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[rue] Re: Re: Re: RE: Re: Re: Quand le procès d'un chômeur vire au procès de Pôle emploi


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  • Subject: [rue] Re: Re: Re: RE: Re: Re: Quand le procès d'un chômeur vire au procès de Pôle emploi
  • Date: Wed, 23 Nov 2011 11:48:51 +0100

Pas de souci concernant la réaction justifiée de Marc.
Je connais le bonhomme et c'est pour ça que je lui ai lancé cette balle.
Et comme tu le dis, en effet, l'inanité de l'offre de Pôle Emploi m'a bien fait marrer et je voulais le partager. Cela dit, plutôt que l'incompétence de ses salariés, c'est l'absurdité d'un certain fonctionnement de Pôle emploi que mon mail soulignait, et des personnes comme Marc qui travaillent au contact et sur le terrain, avec habileté, détermination et foi, sont suffisamment rares et précieuses pour être encouragées et soutenues.

Donc, pour toi Marc, qui est presque une fédé aquitaine à toi tout seul, je propose un collectif "Hip hip hip Hourrah!"

Bien à vouTEs,
Nicolas


Les Anthropologues
département arts de la rue de la Cie des Souffleurs
7 impasse des Chantereines
93100 Montreuil

Fax + 33 (1) 765 00 935
Tél + 33 (1) 55 86 01 77

Le 23 nov. 2011 à 10:27, Les Ateliers Educatifs et Pédagogiques Association< "> > a écrit :

Génial Marc..

C'est la première fois en de nombreuses années que je te vois céder à une justification identitaire (enfin, il me semble) !!
Je parle en mon nom.. mais je crois que personne ne saurait te remettre en cause dans ton action (ou trouves tu le temps ?).. ou dans ton choix d'être à Pôle emploi (bien au contraire : combien de services t’ai je vu rendre ? combien de luttes t’ai je vu initier ou relayer ?)..

..comme je pense que la tentation de réduire la situation à une caricature n'était pas le propos ici... je tiens à revenir un instant sur un aspect moins "sérieux" que "l'échéance électorale" ou "la réalité des agents anpe". Et ceci parce que c'est Nicolas qui avait ouvert le feu par une doléance pleine d'humour, et que, du coup, en déplaçant le débat, on n'a pas vraiment accueilli le propos de Nicolas. De toutes façons, on est d'accord, il y a des personnes de l'anpe qui tentent, et réalisent, un travail important et utile pour les intermittents et les artistes.. comme d'ailleurs dans toutes les administrations, plus ou moins. Et tout cela dépend des politiques en cours. Cela, tout le monde le comprend : les agents ne seront pas dans le même possible sous Vichy, sous Miterrand ou sous Sarkosy. Après, si on continue, on arrive aux points de vue sur la politique.. mais ça, d'après moi, ce ne sont que des points de vue, c'est à dire des positionnements limités et conditionnés. Qui d'entre nous a une véritable vision tout à la fois globale et locale ?

.. Seulement voilà : dans notre vie quotidienne, dans l'administration, dans l'anpe.. il y a aussi tout ce qui est difficile, culpabilisant, raté, humiliant, rageant.. voir grotesque ou délirant.
Et,
suivant où l'on habite,
en fonction de la composition de l'équipe locale,
la situation d'un demandeur d'emploi peut être si différente que l'on peut déjà, ici, questionner l'égalité républicaine ou la discrimination.

Le propos de Nicolas, il me semble, dans la première série de messages, était tout autre..
Que veux tu : ça fait du bien de se plaindre, de formuler ses frustrations, de décrire son quotidien, de rire de ses petites misères.. quand on traverse des moments difficiles.
.. juste..
.. être entendu(e)s..
..partager dans l'humour..
..par, et avec, ses ami(e)s, ou, du moins, par, et avec, ceux qui ont tout ce qu'il faut, normalement, pour comprendre et pour être solidaire, c'est à dire du cœur, de l'expérience, de l'art, de la conscience et de l'engagement .........................   non ?
D'autant qu'en périodes difficiles, il n'existe souvent que peu d’exutoires..
.. alors, forcément, dans un site tel que "Rue"..
.. un pt'it coup de gueule entre copain(e).. ça fait tellement de bien, ça ne coûte rien,.. et ça permet de passer à autre chose. En communication, on appelle cela "dérouler". En psychologie, ça touche même parfois à la résilience !!

Voilà, Marc,
pour moi ce n'était que ça..
sans calcul électoraliste..
sans attaque corporatiste..
sans réflexe nihiliste..
(dis moi, Nicolas, si je me trompe ?)
et,
sans enlever à la pertinence de tes propos,
et,
en souvenir du "syndrome christique (ça c'est entre toi et moi)" qui m'a démontré que tu ne verrais pas ici une tentative de polémique vaine mais un plaidoyer bref en faveur des "sans papiers" !
Parce que, finalement,
c'est cela que je veux dire..
.. le droit de se plaindre..
(existe t'il encore vraiment ? où ?)
..et le droit d'être entendu dans nos misères quotidiennes..
(où s'arrête l'humanité, la fraternité, la compassion empathique et l'amour inconditionnel, particulièrement dans un monde aux valeurs truquées ?)
Bref, Marc, je ne crois pas que c'est un débat politique,
(un débat éthique ? humaniste ? naturel ?)
c'est un besoin simple, presque vital : garder de l'allant et de l'estime de soi.

Quand au débat politique..
.. si il y a encore quelqu'un sur "Rue" qui croit que les luttes actuelles sont des évolutions, ou des révolutions..
..plutôt que des rafistolages, des compromissions et des sauvetages..
Si il y a encore quelqu'un qui croit que l'administration, ou l'état, est La réponse..

.. et bien, dans ce cas, je pense que la saison 2012 connaîtra son lot de créations consensuelles, collaboratrices et soumises..

J'espère que ceux qui luttent dans l'infiltration n'ont pas oublié qu'ils n’œuvrent pas aux solutions.. parce que ce n'est pas ce qu'ils font. Lorsqu'ils sont bienveillants et humains, les infiltrés travaillent aux sauvegardes, aux sauvetages, aux blocages et aux améliorations...
mais aussi, rappelons le, à la survie de beaucoup d'entre nous.

C'est énorme..      mais c'est tout.
et c'est déjà pas mal, non ?

Bien à toi,
bien à vous..
.. et bonnes créations, représentations, productions, diffusions..

Mais, finalement, ne fait ton pas des débats pour agrandir nos possibilités de percevoir ?

Yao

PS pour Anna : apparemment tu parles du théâtre institutionnel, théâtre qui découle du théâtre de l'opprimé d'Augusto Boal. Voila un autre bon débat de fond, très lié à celui évoqué au dessus. Quelques pistes : l'outil de théâtre forum ne devait il pas rester un outil pour les opprimés, comme le hip hop aurait du rester un outil pour les quartiers ? En généralisant le propos initial, démocratise t'on l'art ou condamne t'on des populations aux faibles possibles à ne plus avoir de moyens de sublimation ? Y a t'il, même, une solution à ce paradoxe ?
--
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