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- Subject: [rue] [Fwd: [Cip-idf] Occupation du Pôle emploi du 25 rue Melingue, Paris 19e]
- Date: Wed, 29 Feb 2012 12:50:08 +0100
cip-idf
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Comme à Brest, Rennes et ailleurs, nous occupons depuis 11h30 le Pôle
emploi du 25 rue Mélingue, Paris 19e.
nous sommes venus entre autres choses pour obtenir la réinscription
rétroactive d'une allocataire qui n'avait jamais reçu sa convoc à un rdv
obligatoire sous peine de sanction....
La plupart de ces radiatons sont infondées en droit
http://www.recours-radiation.fr/
Ni honte, ni culpabilité, s’organiser !
RSAstes socle ou chapeau, chômeurs de fraîche ou longue date, salariés
en pause ou en arrêt-maladie, intermittents, intérimaires, mères ou
pères isolés, précaires, étudiants avec ou sans allocation logement,
employés au quart de SMIC, avec ou sans papiers... Nous sommes des
centaines de milliers, rien qu’en Ile-de-France, à avoir à faire aux
institutions sociales.
Aujourd’hui, dans chaque antenne CAF [1], des affiches intimident les
allocataires avec la description des amendes et peines de prison qu’ils
pourraient encourir en cas de fraude [2] ou de simple protestation.
Partout, à Pôle emploi [3], à la Sécu ou ailleurs, nous sommes présumés
coupables. Tout allocataire est pour l’institution sociale un fraudeur
en puissance et donc contraint d’accepter n’importe quel contrôle s’il
veut continuer à toucher ses maigres allocations de survie.
La chasse aux fraudeurs fait partie des discours de campagne
présidentielle : « Frauder, c’est voler » annoncent les spots
publicitaires ministériels. Le gouvernement publicise les chiffres de LA
fraude et organise la confusion : la fraude patronale et la fraude aux
allocations sont mises dans le même panier. Ils ramènent tout au même
plan, l’évasion fiscale et le fait de ne pas déclarer quelques heures de
travail sous peine de perdre une partie de son RSA, les entreprises qui
se font leur beurre en vampirisant la sécu et le fait d’arranger son
dossier pour accéder à la location d’un logement. Ils se félicitent de
la mise en place d’un arsenal de lutte contre la fraude et enjoignent
tout le monde, toutes classes sociales confondues, à participer à cette
guerre pour défendre l’intérêt commun, c’est à dire perpétuer l’ordre
social. Ainsi celui qui « triche » aux allocations tricherait au
détriment de la société-même. Comme si les patrons et leurs salariés, un
millionnaire tétraplégique et son aide à domicile, Bettencourt et sa
femme de ménage avaient le même intérêt ! Il s’agit bien là de nier tout
antagonisme de classe.
Cette campagne de chasse aux fraudeurs permet aussi aux gouvernants de
prétendre mener des actions concrètes contre la crise et de rassurer
tous ceux qui sont inquiets en raison de la dégradation de leurs
conditions de vie : on construit ainsi le modèle d’un mauvais pauvre qui
serait individuellement responsable de la misère organisée par et de
cette société. Ils peuvent bien parler de moraliser les banques et la
finance mais la domination capitaliste reste, elle, une évidence
intouchable.
La chasse aux fraudeurs est un appel à la délation, un appel à la
démarcation : Montre-moi que tu es un bon pauvre, fais-toi contrôler,
fais du zèle, montre ta bonne foi au prix de ta liberté et de ta
dignité, cours, cours plus vite [4] que ton collègue de taf,
démarque-toi des chômeurs fainéants et l’institution tamponnera ta bonne
foi, ta disponibilité à accepter tout et n’importe quoi.
La chasse aux fraudeurs est également un instrument de peur. Ça marche
tellement bien que beaucoup de potentiels allocataires ne demandent même
pas ce à quoi ils ont droit [5]. Ça marche tellement bien que nous nous
soumettons trop souvent sans nous battre à des contrôles, à des
humiliations, à l’arbitraire. À la CAF comme dans l’emploi, la
culpabilisation, la peur de se faire radier ou virer - jusqu’à se faire
criminaliser - neutralisent bien des formes de protestation, de
résistance, de révolte.
Ces modalités de stigmatisation et de division font évidemment fond sur
la défense de la valeur-travail : « le travail, c’est la liberté » [6].
C’est ainsi que le gouvernement prétend redonner leur dignité aux
RSAstes et qu’il annonçait, en novembre 2011, le lancement dans
plusieurs départements d’une expérimentation de travail obligatoire de 7
heures par semaine en échange du maintien de l’allocation. Et c’est
encore au nom de la valeur-travail que le candidat de la majorité a
proposé d’obliger les chômeurs à suivre des formations bidons et à
accepter la première offre d’emploi venue. Évidemment, en cette période
de campagne, toute la gauche s’est offusquée de cette proposition mais
n’oublions pas qu’en 1998, en plein mouvement des chômeurs, le
socialiste Lionel Jospin alors premier ministre de la cohabitation
déclarait qu’il voulait « une société de travail pas d’assistance » [7].
Alors chers assistés, il va bien falloir s’organiser contre ces attaques
actuelles et à venir, s’organiser contre ce qui nous détruit. Et pour ne
pas se laisser écraser définitivement, il est temps que toutes ces
questions sortent plus largement au grand jour [8]et ne restent pas
cantonnées dans la sphère individuelle ou privée.
Je me débrouille, tu te débrouilles, embrouillons-les !
Que mille collectifs fleurissent sur les décombres du plein emploi !
☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺☺
Pour ne pas se laisser faire et agir collectivement, passez les lundi de
15h à 17h30 à la CIP-IDF
permanences d’accueil pour partager les infos et les expériences
13 bd de Strasbourg, M° Strasbourg Saint-Denis, Tel 01 40 34 59 74
pour le régime des intermittents du spectacles :
pour le régime général, RSA, allocation logement etc. :
Faites passez le mot : Le collectif de chômeurs et précaires des CAFards
de Montreuil (
) a réalisé un guide pour
faire face aux CONTRÔLES DOMICILIAIRES DE LA CAF.
Ce guide donne des conseils pour se débrouiller face aux contrôleurs et
invite à ne pas le faire seul, isolé, mais collectivement. Il nous faut
inventer de nouvelles formes de lutte et de solidarité. Ce guide est
consultable sur
http://cafard93.wordpress.com
Les rdv « occupons Pôle emploi » de ce mercredi 29 février.
Notes :
[1] Salariés de la caisse d’allocations familiales, chômeurs, précaires
résistons à l’entreprise CAF ! .
[2] 300 000 intrusions l’an - Quelques conseils face aux contrôles
domiciliaires CAF.
[3] Où nous ne sommes plus que des "candidats", voir Outragé, Pôle
emploi mord la poussière .
[4] La GRÈVE DES HAMSTERS. Quelle politique pour nous sauver de
l’économie ? Mouvement des chômeurs et précaires en lutte, Rennes.
[5] Économie du non-recours : 1 650 000 pauvres boudent le RSA.
[6] Abjecte sarkophagie travailliste : « Le travail, c’est la liberté,
le plein emploi est possible ».
[7] Voir À gauche poubelle, précaires rebelles.
[8] Voir à ce propos l’un des textes de la grève des chômeurs : Ni
emploi forcé, ni culpabilisation, ni management, grève des chômeurs ! .
Coordination intermittente et précaire
13 bd de Strasbourg, 75010 Paris
M° Strasbourg Saint-Denis
Tel : 01 40 34 59 74
http://www.cip-idf.org/
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cip-idf est la liste de débat de la Coordination des Intermittents et
Précaires d'ile de france.
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- [rue] [Fwd: [Cip-idf] Occupation du Pôle emploi du 25 rue Melingue, Paris 19e], Yvon Thomas Le Guillerm, 29/02/2012
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