Bonjour, On a compris qu’il y avait plus de troupes que de festivals. A bientôt JJS De :
[mailto:
] De la part de François Mary J’argumente mon propos par le fait qu’un programmateur, s’il n’est pas obligatoirement un artiste, a une sensibilité artistique. Cette sensibilité est souvent unique, liée à une personnalité, un tempérament, une éducation, une culture, un vécu, une expérience. Un exemple dans les musiques actuelles : après trente-deux ans d’exercice, Jean-Louis Brossard et Béatrice Macé animent toujours le festival qu’ils ont fondé, Les Transmusicales de Rennes. Ce festival de découvertes sans vraiment de tête d’affiches est reconnu par les professionnels, la critique, le public, les institutions publiques, les partenaires privés et draine une fréquentation sur la confiance dans la programmation d’artistes quasi inconnu du public 6 mois avant. Chose rare en France, en conviendrez-vous. Ce duo qui, en 2003, alors que le festival est bien installé, programme les Bérurier noir en prenant le risque d’émeutes avec les « forces de l’ordre » (c’est ce qui s’est passé), l’essence même du punk, au nom de la liberté d’_expression_ artistique. En connaissez-vous beaucoup d’autres ? Devons-nous les virer pour laisser la place aux suivants ? De mon avis, non. Depuis 1993, Jack Lang n’est plus ministre de la culture. Nous n’avons toujours pas trouvé son remplaçant. De la même façon, l’on ne demande pas à un artiste qui a encore des choses à dire de s’en aller pour laisser la place aux autres. J’ai bien sur vu des festivals perdurer après changement de direction mais ça n’est pas mécanique. « Veuillez rendre l’âme à qui elle appartient » comme dirait un chanteur. C’est mon point de vue, François http://next.liberation.fr/musique/01012374835-transmetteurs De :
">
]">[mailto:
] De la part de Nicolas SOLOY Je reprends un point du message de François Mary, qui fait écho à un de mes précédents messages. Pourquoi la SACD fixe-t-elle une durée de 3 ans non renouvelables de suite pour le mandat de ses administrateurs? Et pourquoi fixe-t-on des durées de mandat aux maires, députés, et présidents?* Et pourquoi nos divers responsables de festivals et lieux publics ne seraient pas élus au lieu d'être désigné d'en haut? Juste des questions, vu qu'on parle pas mal démocratie ces temps-ci. Il y en a "qui sont là depuis 20 ans et dont le travail est toujours pertinent". Ça n'a rien à voir avec la pertinence. Pas de poujadisme dans mes propos. Juste une préoccupation de démocratie. L'argent public appartient à tous les citoyens, et en ce sens c'est aux citoyens que les comptes sont à rendre, et non à ceux d'en haut. Il n'y a qu'à voir les difficultés de remplissage des salles publiques avec un tel système. Nous, on vient d'entrer dans ce système, ou presque. Pourquoi notre façon de diriger nos espaces publics de création et de diffusion ne reflèterait pas notre singularité, telle qu'elle se manifeste dans notre diversité au sein de la Fédé? Et donc la question qui suit est: qui aurait le droit de voter? Pourquoi pas tout adhérent de la Fédé? Et quand François enchaîne avec un "Il arrive même que quand ils s’en vont, la manifestation s’écroule." Et bah je dis que c'est grave. Pas grave que la personne parte, grave que l'événement ou le lieu ne repose que sur les épaules d'une seule personne qui n'a pas su déléguer ou former la relève. "Après moi le chaos", même si c'est involontaire, c'est un truc catastrophique. C'est un peu comme quand des troupes armées se retirent d'un pays et que s'enchaîne une guerre civile. Tandis qu'avec un mandat clair de 3, 5 ou 6 ans comme les maires, non renouvelable de suite, et une nécessité de transmettre au suivant, les choses changent. La Fédé va bientôt fêter ses 20 ans, malgré des changements de président à peu près tous les trois ans. Et elle est toujours là, parce qu'au delà d'un président et d'un CA, elle est un outil dont chacun est responsable. Il en est de même à mon sens de tous nos espaces de diffusion et de création financés en majorité par de l'argent public. Et pour jeter un gros pavé dans la mare, malgré tout le bien que je pense de la grande majorité des responsables de "lieux publics", tant en terme de compétence que d'une curiosité toujours en éveil, je crois que les institutionnels ont tout intérêt à maintenir en place quelqu'un dont ils ont pu s'assurer de la constance, un peu comme (attention, la comparaison est osée et risque de ne pas me faire que des amis), un peu comme on maintient des dictateurs au pouvoir en Afrique: au moins les institutionnels savent qui a le pouvoir et comment ses intérêts sont servis. No risk, but no democracy. Mais je crois qu'on n'est pas mûrs, en France en tout cas, pour aller aussi loin dans l'utilisation de l'outil démocratique. Rousseau a été fichu à la porte en 1762, c'est pas pour rien. Et les notables en place après la révolution, grognards méritants ou noblesse d'empire, sont toujours au pouvoir aujourd'hui. Bien à touTEs, Nicolas *Lisez ou relisez le bouquin de Caroline Callard "Le Prince et la République". Le pouvoir corrompt, quel qu'il soit: cooptation, petits arrangements, passe-droits, rien de bien méchant parfois, ou alors carrément pire. La seule solution semble de limiter la durée des mandats pour faire tourner la bâton de commandement. Le livre est lisible en ligne gratuitement:
Oui et Brecht n’a pas empêché le national socialisme
|
Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.