architectes. Ça n'a rien à voir avec l'ANPE, même s'il y a des médecins ou des architectes qui cherchent du travail. On n'a jamais créé un "ordre des architectes qui cherchent du travail", hein? Bah voilà. Et pour continuer à rigoler avec Pôle Emploi, je vous joins la comm' d'une rencontre organisée par le Pôle Emploi de la Plaine St Denis (93), celui dont je dépends. Sous le haut patronage du CDN de Saint Denis et de la responsable arts de la rue du CG93. Jetez un il sur les noms des deux autres participants. Pour les uns, ça sera sans commentaire (les goûts et les couleurs, ça se discute pas): mais pour l'autre, qu'a-t-il à voir avec le spectacle? http://laurentlanimateur.blogspot.com/Sans parler de la compromission du CDN et du CG93, ça ne jetterait pas un peu le discrédit sur Popaul "d'organiaiser" de tels bazars, non? Sans parler des CDN, comment des compagnies ou des professionnels du spectacle peuvent-ils faire confiance à l'amateurisme des agents du Pôle Emploi de la Plaine Saint Denis? Mon cher Marc, l'inculture de certains ne doit certes pas jeter le discrédit sur l'ensemble de tes collègues, mais le bilan est plutôt triste, non? Allez, bon courage! Nicolas Soloy Les Anthropologues département arts de la rue de la Cie des Souffleurs 7 impasse des Chantereines 93100 Montreuil www.anthropologues.fr Fax + 33 (1) 765 00 935 Tél + 33 (1) 55 86 01 77 "> Début du message transféré :
|
Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.