Et ça c'est le pompon !
Ben, voui, on est vivant. Sinon ... Bon ...
Ensuite ?
comment construire autour de ce que Dorsaf
appelle "l'espace de la catastrophe"
le temps est compté
pourquoi faire semblant ?
pourquoi parler au passé ?
comment défendre notre humain, notre
vivant ?
comment inventer sur ce qui s'écroule
?
comment regarder notre mort en face ?
C'est pas des questions que, perso, je me
pose, mais ce serait intéressant que tu y répondes. J'aime beaucoup le
dadaïsme.
Jamais mieux servi(e) que par soi-même
...
S'indigner à voix de messe basse, ça va un
temps ...
Marie
From:
Date: Thu, 16 Feb 2012 17:12:38 -0500 (EST) Subject: Re: [listenationale] Re : [listenationale] retour de Marseille de dorsaf b. To: Ben, va '-y, gars (fille ?),
Fallait le dire !
Où se trouve l'urgence de dire si tu ne l'as pas fait ? Pourquoi t'es-tu
tu(e) ?
Hic et nunc comme dirait not'président à nous (artistes dans
l'Espace Public of course !) ?
Signé l'effet papillon
merci Dorsaf
Ton message est comme un Tam Tam
il a ta langue, ta respiration, ton
exigence
Vivants ! Nous sommes vivants !
Merci Dorsaf de nous emmener son ton île de pensée,
là où le vent souffle et décoiffe
parce que, ce que l'on a entendu pendant ces deux
jours était juste un catalogue de nos pratiques : "une justification aseptisée
et inoffensive"
il nous était demandé d'entendre ce que l'on savait
déjà, de nous taire et/ou de parler à toute vitesse
le temps était compté et il n'y avait pas la
place pour nos cris !
Que faire de l'insupportable ?
Ce défilé de bonnes intentions, de projets
bien pensés et bien subventionnés donnait un peu la nausée
car j'y entendais les mots qui butent,
les mots qui contournent le vrai sens du monde, les mots qui se replient
dans le formel, dans la langue de bois, dans l'énonciation muette et la
justification d'un société qui n'arrive pas à mourir
et entre temps, nous, moi, "assis et
sages" avec nos grands yeux, nous étions pris dans la masse,
paralysés
chaque prise de parole nous renvoyait à une
vitre invisible refermant un monde inaccessible
alors est montée cette envie de hurler comme un
enfant parce que les mots étaient impuissants
alors être bien ensemble à Marseille signait comme
un arrêt de mort
alors pendant ces deux jours nous n'avons rien
fait pour renverser le sens inéluctable
alors l'état qui nous gouverne n'est plus, depuis
2003 on l'avait déjà compris, mais on fait comme si
alors étions-nous réunis pour attendre une bonne
parole venue d'un nouveau maitre de cérémonie ?
alors pensions-nous que les politiques allaient
vraiment nous parler d'art ?
alors l'argent mange tous les discours et
trône comme un dictateur sublime et nous coutons trop, beaucoup trop
!!
et comme a dit Francis Peduzzi (le seul qui n'a pas
voulu rentrer dans le catalogue des bonnes pratiques) on est coupable de coûter
!
et c'est vrai, les humains coutent cher, l'art
coute cher ! la santé coute cher ! l'éducation coute cher ! être "humain" coute
cher
à quels prix réussirons nous à rester des êtres
humains ?
alors autour de nous, arrivent les machines et les
machines obéissent !
Et nous qui sommes-nous ?
comment construire autour de ce que Dorsaf
appelle "l'espace de la catastrophe"
le temps est compté
pourquoi faire semblant ?
pourquoi parler au passé ?
comment défendre notre humain, notre
vivant ?
comment inventer sur ce qui s'écroule
?
comment regarder notre mort en face ?
bonne journée à toutes et tous
Marie-Do Fréval
(présente pendant les 2 jours à
Marseille)
Directrice artistique de la Compagnie Bouche à
Bouche |
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