Pas tout à fait à la peine, pas franchement à la joie. Les Arts de
la rue bénéficient auprès du ministère de la culture d’un préjugé
favorable qui, dans le contexte rigoriste que nous connaissons, se
traduit par de jolis papiers cadeaux avec… pas grand chose à
l’intérieur.
Remettre la culture au cœur de la société avec des belles
intentions et des bouts de ficelle, c’est tout le paradoxe de ce
ministère. Autant dire que rien n’est acquis et qu’il va nous
falloir nous montrer inventifs et pugnaces plus que jamais si
nous voulons faire progresser notre vision de l’action
artistique. Un combat et une invention de tous les jours que
nous ne saurions faire seuls et que nous partageons de fait avec
maints acteurs culturels d’aujourd’hui, mais pas tous… Il serait
illusoire et naïf de s’en remettre aveuglément à la grande
famille culturo-artistique pour nous défendre, quand nous en
connaissons une bonne partie pour lesquels nous sommes encore et
toujours la lie de la lie, et qui ne comprennent pas pourquoi on
nous accorde encore cette miette de budget qui est la nôtre,
quand certaines "grandes" institutions voient leurs subventions
bloquées -subventions par ailleurs incomparablement supérieures
à celles que nous touchons mais passons…-. Résumons : les différents lobbies protègent leurs petits, l’Etat voudrait bien avec nous mais ne peut, mais… Les collectivités territoriales, nos partenaires les plus avérés, sont à la peine et rognent sur tout ce qui bouge. Ergo, nos opérateurs se maintiennent péniblement pendant que nos compagnies pataugent. Youhou ! Dans ce contexte tristounet, nous nous sommes forgés, avec la campagne l’Art est Public, un étendard efficace, rassembleur, porteur d’avenir, que nous aurions bien tort de remiser dans nos caravanes. Au contraire, il va nous falloir l’étayer, le développer, le brandir et le partager encore et encore, et ce, sans aucun doute, pour un certain nombre d’années. Dans sa version travaux pratiques, indispensable pour ne pas rester dans l’éther, nous forgeons actuellement un plan de développement des arts de la rue autour, entre autres, d’une notion que nous voulons voir grandir, celle d’Action Artistique, c-a-d de l’œuvre non plus considérée comme un résultat mais comme un processus partagé et faisant sens dans toutes ses étapes. Une conception qui devrait se traduire dans les financements de la création, de la production autant que de la diffusion et dont nous discuterons entre autres lors de notre prochaine Université Buissonnière, les 14 & 15 février au Boulon de Vieux-Condé. Par ailleurs nous restons attentifs au pillage de nos
savoir-faire, notamment, celui, éhonté des Géants de Royal de
Luxe par Coca-cola, ainsi qu’au devenir de l’Intermittence
Artistique qui se joue actuellement, crucial pour chacun de
nous. Autant dire que, pour cette nouvelle année qui débute, je nous
souhaite à tous de l’enthousiasme, de l’inventivité, de la
pugnacité plus que jamais et de ne surtout pas succomber aux
sirènes de la déprime larvée. La continuation de nos odyssées en
dépend… Partageons nos luttes et nos convictions. président --
Thomas Laou-Hap, coordinateur Fédération Nationale des arts de la rue C/o Maison des réseaux artistiques et culturels 221, rue de Belleville 75019 Paris 01 42 03 91 12 - 06 33 81 22 93 Site de la Fédération PAGE FACEBOOK de la Fédération PAGE FACEBOOK L'Art est public |
Attachment:
Photo L’Art est Public - ANGERS La chaise rouge Z.U.R- Horizone.jpg
Description: JPEG image
Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.