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Salut Anna,

Pour compléter la réponse de Jérémie, l'ajouter qu'entre 1945 et 2000, les
licences ont été un moyen de veiller aux bonnes mœurs - en clair de vérifier
que l'on ne dissimulait pas derrière un travail de producteur ou de tenancier
d'un lieu de spectacle une activité de proxénétisme. Producteur=proxénète, je
sens que ça va réagir !

On peut se demander pourquoi l'ordonnance de 1945 n'a pas été purement et
simplement abrogée et ce qui fait qu'elle a été totalement réécrite pour
donner les licences actuelles.

Je pense (mais ça n'engage que moi) que les licences sont indispensables et
qu'elles constituent un rempart pour l'intermittence. A des conditions
particulières d'emploi correspond une réglementation particulière pour
l'employeur, la seconde étant garante de la première.

CA me convient quand je vais dans un lieu de spectacle de savoir que son
responsable est contrôlé sur ses compétences en matière de normes de
sécurité. J'apprécie quand je paye une place de concert de savoir que la
billetterie est tenue en conformité avec les règles fiscales. Je passe sur le
contrôle du respect des droits sociaux des artistes, c'est mon quotidien.

Il y a beaucoup à dire sur les conditions d'exercices des commissions
d'attribution des licences, on peut s'inquiéter à juste titre de voir les
DRACs exercer des pressions voire du chantage au retrait des licences. On
peut déplorer que l'administration applique sans discernement une directive
qui oblige toute structure subventionnée à de placer en entrepreneur de
spectacle et qui lui interdise de se faire aider dans cette tâche. C'est tout
simplement ubuesque!

Je peux en témoigner d'autant plus volontiers que la structure a connu une
année 2011 abominable suite à un conflit avec la DRAC , contrôles à
répétition, chantage au retrait de la licence... j'y ai laissé la santé.

De quoi me faire devenir un ennemi acharné de ce machin administratif qu'est
la licence, me diras-tu... Et bien non, je ne veux pas jeter le bébé avec
l'eau du bain.

La licence nous protège des lobbyistes acharnés de Bruxelles qui veulent
mettre à bas notre système socioprofessionnel. Elle permet, sinon de rendre
inaccessible la production, du moins de ne pas y laisser s'installer des
structures véreuses. Elle offre un minimum de protection aux salariés par un
contrôle amont de l'employeur. Le code du travail prévoit certes des voies de
recours, mais on est dans le domaine du CDD d'usage où il est
particulièrement ardu de mettre en œuvre ces voies de recours.

Au cours du denier mandat, et singulièrement de cette année, la licence est
devenu un outil de répression et de dégraissage du spectacle vivant. A nous
de profiter de la période qui s'ouvre avec je l'espère une alternance
politique pour avec les DRACs et le ministère, contribuer à restaurer ce que
devraient être les licences: un outil au service du spectacle vivant et une
protection utile de l'intermittence.


@+

Thierry


Envoyé de mon iPhone

Le 24 avr. 2012 à 13:14, Anna Cottis
< >
a écrit :

> En Avignon, Edimbourgh, et d'autres festivals de theatre en salle, personne
> ne sélectionne le "Off". Le "In" est sélectionné et le "Off" se sélectionne
> tout seul. Bizarrement, la rue est moins libre.
>
> Autre chose qui me vient en comparant la Grande Bretagne avec la France -
> pourquoi en France existe-t-il le licence d'entrepreneur de spectacle?
> Pourquoi une organisation gouvernementale a le droit de décider qui peut
> produire des spectacles et qui pas? Pourquoi de la bureaucratie en plus?
> Pour protéger les employés, il y a déjà tout le législation nécessaire. À
> quoi ça sert?
>
> Anna
>
>
>
> Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de
> desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
> Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de
>
>
>

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• [rue] festivals et licences - qui peut jouer?, Anna Cottis, 24/04/2012
  • Re: [rue] festivals et licences - qui peut jouer?, Cie Acidu, 24/04/2012
    • [rue] supprime moi de ca liste, stefania carcupino, 24/04/2012
  • Re: [rue] festivals et licences - qui peut jouer?, Thierry Decocq, 24/04/2012

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