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Re: [rue] je suis un accro de la polémique


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  • From: "Technique (Plage Des 6 Pompes)" < >
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  • Subject: Re: [rue] je suis un accro de la polémique
  • Date: Fri, 1 Feb 2013 17:50:00 +0100

salut les gens,
ici la Suisse.
je suis Directeur technique de festival sans moyens techniques énormes,
mais avec une envie d'accueillir au mieux (absinthe comprise) les spectacles que notre cher directeur programme.
je réagis au mail de Jacques (oui on ce connais tu es venu manger une fondue avec la Fai-Ar) surtout sur le paragraphe des fiches techniques compliquées. 
Dans notre tout petit festival, nous nous efforçons de répondre au mieux aux fiches techniques. Rue bloquée, voiture déplacée, fenêtres, portes, balcons, accroches sur des immeubles sans rechigner à la tâche (effectivement cela nous permet de rencontrer la population que nous emmerdons avec notre festival).
Mais je commence à voir de plus en plus de fiches techniques avec des plans de feux incroyables (même des projecteurs en douche (je fais comment? J'ai pas d'hélicoptère à disposition!)). Des demandes dignes du Montreux jazz festival (je sais de quoi je parle pour y avoir bossé quelques années). des demandes en personnel dignes d'une  tournée de Genesis. 

La question que je me pose pour la prochaine édition de notre tout petit festival est de savoir si je dois commencer déjà à louer les 4 théâtres des la ville pour pouvoir vous accueillir, ou alors on dit que l'on fait de la rue?

Amicalement 

Un directeur technique de rue seul au monde 

A l'aide...
 
Le 1 févr. 2013 à 11:13, boueb < "> > a écrit :

Jacques,

S'il te plait, arrête de dire que Grève du Crime ne se vend pas, ce n'est pas vendeur.

Et en plus ce n'est pas vrai. Soit, nous n'avons pas les 30 dates qui nous conviendraient très bien, mais comme nous avons joué 12 représentations en 2O12, nous espérons en faire au moins 13 cette année. Pour le moment, il y en a plus de prévu, mais encore beaucoup sont juste en option. C'est vrai que ça me fout des aigreurs d'estomac, car on ne voit pas loin devant le bout de notre nez, et que les comédiens en cherchant du boulot, finissent par en trouver, parce qu'ils sont bons, et les calendriers commencent à se téléscoper. Ils jouent dans trois ou quatre spectacles, qui ne jouent pas beaucoup non plus, et où ils sont remplaçants ou se font remplacer, ce qui n'est pas forcément bénéfique pour les spectacles.

Alors...

Je ne me dis pas que j'aurais dû prendre des mauvais comédiens pour qu'ils soient libres. Ce que je me dis, c'est encore une histoire de fric... Nous ne parlons pas d'argent parce que nous aimons ça, mais parce que nous en avons modestement besoin pour continuer nos chemins.

Pour vivre à 10 personnes, plus les petits frais de la structure, sur nos activités avec l'aide du régime d'assurance chômage, il nous faut 180000 euros boules, c'est à dire le prix de 50 représentations de Grève du crime. Pourtant, avec ce fric, on pourrait se déclarer les 60 cachets par an qu'il faut pour être intermittent, donc on pourrait jouer 60 fois et donc passer de 3600€ à 3000€ le coût d'une représentation. Chose que l'on ne peut pas faire, car nous sommes loin d'avoir la certitude d'en vendre 60... et que l'on casserait les prix, et que cela saborderait non seulement notre navire, mais aussi toute la flotte des Arts de la Rue. Tout ces calculs à la noix, ne nous amènent pas loin, car si nous devions en vendre seulement 15 et vivre correctement, ils faudrait les vendre à 12000€ la représentation. Mais, inversement, nous pourrions en jouer beaucoup plus, si nous avions un statut d'artiste et pas de chômeur. Nous ne rechignerions pas à en jouer 120, si nous étions salariés permanents, ou même de fonction publique. Mais, ça ne changerait rien au prix, puisque les postes nous coûteraient le double...  à moins qu'il y ait une vraie volonté politique, qui cette fois serait suivie de grands actes et de belles mesures, d'un vrai changement.

L'offre et la demande, c'est une énorme errance de l'économie. On ne demande pas de la culture, personne n'en manque, chacun à une grand-mère, de la mémoire, une télévision, de l'imagination, un ami, un subconscient, un psy ou internet. On n'a pas besoin de spectacles, on peut, par contre en avoir envie, et surtout avoir envie de choses dont on ne sait pas qu'on en aurait eu envie si on nous l'avait demandé avant.

Alors...

Nous avons les armes (fausses) et les cagoules pour faire des braquages ou pour séquestrer des ministres... Nous ne parlons pas d'argent parce que nous aimons ça, mais parce que le modèle de l'économie actuelle n'est pas exemplaire, mais alors, pas du tout.

Alors...

Il s'agit bien de fric, mais pas de nos petites boutiques. Il s'agit bien d'économie, mais pas seulement du secteur des Arts de la Rue, ni même de la culture. Il s'agit bien d'économie-politique globale, mais pas celle de l'Europe libérale ou de l'OMC.

Alors...

Vous pouvez prendre le temps d'écouter ou de lire Bernard Friot (http://www.youtube.com/watch?v=8MWQBbLLwg4). Il ramène l'idée du salaire à vie ! C'est du bon sens, c'est aussi une bombe marxiste. Ce n'est pas l'instinct grégaire, mais l'apprentissage de la coopération.

Alors...

J'avais encore prévu de faire court, d'être précis et de ne pas m'égarer. Je voulais juste dire à Jacques que j'adore quand il dit du bien de Grève du Crime, mais moins quand il compatit à nos petites galères, ce n'est pas vendeur... Si vous croyez que je n'ai que ça à faire... Qu'est ce que je dois faire déjà ? Ah oui, passer des coups de fils, faire deux dossiers, écrire le prochain spectacle, faire la vaisselle et appeler le mécano...

Alors...

Je vais commencer par fumer une clope.


Rhû !!


Bouèb

les grands moyens


Le 31/01/2013 23:01, Jacques Livchine a écrit :
" type="cite">
Boueb, 


Tu  choisis tes comédiens,  t'as tes critères, 
je les ai vus tes comédiens, 
tu les prends pour certaines qualités
et je  crois même que t'en as pris qu'ils sont même pas d'la rue. 
Donc t'en laisses sur le pavé, 
des types qui avaient envie d'être avec toi,  ils t'avaient envoyé un CV, et essayé de t'approcher
ils sont furieux, 
ils disent "je suis tout de même meilleur que celui qu'il a choisi."  et ils ne comprennent pas , parce que tu leur as pas dit :
je te prends pas, parce que t'es chiant et que je n'aime pas ton jeu et d'ailleurs tu joues mal 
tu peux pas leur dire 


Mais les soi -disant directeurs, ils sont comme toi 
ils font des casting 
et tu sais bien pourquoi ils te prennent pas
parce que ton spectacle est  certes rigolo, 
mais il y a tout de même un peu de pensée dedans, un peu de réflexion, 
et une fiche technique un peu chiante, 
tu veux des fenêtres 
il te trouve pas mal mais sans plus, 
et comme notre directeur il a 700 dossiers sur sa table, eh ben c'est pas pour cette année. 

Je te l'ai déjà dit cent fois,  les 300 festivals choisissent 20 compagnies environ,  par exemple ils prennent trois représentations, donc ils achètent disons 15 000 représentations 

et nous nous sommes Mille à ce qu'il paraît, on voudrait tout de même jouer 30 fois par an
donc nous avons 30 000 représentations à vendre. 

moralité : il y'a 15 000 représentations qui nous restent sur les bras. 

Je peste aussi 
mais comme j'ai été de l'autre côté, je sais à quel point les compagnies sont chiantes à nous coller, à essayer de vendre leur salade, 
le pire à mon époque, il y a plus de dix ans, c'étaient les diffuseurs,   incapables de parler artistique, ( pas Paco), ils tentent de te brancher,  tu expliques que ce n'est pas ta priorité, à la fin t'as envie de leur gueuler , JE T'AIME PAS. Pour prendre quelqu'un il faut que tu l'aimes un minimum en principe. 

Je parle trop, je m'en veux, mais tant pis, une petite anecdote; quand j'avais ma scène nationale,  je recevais ceux qui venaient  me voir. ET puis voilà une conteuse, se targuant en plus de faire de la poésie, elle arrivait du jura  voisin,  à 22 H je n'en pouvais plus, je lui ai proposé de la raccompagner à la gare, elle m'a dit qu'elle  n'avait plus de train, alors tu comptes faire quoi  ? lui ai-je demandé  : elle m'a répondu  "dormir chez toi". 
Non, ne rêvez pas , elle n'a pas joué à Montbéliard . 
Peut- être qu'elle se reconnaîtra. 

Voilà, on a tous tendance à la parano, nous sommes des centaines à jouer très peu, alors que nous sommes persuadés que nous sommes très bons,  et même les meilleurs.

Cette discussion on n'arrêtera jamais de l'avoir, et ça va recommencer avec Chalon, ils vont refuser 500 compagnies, et pour la septième fois Dare Dare, hein Sophie et Xavier, vous les avez les boules, pourtant Edith a écrit, dans son blog, elle qui va 200 fois par an au théâtre, qu'elle vous met dans son top ten.  Quelle idée aussi de jouer Albertine Sarrazin….
et ils ont refusé le Samu etc.  et plein d'autres de qualité. 

une seule solution : la corruption, 
une autre solution : la révolution 
une troisième solution préconisée hier par Alain Minc, suppression totale de l'intermittence, 
là on commencera à y voir un peu plus clair. 

Je vous quitte, et arrête Boueb s'il te plaît de lancer des débats. Nous on doit envoyer nos A 4 brochés , avec le pitch, ma photo, la fiche technique, le transport , 1,50 € du km,  et l'article de l'Est républicain, du journaliste que tu connais par coeur et qui dit toujours que t'es remarquable.   Avec un si bon papier, s'ils veulent pas de moi, tant pis pour eux, ça veut dire qu'ils n'y connaissent
 rien.


Bonne nuit les gars et les filles, envoyez moi votre doc,  surtout n'oubliez pas, j'ai une superbe poubelle. 


JL



















Jacques Livchine
 Metteur en songes 

Le théâtre de l'Unité, c'est toujours autre chose. 




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