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RE: [rue] A la rue


Chronologique Discussions 
  • From: François Mary < >
  • To: "'Carnage Productions'" < >, "'Le Fourneau'" < >
  • Subject: RE: [rue] A la rue
  • Date: Tue, 2 Oct 2012 17:02:06 +0200

J’aime et je partage.

François

 

De : [mailto: ] De la part de Carnage Productions
Envoyé : dimanche 9 septembre 2012 19:33
À : Jacques Livchine; Liste Liste rue
Objet : Re: [rue] A la rue

 

Un jour fou du roi, le lendemain son chien - la musique n'est pas nouvelle.
Tuer dieu le père devant un paquet de sous-fifres à qui on a donné quelques os à jeter en pâture, c'était ça ton ouverture de saison à B'sac !
Jeune loup aux dents longues, prends garde ! Tu vieillis et finiras aux oubliettes si tu ne sais pas défendre becs et ongles ta pâtée.

J'adore le théâtre, il m'a nourri, emportée dans une interrogation permanente, une recherche de l'humain.
25 ans de théâtre subventionné plus tard, 25 ans de parcours quasi exclusif avec des équipes de créations  (dont d'anciens directeurs d'institutions), et j'en reviens à Carnage qui a fait le choix de travailler sans subventions...
Pas de hasard, un choix aussi. Celui d'évacuer le trop plein de faux culs, de serviteurs nationaux zélés (régionaux ou locaux), de politiques à encore éduquer, d' administratifs qui justifient leurs salaires en te faisant remplir des dossiers à damner un bourico. Toujours plus, toujours plus fort, toujours plus long que celui du voisin, tout ça pour des miettes.

Il y a 20 ans avec 3 partenaires, tu montais ton spectacle. Aujourd'hui 17 partenaires sont nécessaires pour rassembler un budget quasi identique à celui d'il y a 20 ans. Il y a de quoi vomir. Toutes ces agences qui émargent sur la culture et distribuent des miettes : drôle de politique culturelle ...
La seule part sur laquelle on puisse encore être une aide efficace pour une équipe de création : la part d'autofinancement, celle de la diffusion, celle de la liberté. A quel prix ?! Mais un contact aux artistes retrouvé ! Enfin le temps pour une vraie relation ! C'en est fini des chichis pour rien.

L'institution s'est reconcentrée. L'argent appelle l'argent même devant des salles parfois vides. Un expérimental ? Peut-être, peut-être pas, qui sait ?

Le reste ? Chaque maire a sa salle qui programme ses 6 spectacles dans la saison...
Elles sont belles nos coquilles vides. L'argent est pour l'aménagement du territoire, de fonctionnement il n'y a pas ou minimal.

Et l'artiste dans tout ça ? Et ben, pour créer, de toute façon, il est à la rue ...

 

 

Marie-France Pernin
Chargée de diffusion
00 33 (0)6 80 33 80 23
www.carnageproductions.com


De : Jacques Livchine < "> >
À : Liste Liste rue < "> >
Envoyé le : Dimanche 9 septembre 2012 7h15
Objet : [rue] pour Gaël et Laurent

 

Gael, Laurent et les autres

 

Il fait comprendre ma petite colère, 

faut savoir que le Ministère de la culture a cherché par tous les moyens de nous virer. 

Trop vieux, 

ça plait pas aux experts etc

Là, on est en voie de sauver notre subvention, 

La subvention c'est l'argent du peuple, ce  n'est pas du blé pour se soumettre. 

Me considérant comme un service public, me considérant comme une poche d'oxygène dans ce pays de Peugeot  qui est une entreprise de destruction humaine, je tiens à ce subventionnement. 

 

Et là, je vois le Ministère au grand complet 

 

C'est l'inégalité de traitement qui me révolte. 

je vois les gars du Pudding, tous au RSA, ou presque, On nous a enlevé 50 000 € pour eux, pour les conventionner,  mais ils les ont donné à Marseille 2013 finalement. 

je vois des belles énergies au garage, 

 

Le partage des richesses doit se faire autrement, c'est tout, surtout quand on entend sans arrêt le cri fondamental , l'élargissement du public, et que ce CDN c'est tout sauf ça. 

je pointe cette contradiction, 

mais je suis honnête, je vais voir, 

eux ne viennent jamais, jamais jamais, 

 

C'est une  demande de justice, 

 

je voudrais bien avoir la fierté d'être un paria, un prolo du théâtre,  je  n'y arrive pas.

 

Quand je serre la main du directeur de la DRAC, il la retire vite, il ne me parle pas,  sa main respire le mépris, donc je réagis,  par l'écriture d'un petit mel de merde, je calme mon indignation. 

 

Faut que l'Etat puisqu'il est soi-disant à gauche arrête sa schizophrénie, il ne peut pas parler de nouveau public et donner uniquement les moyens et sa reconnaissance à ceux continuent dans  un conformisme total. 

 

Il ya deux courants à la franc- comtoise- de- rue, ceux qui disent créons nos circuits à nous, sans se soucier du reste, et ceux qui disent que les Institutions théâtrales doivent s'ouvrir à l'espace public, à la ville,  aux campagnes. 

 

 

 C'st tout pour ce matin.

 

 

JL

 

 

 

 

 

 

 

Jacques Livchine

metteur en songes 

 

Le théâtre de l'Unité c'est toujours autre chose

 

 

 

 

 

 




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