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[rue] Création en Aquitaine


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  • From: François Mary < >
  • To: "'Le Fourneau'" < >
  • Subject: [rue] Création en Aquitaine
  • Date: Fri, 24 Feb 2012 13:53:05 +0100

En Aquitaine, ça n’est pas toujours évident de trouver des lieux pour créer. Heureusement que certains opérateurs jouent le jeu même s’ils ne sont pas missionnés pour cela. J’ai visité le Parapluie, l’Atelier 231, l’Abattoir, les Usines Boinot, j’ai visionné les vidéos sur la Cité des Arts de la rue à Marseille …  ça donne envie. A quand un CNAR dans la Région ?

François

 

 

Assignés à résidence

Avant de présenter un spectacle, il faut le travailler. Et l'on manque aussi de lieu pour ça. Les Marches de l'Été font partie des quelques « hébergeurs ».

 

Description : Une répétition de la compagnie L'Aurore en 2009 lors d'une résidence à l'Atelier des Marches.

Une répétition de la compagnie L'Aurore en 2009 lors d'une résidence à l'Atelier des Marches. (photo archives pierre planchenault)

 

«Il faut un lieu de résidence pour cinq compagnies, puisqu'en moyenne, deux mois par an en résidence sont nécessaires. Cela veut dire qu'il manque quatre ou cinq lieux rien qu'à Bordeaux. » Jean-Luc Terrade, directeur de la compagnie « Les Marches de l'Été », dresse le bilan de la pénurie. Installé au Bouscat depuis douze ans, il fait partie des très rares endroits qui proposent cet accueil.

Mais qu'est-ce qu'une résidence ? « C'est la galère pour en trouver » résume Richard Cayre, directeur de la compagnie de danse « La ligne de désir », qui est justement en résidence aux Marches de l'Été pour quinze jours pour travailler sur son prochain spectacle.

Car contrairement à ce que la connotation vacancière du terme pourrait laisser entendre, il s'agit bien de travailler. Une résidence est un temps que prend une compagnie pour créer un spectacle, des ébauches à la finalisation. Il lui faut donc un lieu mis à disposition où elle puisse prendre ses marques, laisser ses costumes et ses éventuels décors et prendre le temps d'essayer des choses, se tromper, revenir en arrière, progresser dans sa mise en scène et dans sa réflexion.

Compter au moins deux mois pour un produit fini qui tienne la route car, pour Jean-Luc Terrade, « s'il n'y a pas de travail et donc de lieu de travail, ça se ressent sur le plateau ». Avant le chemin de croix d'un endroit où jouer un spectacle, il a celui de le recherche d'un endroit où le créer. Il y a en a de plusieurs sortes et, comme pour beaucoup de choses, il sera différent selon que vous serez puissant ou misérable.

De rares opportunités

Pour Richard Cayre, « il y a le circuit officiel où l'on vous met à disposition une scène et un budget qui permet de travailler. » En gros, où l'on paie le travail de répétition qui est l'essentiel du travail de l'artiste. Mais « c'est très rare. On donne ça à des compagnies qui ont une notoriété. Ou un réseau important. » A Bordeaux, c'est essentiellement l'OARA (Office artistique de la Région) qui reçoit des compagnies à flux tendu presque tous les jours hors vacances d'été.

Pour l'immense majorité des autres, « on se tourne vers les lieux intermédiaires » que sont le TNT, le Glob, l'Imprimerie Boucherie… Éventuellement quelques autres au coup par coup. Voilà pour Bordeaux. On peut aussi ajouter La Grange, à Lamothe-Landerron.

Les salles municipales de programmation s'ouvrent aussi, parfois, rarement plus de trois ou quatre fois l'an. Et là, on n'est pas payé pour ce travail. Malgré tout, trouver une date où se caser « dépend du niveau de reconnaissance, est-ce qu'on va dans les cocktails… »

Pour Richard Cayre, une difficulté supplémentaire est sa localisation géographique, à Pau, où il n'existe pas de lieu de résidence et d'où il est difficile de se faire connaître à Bordeaux, où il y en a. Pas assez.

Jean-Luc Terrade fait partie des très rares lieux de résidence à ne pas faire de diffusion, ce qui lui épargne le casse-tête de leur trouver une date qui ne soit pas prise par une représentation. Et, pour la première fois depuis douze ans cette année, il reçoit de l'argent pour financer deux d'entre elles de la part de l'IDDAC (département).

Même s'il essaie de s'ouvrir à de jeunes compagnies, il reconnaît aussi qu'il privilégie les gens avec lesquels il a l'habitude de travailler d'autant qu'il reçoit deux fois plus de demandes qu'il peut en satisfaire. Surtout, malgré l'absence de financements a priori, il offre un regard extérieur sur le travail. Et, contrairement à un lieu de programmation, « il ne se demande pas s'il va pouvoir le vendre à son public. On privilégie la pertinence artistique » souligne Richard Cayre.

Sud-Ouest 24.02.2012

 




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