J'ai ouï lire dans un mail que les poèmes d'Arthur (Jean Nicolas - je comprend qu'il ai préféré son troisième prénom ! -) étaient une erreur de jeunesse avant sa vie d'aventurier, voyageur insatiable peut-être comme nombre d'entre eux (nous) sans cesse à la recherche d'un autre lui même.... Ca m'aurait bien convenu de pouvoir commettre de telles erreurs du même niveau... Dans une autre vie, au cours d'une autre quête, lorsque je boulangeais le pain bio sur feu de bois dans une Scop avec une petite fratrie d'anar(e) -j'y ai gagné mon pain et ma vie pendant près de 5 ans- je lisais "les effarés". C'est encore mon préféré. Les éffarés
Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s'allume,
Leurs culs en rond,
A genoux, cinq petits, - misère ! -
Regardent le Boulanger faire
Le lourd pain blond.
Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise et qui l'enfourne
Dans un trou clair.
Ils écoutent le bon pain cuire.
Le Boulanger au gras sourire
Grogne un vieil air.
Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge
Chaud comme un sein.
Quand pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche
On sort le pain,
Quand, sous les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées
Et les grillons,
Que ce trou chaud souffle la vie,
Ils ont leur âme si ravie
Sous leurs haillons,
Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu'ils sont là tous,
Collant leurs petits museaux roses
Au treillage, grognant des choses
Entre les trous,
Tout bêtes, faisant leurs prières
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,
Si fort qu'ils crèvent leur culotte
Et que leur chemise tremblote
Au vent d'hiver. Fred. R Baladin, peintre de chansons, Chanteur de rue et des bistrots
Date: Sun, 7 Oct 2012 22:06:55 +0200 From:
To:
CC:
Subject: Re: [rue] gros salaires Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ; Mon paletot aussi devenait idéal ; J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ; Oh! là! là ! que d'amours splendides j'ai rêvées!
Mon unique culotte avait un large trou. - Petit Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course des rimes. Mon auberge était à la grande Ourse -Mes étoiles au ciel avait un doux frou-frou Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ; Où, rimant au milieu des ombres fantastiques, Comme des lyres, je tirais les élastiques De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
a.r. 1870 ("Ma bohème (fantaisie)") Le 7 octobre 2012 00:48, ioana arrufat <
">
> a écrit :
C'est bon te te lire
bohème
si seulement cette prose suffisait à nous satisfaire de ce que nous essayons d'être
bises à toi
ioana IOANA
ioana Arrufat / 5, traverse port de bouc / 13016 Marseille
"Je vais vous dire quelque chose au sujet des histoires. Elles ne sont pas qu'un amusement, ne vous y trompez pas. Elles sont tout ce que nous savons, voyez-vous, tout ce que nous savons pour combattre la maladie et la mort. Vous n'avez rien si vous n'avez pas les histoires" , Leslie M. Silko.
De : laurent driss <
">
>
À : Christophe Vignal <
">
>
Cc : "
">
"
<
">
>
Envoyé le : Samedi 6 octobre 2012 10h56
Objet : Re: [rue] gros salaires
ça parle Rimbaud et poésie, et c'est bien, parce que sans la poésie le monde serait d'une tristesse invivable. Le regard du poisson rouge... Alors après quelques échanges, on se rend compte que 6000 euros ne fait pas partie des salaires qualifiables de gros, que la grande partie de ce qui constitue les intermédiaires sont des petites pépées qui vont de cdd en cdd dans la précarité mal rémunérée, que la zone euro est en crise, et qu'on peut s'estimer heureux d'avoir le meilleur régime d'assurance chômage au monde dont l'objet premier est de dynamiser la création.
Et puis si on avait voulu être riche on aurait fait trader, et pis c'est tout. Mais c'est pas ça qu'on a choisi. allez bon week-end à tous Le 4 octobre 2012 10:13, laurent driss <
">
> a écrit :
très bien je mènerais alors mon enquête, ce ne sont que des on-dit qui se recoupent et qui m'ont étonné voire surpris dans un milieu où les gens sont si mal rémunérés.
Mais si il y a sur la liste des gens qui gagnent plus de 5000 euros par mois d'argent public ou assimilé, qu'ils se justifient, d'une part parce que c'est de l'argent public, d'autre part parce que ça peut se comprendre, mais ça demande des explications.
Merci par avance
et merci cher Christophe Vignal de la pertinence de votre remarque.
cordialement
ld.
Le 3 octobre 2012 18:06, Christophe Vignal <
">
> a écrit :
Cher Laurent Driss
Vous voici dans le caca... car vous ne pouvez vous contenter d'un message si laconique. Je m'explique: Soit vous avez des infos concrètes, vous les partagez et le débat est lançé. Soit vous n'avez rien d'autre que des "du genre" et votre message aurait eu plus sa place au comptoir d'un PMU (je n'ai rien contre, j'adore les brèves.) Bref, si vous êtes choqués d'une pratique, d'un système, et que vous n'allez pas plus loin qu'un "du genre" qui laisse la place à toutes les interprétations, y compris les plus nauséeuses, vous ne faites que servir l'omerta que vous dénoncez camarade.
A vous !
Respectueusement.
De : laurent driss <
">
>
À :
">
Envoyé le : Mercredi 3 octobre 2012 13h58
Objet : [rue] gros salaires
Qu'est-ce qui se dit dans la liste sur les gros salaires des intermédiaires fabriqués avec de l'argent public destiné à la culture.
Est-ce qu'il y a un code de déontologie des intermédiaires de l'argent public destiné à la création ? du genre "on s'interdit de toucher 6000 euros par mois et de payer les artistes qu'on diffuse au ras des pâquerettes" ?
Est-ce que c'est imaginable de passer au premier plan l'intérêt général, de se mettre au service de la politique que les administrés ont élue, d'être militant en quelques sortes ? A moins que l'argent destiné à la création soit en premier lieu destiné à la périphérie de la création, pour la com ou les salaires des communicants, leurs frais de voyages et de bouche ?
Je sais pas. Je vois bien que le système est ainsi fabriqué et fonctionne bien comme ça, que tout le monde l'accepte, que personne ne demande des comptes, et même écrire ça ici...
bon salut les acteurs de tout bord de la rue, je retourne à mes affaires
Pour acceder aux archives, a l'aide, a la conversion de mail, a la page de desinscription : http://www.cliclarue.info/#tabs-8
Et pour tout probleme, vous pouvez raler aupres de
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