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[rue] RE: Re: Création en Aquitaine


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  • From: François Mary < >
  • To: "'marc Prevost'" < >, "'Le Fourneau'" < >, 'Stéphane Detrain' < >
  • Subject: [rue] RE: Re: Création en Aquitaine
  • Date: Sat, 25 Feb 2012 18:50:48 +0100

C’est vrai que réclamer un CNAR en Aquitaine peut paraitre comme une provocation sachant qu’il n’est évident de trouver une salle des fêtes pour répéter. Nous sommes dans une région sous-développée en ce qui concerne l’aménagement du territoire pour les arts de la rue. Il y a bien des festivals et lieux de diffusion, principalement en Gironde, dans les Pyrénées Atlantiques et dans les Landes, très peu en Dordogne et Lot et Garonne. Il y a bien quelques compagnies, principalement en Gironde et dans les Pyrénées Atlantiques.

 

Depuis quelques années, plusieurs initiatives ont tenté de mettre en réseau et structurer le secteur. Je pense à « Avis de festival », un festival des arts de la rue au début des années 2000 dans le quartier Sainte-Croix à Bordeaux. Beaucoup d’ingrédients pour que la sauce prenne : un collectif de compagnies locales motivées, un quartier idéal, une bonne période (au printemps), des compagnies d’autres régions venues jouer le jeu malgré le budget, un accueil public enthousiaste. Il manquait une reconnaissance institutionnelles qui n’est jamais arrivée. Il y a eu aussi une première tentative de fédération régionale, avortée pour des raisons que Krawa a évoqué.

 

Et puis toutes tes démarches Marc, pour relancer une dynamique. Et tu en as mis de l’énergie, du temps, de la motivation. Ton message laisse transparaître une certaine amertume par rapport aux résultats espérés. De mon point de vue, tout cela a servi, a permis la mise en relation de tout un tas de gens, a donné l’occasion d’informations, d’échanges et de réflexions. C’est toi qui m’a incité à découvrir de plus près le travail de la Compagnie l’Arbre à Vache avec qui je travaille aujourd’hui et qui, après s’être jetée à l’eau en allant jouer dans les festivals off de la région, tourne nationalement et même à l’international. C’est en cherchant des lieux de résidences pour leur nouvelle création que je me suis trouvé confronté à la pénurie (nous avons cependant des pistes dans les Landes). Et tant d’autres personnes que j’ai retrouvé ou rencontré lors des Rues d’Aquitaine, dès la première année, un samedi après-midi dans les locaux de l’ANPE Saint-Jean à Bordeaux où un centaine de personnes avaient répondu à ton appel. Je comprends ta déception que les choses n’aient pas été plus loin. J’ai suivi ton action en fonction de ma disponibilité et de mes envies et ai toujours soutenu ta démarche même si je n’avais pas toujours le même point de vue. Nous avons eu l’occasion d’échanger à ce sujet.

 

Mon avis est que ces initiatives, qu’elles soient isolées ou fédérées, seront limitées si elles ne rencontrent pas à un moment donné une volonté politique. Nous dépendons du service public et avons besoin des élus à nos côtés. Pourquoi est-ce que ça fonctionne à Sotteville, Niort, Suresnes, Libourne et ailleurs ? C’est pour cette raison que l’appel de la Fédé à faire signer les élus pour le manifeste est important. J’ai informé quelques élus de Gironde de l’existence de ce manifeste, ils m’ont dit qu’ils regarderaient mais apparemment n’ont pas signé. A la question, qui de l’œuf ou de la poule, sur ce point, je répondrai la poule. Le rock bénéficierait-il d’autant de lieux en Aquitaine s’il n’y avait pas eu, entre autres, l’implication de Noir Désir, Jean-Michel Lucas, Philippe Berthelot et Patrick Duval ? Le nouveau cirque, lui aussi parent pauvre en Aquitaine, semble amorcer un développement en région avec, Bègles, Mimizan, l’Iddac et l’installation du collectif AOC à Boulazac en Dordogne.

 

Tu as créé un réseau, Zest, qui a des ramifications au-delà des frontières administratives de la région. A chacun des acteurs qui le souhaitent de continuer à le faire vivre en espérant un jour que cela aboutisse à une reconnaissance et un vrai soutien public du secteur. Car l’Art est Public.

Au plaisir de nous revoir ici et là avant ton départ et ailleurs ensuite. Amicalement,

 

François

 

De : marc Prevost [mailto: ]
Envoyé : samedi 25 février 2012 03:43
À : François Mary
Cc : Le Fourneau
Objet : [rue] Re: Création en Aquitaine

 

Au clou !

Au clou qu'il est ton cnar aquitain...

Le petit theatre de pain s'est fait acheter son silence en se faisant acheter par le creafond... La pierre blanche peut toujours attendre des financements !

Luxey aimerait bien, mais il faudra qu'ils s'autofinancent comme ils ont du prendre l'habitude...

Libourne (fest'art) est suspendu à la décision de Dominique Beyly sur sa retraite !

L'imprimerie boucherie s'evade dans les landes pour prendre l'air des pins...

Le tnt se refile comme une maladie honteuse.

Je ne sais plus très bien qui est accueilli par le glob !

 

Ou se passe la création ? Qui sont les lieux de fabrique ?

La grange peut-être bien...

Le theâtre en miettes oui !

La boite à jouer mais pour combien de temps ?

Et d'autres lieux complétements informels : Le chaudron (merignac), le centre d'animation du grand parc (bx), le collectif de ressources bordonor (bx), l'overground (talence)...

D'autres font des efforts : L'alternative (bx), le jardin d'alice (nérigean), le garage lez'art (lestiac), Le Labouheyratoire (Labouheyre-40)...

Alors oui les ateliers des marches de l'été peuvent sauver quelque copains, mais c'est bien maigre tout ça !

Quelle pitié de voir cela...

Sûrement qu'une fédé aquitaine aurait du aider à avancer en ce sens, mais ceux même qui auraient du nous aider sur ce chantier, nous ont fermé la porte au nez !

Pas assez crédible, les p'tits gars : si vous n'avez pas un  directeur artistique de dimension nationale, revenez dans 10 ans...

Vos centaines de petites compagnies, qui ne font même pas de la vraie rue ne sont rien...

Tant pis pour l'organisation du parainnage pour amener ces artistes à se convertir à la rue, tant pis pour les générations futures, tant pis pour la transmission...

De toute manière, l'aquitaine n'a jamais compté dans les chiffres de la fédé !

 

Rue libre depuis 2007 en aquitaine, depuis le début quoi !

Mais rien dans les bilans ! jamais ! preuves à l'appui....

 

Cette année, en aquitaine, nous nous sommes renommés ZEsT (Zones d'ExpressionS Temporaires) car comment emmener des cies que la fédé ignore à venir se ruer à paris où ils n'ont rien à faire et où ils ne seront pas attendus, ni même accueillis !

314 bénévoles dont 170 artistes, 83 propositions artistiques différentes, 77 compagnies, 116 représentations sur  2 jours de jeu ! soient 62h de spectacles !

Mais à peine 2500 personnes en spectateurs ! Un cinglant echec personnel...

Quoique c'est peut-être presque autant que la mobilisation de rue libre à paris !

 

Mais peu importe les bilans de l'aquitaine, vu que ce sont sont ceux qui sont portés par l'anpe puis par pole-emploi et faudrait quand même pas que la fede se fasse récupérer par pole emploi, ça la foutrait mal !

 

Alors voilà, je laisse tomber mon engagement en interne, à faire valoir la culture en aquitaine : trop de gens ne comprennent pas, ici (comme ailleurs), un engagement personnel désinterressé au sein d'une institution plus encline au contrôle qu'à l'aide véritable. Marre au bout de 5 ans de subir les memes vexations quotidiennes de collégues qui n'en sont pas ! Fatigué de tenir le drapeau d'un combat qui n'est pas plus le mien que celui de ceux qui en vivent (mal mais quand même !) mais ne sont même pas capable de venir manifester leur soutien à une action collective (décidément les fonctionnaires ne sont pas où ont les attendrait !)...

 

Je laisse tomber une fédé aquitaine, qui devra s'imposer par elle même sans l'aval de la fede nationale...

Je confirme ainsi mon manque d'ambition personnelle, vous verrez donc que l'on peut passer jours et nuits pour les arts de la rue, les artistes sans en vouloir une reconnaissance rentable...

 

Je pars !

Je m'en vais !

Sur d'autres routes qui seront surement parallèles aux arts de la rue tellement j'y suis attaché, mais sur d'autres routes quand même !

 

Je veux mon départ comme un camouflet à tous ceux qui n'ont pas été capables de croire à l'ouverture que je leur proposait, à tous les artisants de la méfiance...

Vous avez éloigné un allié !

 

Ayez confiance, soyez pedagogues, ne refusez plus une main tendue, ca sera peut-être celle qui vous sauvera...

 

Nota : attention, je quitte le pole emploi spectacle de bordeaux au 1er mai... Mais je suis toujours adhérent et militant de la fede... ne comptez pas à ce que vous soyez débarassés de moi aussi simplement que cela !

A bientôt

(au coin d'une rue ou ailleurs !!!)

Le 24 février 2012 13:53, François Mary < "> > a écrit :

En Aquitaine, ça n’est pas toujours évident de trouver des lieux pour créer. Heureusement que certains opérateurs jouent le jeu même s’ils ne sont pas missionnés pour cela. J’ai visité le Parapluie, l’Atelier 231, l’Abattoir, les Usines Boinot, j’ai visionné les vidéos sur la Cité des Arts de la rue à Marseille …  ça donne envie. A quand un CNAR dans la Région ?

François

 

 

Assignés à résidence

Avant de présenter un spectacle, il faut le travailler. Et l'on manque aussi de lieu pour ça. Les Marches de l'Été font partie des quelques « hébergeurs ».

 

Description : Une répétition de la compagnie L'Aurore en 2009 lors d'une résidence à l'Atelier des Marches.

Une répétition de la compagnie L'Aurore en 2009 lors d'une résidence à l'Atelier des Marches. (photo archives pierre planchenault)

 

«Il faut un lieu de résidence pour cinq compagnies, puisqu'en moyenne, deux mois par an en résidence sont nécessaires. Cela veut dire qu'il manque quatre ou cinq lieux rien qu'à Bordeaux. » Jean-Luc Terrade, directeur de la compagnie « Les Marches de l'Été », dresse le bilan de la pénurie. Installé au Bouscat depuis douze ans, il fait partie des très rares endroits qui proposent cet accueil.

Mais qu'est-ce qu'une résidence ? « C'est la galère pour en trouver » résume Richard Cayre, directeur de la compagnie de danse « La ligne de désir », qui est justement en résidence aux Marches de l'Été pour quinze jours pour travailler sur son prochain spectacle.

Car contrairement à ce que la connotation vacancière du terme pourrait laisser entendre, il s'agit bien de travailler. Une résidence est un temps que prend une compagnie pour créer un spectacle, des ébauches à la finalisation. Il lui faut donc un lieu mis à disposition où elle puisse prendre ses marques, laisser ses costumes et ses éventuels décors et prendre le temps d'essayer des choses, se tromper, revenir en arrière, progresser dans sa mise en scène et dans sa réflexion.

Compter au moins deux mois pour un produit fini qui tienne la route car, pour Jean-Luc Terrade, « s'il n'y a pas de travail et donc de lieu de travail, ça se ressent sur le plateau ». Avant le chemin de croix d'un endroit où jouer un spectacle, il a celui de le recherche d'un endroit où le créer. Il y a en a de plusieurs sortes et, comme pour beaucoup de choses, il sera différent selon que vous serez puissant ou misérable.

De rares opportunités

Pour Richard Cayre, « il y a le circuit officiel où l'on vous met à disposition une scène et un budget qui permet de travailler. » En gros, où l'on paie le travail de répétition qui est l'essentiel du travail de l'artiste. Mais « c'est très rare. On donne ça à des compagnies qui ont une notoriété. Ou un réseau important. » A Bordeaux, c'est essentiellement l'OARA (Office artistique de la Région) qui reçoit des compagnies à flux tendu presque tous les jours hors vacances d'été.

Pour l'immense majorité des autres, « on se tourne vers les lieux intermédiaires » que sont le TNT, le Glob, l'Imprimerie Boucherie… Éventuellement quelques autres au coup par coup. Voilà pour Bordeaux. On peut aussi ajouter La Grange, à Lamothe-Landerron.

Les salles municipales de programmation s'ouvrent aussi, parfois, rarement plus de trois ou quatre fois l'an. Et là, on n'est pas payé pour ce travail. Malgré tout, trouver une date où se caser « dépend du niveau de reconnaissance, est-ce qu'on va dans les cocktails… »

Pour Richard Cayre, une difficulté supplémentaire est sa localisation géographique, à Pau, où il n'existe pas de lieu de résidence et d'où il est difficile de se faire connaître à Bordeaux, où il y en a. Pas assez.

Jean-Luc Terrade fait partie des très rares lieux de résidence à ne pas faire de diffusion, ce qui lui épargne le casse-tête de leur trouver une date qui ne soit pas prise par une représentation. Et, pour la première fois depuis douze ans cette année, il reçoit de l'argent pour financer deux d'entre elles de la part de l'IDDAC (département).

Même s'il essaie de s'ouvrir à de jeunes compagnies, il reconnaît aussi qu'il privilégie les gens avec lesquels il a l'habitude de travailler d'autant qu'il reçoit deux fois plus de demandes qu'il peut en satisfaire. Surtout, malgré l'absence de financements a priori, il offre un regard extérieur sur le travail. Et, contrairement à un lieu de programmation, « il ne se demande pas s'il va pouvoir le vendre à son public. On privilégie la pertinence artistique » souligne Richard Cayre.

Sud-Ouest 24.02.2012

 

 




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