Nous étions plus de 300, dans les hauteurs de l'ariège, à applaudir gravement la dernière bombe. Tandis que tous ces yeux acérés semblaient percer le ciel, je volais cet instant suspendu pour dévisager ces hommes et ces femmes, absorbés par la sombre beauté d'une langueur filandreuse, sous la fine pluie des cendres de Stephane Filoque. Rien ne semblait les réunir à part cet air de défi, cette rébellion sauvage et l'inquiétante folie qu'elle laissait deviner. Cette troupe bigarrée, revêche à toute cohésion, c'était ma famille. Et comme moi elle avait bien vieilli.
Nos têtes grises, nos peaux parcheminées et nos yeux creusés trahissaient les années de fêtes, de route et d'émotions que tous nous avions traversés, nous étions marqués par ces vies de trop. Nous étions fatigués. Pourtant parmis nous, nombreux étaient les jeunes loups, torses bombés et rouflaquettes buissonantes, qui partagaient le spectacle sans en saisir toute la profondeur.
Les rouflaquettes buissonantes... Foutue ridicule mode de ces années 2040. Ce devaient être les dernières recrues de son tentaculaire centre de formation à la connerie de combat. Ce type était vraiment extraordinnaire. Sauter d'un avion à un autre en moto les yeux bandés à son âge... Le 7 août 2012 à 11:12, Pascal <
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> a écrit :
Les vieux cons s’adressent à de jeunes cons.
A la belle liste de Steph Filok on peut ajouter Charlie Encore, John Guez, Annie Artus, Parking, Perrotin, Zouzou, les frères Palmi, le Miracolo, le Zéro de conduite, Paulo avec sa gratte dans le métro, les notes en bulle, les sales dingues band mais là on entre dans le moyen-age de la rue. Oui on a tous ou presque commencé par la manche et putain ca cartonnait à la fin des 70 et début des 80 .
Je me souviens de Sarlat étape incontournable des cogne-trottoirs.
Pas de paperasses à faire 8 ans de vrai bonheur et de chapeaux pleins pas d’impots , pas de déclas, pas de sacd, pas de chomage, pas de jalousie, pas de coups de putes avec les institutions, pas de fédé, pas de ci pas de ca les meilleurs espaces pour la manche se négociait à pile ou face pour qui passerait le premier tout se réglait sur la place publique ou à la terasse du coin et on comptait les piles de pièces dans le camion le soir.
Maintenant on compte les trimestres et il y en manque mais ca l’faisait, pas de regrets.
Aujourd’hui pour réussir dans la rue c’est 75 % de dossiers et de suçage et 25 % de plaisir.
Je vais vous avouer que je n’y crois plus du tout à ce systeme que l’on a contribué collectivement à mettre en place.
Quand à la FAIAR moi qui fut en son temps son plus fervent détracteur je dois reconnaître que j’y ai vu des élèves heureux et interessants et que j’ai même pris du plaisir à accompagner l’un d’eux jusqu’à l’accouchement Berta.
Conclusion: je n’en ai pas “The times they are a changing” mais l’époque de l’utopie également, dommage.
Un bien vieux con
Pascal
Si la nouvelle génération passait par cette étape de ne vivre que de ses spectacles à la manche, avoir la notion du cercle, sans hf, avec de vraies tripes à exhiber , à chercher les endroits encore sauvages pour gagner 100 euros en 30 minutes, on en serait pas là,.. il y en a beaucoup actuellement qui se distinguent gràce en partie à ce bagage, Ronan tablantec, qui jouait dans des lieux improbables et casse gueule, Garniouze qui tapait la manche entre 2 stations de métro avec 3 balles et une essoreuse à salade, ça motive non ?
La rue a été construite certes par les dinosaures comme vous aimez à les citer Unité, malabar, royal, buratt, cacahuete, nous bientôt,etc...
Ceux qui l'ont entretenu ont eu un rôle important de découverte et réellement d'entretien
en solo, cotton, henry camus, fanfan la marguerite même si je trouvais ça nul,estrem, gino rayazone, Dino, Leandre ,Moshe cohen, Peach, tous ces gens que j'ai croisé pour faire le même travail qui ont par leur conviction installé une habitude et par la suite des autorisations et une règlementation dans les villes à fort taux touristique,
Je me rappelle qu'à Sarlat, c'était à la sauvage, ensuite il fallait une autorisation puis après une demande avec les dates précises d'arrivée et de départ puis une sélection sur cassette video, et maintenant cette ville s'est faite sans débourser un centime sa propre programmation , pas de loges, pas de sandwiches, ... malin non ?
je sais plus ce que je voulais dire , ce sont des renvois de 30 ans de rue qui remontent à la surface quand on me donne des leçons.
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Date: Mon, 6 Aug 2012 20:07:57 +0000
Subject: RE: [rue] La FAIAR, j’adooooore
Si la FAIAR avait existé au moment où je suis rentrée au conservatoire de théâtre, j'aurais tout fait pour être prise plutôt à la FAIAR.
Capucine,
bac +16, qui a commencé le spectacle en faisant du cirque dans une roulotte puis en faisant la manche avec un vieux camping car.
Ah zut, je rentre pas dans les cases, on dirait.
;-)
From:
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Date: Sat, 4 Aug 2012 09:45:34 +0200
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Subject: [rue] La FAIIR, j’adooooore
Ou plutôt les étudiants de la FAI IR, c’est vrais que dès qu’il y a un mail d’eux sur la liste, c’est comme un rayon de soleil, ça sent la prétention et le rebelle LIDL et moi ça me fait marrer. Y rien de mieux pour éclairer ma journée. Ils ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas pris sur tous les festivals, pourquoi on ne respect pas leur superbe et ultra-inovante démarche artistique alors que pendant tous leurs cursus ont leurs à faits croire qu’ils étaient les meilleurs.
Je ne sais plus quel vieux ponte à écrit sur la liste que la FAIIR « à été créé pour créer de l’élite à partir de ce que nous sommes ». j’ai rien osé dire quand j’ai lu cette magnifique phrase qui résume si bien la mauvaise direction dans là qu’elle c’est partis. Mais je peux vous rassurer, vous y êtes arrivé, vous avez même fait mieux, là où nos petits vieux se pose encore quelquefois des questions d’ordre social ou administratif comme la non cohérence actuel des congés spectacles, nos chères futures élite des arts de la rue se concentre sur leurs nombrils et leur ego, et avec un engouement et une ferveur digne des plus grands conservatoires de théâtres. Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion de travaillez avec des sortants de conservatoires ou de grande école de théâtre, pour n’autre part on a essayé et l’on à arrêter très vite. Il vaut mieux attendre qu’il ait vécu une période de disette artistique de 3 ou 4 ans pour pouvoir avoir quelqu’un de normal en face.
Donc la FAIIR fonctionne, plus prétentieux que nos quinquagénaires révolutionnaire et avec des questions de fonds vraiment importante du type « pourquoi on ne me programme pas, pourtant c’est trop bien ce que je fait ». ils arrivent et ils sont nombreux et déterminés, ce qui est normal d’être déterminer après c’être fait draguer dans toute l’Europe pendant plus d’un ans par des responsables grincent des articulations, forcement on pense qu’on est les meilleurs, et comme le dit Morpheus dans le premier Martix « on est pas le meilleurs parce que qu’on le crois mais parce qu’on le sait », et bien c’est pas vrais, ça suffit pas.
Et pour finir sur cette magnifique phrase sur l’objectif de la FAIIR, de créer de l’élite, n’oublier pas qu’à force de coucher entre cousin, on fait des handicapés, suffit de voir ce qui se passe dans la création théâtrale, en salle, française.
Voilà, j’ai hésité, je l’ai fait, en même temps, plein de gens passe leurs temps à écrire des truc qui serve à rien sur cette liste, pourquoi pas moi.
Bonne journée
pascal
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Pascal Lazarus
directeur artistique
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Cie Exto-Colossal (Ex cie Ecknobul)
8 rue de la laine 68000 Colmar
Tél. 0033 (6)22 90 62 61
www.exto-colossal.eu <http://www.exto-colossal.eu>
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Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de
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