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re: [rue] le mot de M. Jacques L.


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  • From: blalar < >
  • To: Jacques Livchine < >, Liste Liste rue < >
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  • Subject: re: [rue] le mot de M. Jacques L.
  • Date: Wed, 30 May 2012 10:25:14 +0200 (CEST)

Bonjour Monsieur  Madame de la liste rue, bonjour Monsieur Jacques,

Je me permets de revenir sur le fil et amener quelques éléments complémentaires. Pour la pure attitude, je te rejoins sur ta méfiance ; j’en suis arrivé à me méfier des autres, et de leur capacité à recycler les idées et à nettoyer les tâches et parfois, il m’arrive de me méfier de moi aussi… je comprends donc tout à fait ta méfiance.

Par ailleurs, je me souviens avoir lu (était-ce dans Cassandre ou sur la liste) que tu n’étais pas toujours d’accord avec toi-même ;  et bien,  c’est un point d’accord que j’ai avec toi ; je ne suis ni d’accord avec toi, ni avec moi même. 

Pour les choix que j’explicitais dans mon mail et les questionnements qu’ils soulevaient, ils sont majoritairement  inhérents à l’art que je veux pratiquer, marionnette trash-ditionnelle itinérante et en castelet. Dans ce théâtre la, avec un castelet comme espace scénique que nous transportons et installons  à l’envie dans un jardin ou sur une place de village, dans une salle équipée ou pas, la diffusion se pense en proximité.

Mais, le Problème c’est quoi écrivais-tu ! Je ne remets pas en question l’existence des festivals, ni l’existence des off (de quel droit le ferai-je ?) mais fais le choix de ne pas investir à cet endroit là et regrette de constater que les politiques qui sont menées, tendent à rendre de plus en plus difficiles les parcours sur les chemins de traverses ou alternatifs. Oui, (tu vois, je ne suis pas d’accord avec moi) tu as raison, faire ce choix est de plus en plus difficile.

Je me souviens d’une conversation dans les années 80 avec RC, directeur des affaires culturelles de la ville de Cannes (après le film, la danse, la marionnette et l’objet … ) qui m’expliquait que sa ville avait fait le choix de mettre le paquet sur des évènements courts qui absorbaient tous les moyens mais qui donnaient à la ville une visibilité que ne donnaient pas les programmations annuelles. Alors la ville avait fait le choix, de développer sa programmation festivalière au détriment de sa programmation annuelle.

Dans les années 90 on commençait à parler de l’impact économique des politiques culturelles l’effet Guggenheim à Bilbao était décrypté et envié par de nombreuses collectivités et agents.

Avec le temps cette logique (les recherche d'impacts économique et en terme d’image des grands évènements et équipements),  s’est développée et tend à devenir la règle, l’usage au détriment de toute autre pratique. Les grands festivals (comme les "grandes maisons" d'ailleurs) se sont transformés  en outils de communication politique, et  globalement, les politiques des collectivités se développent dans une temporalité courte (souvent calquée sur la durée du mandat) et alors que temporalité courte et création, ne font pas bon ménage (enfin, à mon goût et je le sais, je ne suis pas d’accord avec moi, ni toi avec moi)……

Oui, il est très difficile aujourd’hui de faire vivre des propositions alternatives…

De telle sorte que tu en arrives à aujourd’hui à postuler au off que tu voulais hier éviter et que pour ma part, comme pour nombre d’autres acteurs s’appuyant sur l’itinérance et la proximité, il est difficile de continuer à faire entendre la nécessité d’autres type de relation aux publics alors que la puissance publique veut un retour sur investissement immédiat…

Je crois avoir lu ailleurs que tu t’interrogeais sur l’impact que pouvaient avoir des Cies qui se mettraient en ordre de bataille et qui chacune sur leur territoires initieraient un évènement. Quel impact sur l’emploi, sur le secteur, sur la diffusion ? Je dois t’avouer que cette interrogation je la partageais en me disant, soyons modestes, que si leurs investissements une partie (pas toutes mais quelques…) des Cies les faisaient sur leur territoire plutôt que dans les offs de festivals prestigieux, alors….. 

Mais nous sommes tous concurrents et cela n’arrivera pas.

Alors, montrons nous, postulons aux festivals...

Dans une époque ou se montrer est nécessaire, nous n’irons pas en Avignon » disparaît

Dans une époque ou se montrer est nécessaire, l’Avignon de l’ile de la Barthelasse disparaît

Dans une époque ou se montrer est nécessaire, le LAM disparaît

Dans une époque ou se montrer est necessaire, la liste est longue de ceux qui disparaîssent.

Dans une époque ou se montrer est nécessaire, on se fout de   la proximité que tu entretiens avec tes publics et tu envoies des courriers et dossiers qui s’entassent sur le bureau du programmateur…

Voila mes réflexions, juste pour discuter, c’est le propre d’une liste de discussion, je ne relis qu’à moitié.

 

Bien Cordialement,  Monsieur  Madame de la liste rue,  Monsieur Jacques,

 

Fabrice Levy-Hadida

 

Cie Les Mille et une Vies
Théâtre de Marionnettes Itinérant
BP 70342 - 59020 LILLE CEDEX
T 03 20 88 44 78 F 03 20 88 45 69
SIRET 421 825 589 00052 APE 9001 Z
Licence n°2-1001686




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