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[rue] Aurore Martin libérée


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  • From: François Mary < >
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  • Subject: [rue] Aurore Martin libérée
  • Date: Mon, 7 Jan 2013 01:34:47 +0100

Title: Re : [rue] Aurore Martin libérable (sous caution)

« On attendait un parti séparatiste, on se trouve nez à nez avec un mouvement anticapitaliste. »

 

 

Cher Vinzzz,

 

Ton message rejoint la théorie du juge Garzon qui a déclaré que “ todo es ETA “ et la loterie funèbre qui a suivi - voir ci-dessous. Pour expliquer la situation à un américain, l’on pourrait pendre comme comparaison le maccarthysme. D’accord avec les propos de Thierry et, comme le dit Michel du Tokia théâtre, une solution de paix est en construction, ci-dessous les derniers faits marquants.

 

Par ailleurs l’extrème droite réapparait en Espagne notament sous le nom d’un groupe nommé la Phalange.  A l’opposé, à suivre également le mouvement des indignés – Indignados.

 

Bien à toi,

François

 

20 octobre 2011 : Euskadi Ta Askatasuna (ETA, crée en 1959 sous Franco, pour "Pays basque et Liberté" en basque) déclare publiquement "l'arrêt définitif de son activité armée", 3 jours après la tenue d'une conférence internationale à Saint Sébastien lui demandant la fin de la violence. 

20 novembre 2011 : la coalition indépendantiste Amaiur issue de la mouvance Batasuna, entre au Parlement espagnol.  

5 mai 2012 : le gouvernement de Mariano Rajoy rejette l'offre de dialogue et la médiation d'une commission internationale. 

21 octobre 2012 : la gauche indépendantiste EH Bildu devient la première force politique aux élections régionales anticipées en Guipuzcoa. 

 

 

L’historique sur ces liens :

 

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/elections-regionales-au-pays-basque-eta-soluble-dans-les-urnes_1176128.html

 

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/eta-50-ans-de-violence-au-pays-basque-espagnol_776608.html

 

 

http://disuj.wordpress.com/tag/euskal-herria/

La justice espagnole ne se contente pas de châtier les prisonniers basques. C’est toute la dynamique indépendantiste qu’elle cherche à criminaliser. Le macro-procès dit du 18/98 symbolise parfaitement cette offensive généralisée contre le mouvement abertzale, et ceci sous couvert de lutte anti-terroriste [5]. Ce procès, débuté à partir de février 2005, recouvre en fait un ensemble de procédures juridiques entamées en 1998 par le juge Baltasar Garzon, qui ont eu pour conséquence de multiples incarcérations et inculpations (près de 220 personnes), ainsi que les illégalisations de diverses organisations, médias, et entreprises, au motif que toute activité politique et sociale se définissant de la gauche abertzale relève de « complicité, collaboration ou appartenance à ETA ». Dans le détail, cela donne une dizaine d’entreprises mises sous administration judiciaire, une procédure contre AEK, le plus grand organisme pour l’enseignement de la langue basque, une interdiction du parti politique Batasuna (puis de Herri Batasuna, ANV, EHAK, D3M…), quatre organes de presse fermés (les quotidiens Egunkaria et Egin, tiré à 110 000 exemplaires, ainsi que le périodique Ardi Beltza et la radio Egin Irratia), l’interdiction des comités de soutien aux prisonniers Gestoras Pro-Amnistia et Askatasuna (dirigeants incarcérés et biens confisqués), l’illégalisation des organisations de jeunes Haika-Jarrai puis Segi (59 personnes inculpées, dont 22 en détention préventive pendant quatre années pour certains), etc. On mesure l’ampleur de ce déchaînement judiciaire quand, fin 2004, le procureur de l’Audencia Nacional requiert un total de 1102 années de prison pour 62 inculpés du dossier 18/98. Ces procédures se caractérisent par de graves manquements au fonctionnement normal de l’Etat de Droit : privation de garanties juridiques des personnes mises en accusation, cautions financières démesurées (des milliers d’euros à chaque fois), abus de la prison préventive, instrumentalisation politique de la législation. Amnesty International, avec d’autres organismes internationaux, n’a de cesse de dénoncer « l’interprétation excessivement large à laquelle se prête le concept de « collaboration » avec une entreprise terroriste au titre de l’article 576 du Code pénal espagnol », qui amène à « criminaliser les actions de personnes qui défendent, de manière pacifique, une plus grande autonomie du pays basque »[6]. Néanmoins, la justice espagnole persiste et signe en continuant de s’appuyer sur la théorie du juge Garzon, qui postule que « Todo es ETA » (« tout est ETA »), et qui permet d’accuser abusivement de terrorisme absolument n’importe qui, jusqu’au militant écologiste pratiquant la désobéissance civile[7]. Les organisations ayant un rapport de près ou loin avec la gauche abertzale se retrouvent ainsi soumises à un harcèlement policier justifié par les autorités judiciaires, leur croisade anti-terroriste les amenant à multiplier les procédures judiciaires (en 2009, la plateforme politique D3M, le parti Askatasuna, le site internet Gaztesarea, etc.), les interpellations, les saisies, les perquisitions, à quoi s’ajoutent les illégalisations régulières de manifestations et les charges violentes des policiers anti-émeutes pour disperser les rassemblements interdits.

 

 

De : [mailto: ] De la part de Thierry Decocq
Envoyé : mercredi 26 décembre 2012 18:12
À : ;
Objet : Re: Re : [rue] Aurore Martin libérable (sous caution)

 

Salut Vinzzz (je pense avoir mis le bon nombre de z),

Indépendamment de ce que l'on pense de Batasuna (et personnellement je vis trop loin du pays basque pour en penser grand chose), le cas d'Aurore Martin est une atteinte fondamentale aux droits de l'Homme dont s'est rendue coupable la France. Et pour cette raison, il faut défendre Aurore Martin et dénoncer le sort qui lui est fait.

L'appartenance à Batasuna est considérée comme un crime lié au terrorisme en Espagne, mais l'organisation est légale en France. Ce qui veut dire que par cette extradition, la France admet ouvertement l'ingérence d'un pays tiers dans son cadre légal: une loi votée en Espagne s'impose aux français sur le territoire français. Je rappelle que la peste brune contamine déjà plusieurs pays de l'UE plus ou moins gravement, et qu'ailleurs la démocratie est vue avec une défiance croissante par nos dirigeants qui n'agissent plus pour le bien des peuples!

Plus grave, la justice espagnole a déclaré ne tenir aucun compte des réserves dont la France a assorti l'extradition (l'extradition étant acceptée que pour une part des faits repprochés et en aucun cas pour acte de complicité de terrorisme). Ce qui veut dire que la France n'est plus à même de faire respecter les décisions de sa propre justice.

Le droit français lui-même est mis à mal, car une extradition n'est pas possible si la peine encourue dans le pays qui réclame cette extradition est plus lourde que la peine encourue pour un crime équivalent commis en France. Les deux chauffards qui ont fauché une petite fille en Israël il y a quelques mois ne peuvent pas être extradés au nom de ce principe. L'émotion fut grande mais ne change rien à ce fait.

A l'instar d'Aurore Martin, je peux moi-même être qualifié de complice du terrorisme par l'Espagne et éventuellement être extradé pour en répondre. J'ai en effet publié à plusieurs reprises sur ma page FB des photos de violences policières à Madrid. Le gouvernement espagnol a fait voter une loi par laquelle photographier, filmer ou publier des images de flics espagnols est un délit tombant sous le coup de la législation antiterroriste, en réaction à ces publications gênantes de preuves de la répression des manifestations contre la politique d'austérité. Je ne pense pas qu'ils aient été jusqu'à qualifier cela de crime - peut-être quelqu'un sur la liste en sait plus à ce sujet (Il est particulièrement difficile d'avoir des infos sur ce qui se passe dans d'autres pays européens aujourd'hui!).

D'une manière générale, partout en Europe on va vers des législations qui tendent à rendre illégale toute contestation même pacifique contre les politiques d'austérité. Si on tolère le cas d'Aurore Martin, fut-ce au nom de l'illégitimité de la cause qu'elle défend, on prend le risque de se voir un jour menacé par la généralisation d'un délit d'opinion paneuropéen pour toute pensée exprimée ou toute action contre la politique ultralibérale et antidémocratique menée aujourd'hui par l'UE.

Je ne nous le souhaite pas, mais on n'en est pas loin!

@+

Thierry



Le 26/12/12 13:37, Vinzzz . a écrit :

bonjour

a savoir, le parti batasuna est complice des organisations terroristes (eta / ik / et autres) qui font péter des bombes et imposent un "impot révolutionnaire" à qui ils veulent, entre autres petites choses bien sympathiques...
lycéen, j'ai vu des copains se faire endoctriner, se retrouver à faire de la merde pour ses organisations, se faire arreter, et être purement et simplement "abandonnés" par les organisations.
les familles et les amis ont du se démerder à payer avocats, se relayer pour les soutiens moral en attendant les libérations.

peut être que cette rançon est un juste retour des choses.
ce n'est que l'avis de quelqu'un qui a grandi au pays basque français, et ne porte pas le terrorisme dans son cœur...

joyeuses fêtes à tous et toutes


Vinzzz pour les
Rats Masseurs de Balles
http://ratsmasseursdeballes.free.fr


Date: Wed, 26 Dec 2012 12:49:18 +0100
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To: "> ; ">
Subject: Re : [rue] Aurore Martin libérable (sous caution)

Le mot précis est “rançon”.

Vive la démocratie !

Bonnes fêtes à tou-te-s

Fred



Le 21/12/12 15:03, « François Mary » ">< > a écrit :

Aurore Martin libérable sous caution
21 décembre 2012 à 14:22

 
Aurore Martin,lors d'une manifestation à Bayonne en décembre 2011. (Photo Regis Duvignau. Reuters)
 
 
http://www.liberation.fr/societe/2012/12/21/aurore-martin-liberable-sous-caution_869342
 
 
 
Une collecte est lancée au Pays basque. Les boules de filer 15 000 € à l'état espagnol, une forme de racket.
François

 
Batasuna #AuroreMartin : "Une très bonne nouvelle mais nous dénonçons cette caution qui s’apparente à une rançon de la part de l’Etat espagnol"
 
Mais bon, pour fêter l’annonce de libération : Negu Gorriak / Mano Negra - Gora herria
http://www.youtube.com/watch?v=5hlloHZL1vA
 




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  • [rue] Aurore Martin libérée, François Mary, 07/01/2013

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