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Re: [listenationale] Re: [rue] Université Buissonière


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  • Subject: Re: [listenationale] Re: [rue] Université Buissonière
  • Date: Sat, 16 Feb 2013 07:38:26 -0500 (EST)
  • Full-name: Racontart

Merci pour les compte-rendus et impressions enthousiastes ! ça remonte le moral !
Marie
 
 
Dans un e-mail daté du 16/02/2013 12:38:55 Paris, Madrid, a écrit :
Salut à tous,

J'ai eu moins de route pour rentrer, mais je partage l'enthousiasme de
Mathurin au retour de cette Université Buissonnière. Comme lui je suis
prêt à me retrousser les manches car ces 2 jours ont démontré que ça
vaut le coup de le faire!

Je retiens le nombre de participants (on était 160 environ), un public
très varié avec toutes les générations, pleins de métiers et
d'expériences, des participants venus de toute la France et
d'ailleurs... avec une même volonté de défendre l'importance de ce que
nous faisons pour les arts vivant et pour la société. J'espère qu'en le
disant ainsi on ne me taxera pas de corporatisme!

Je note aussi que si la crise était présente dans tous les ateliers et
tous les débats, elle n'a jamais réussi à nous faire dire que tout était
foutu, qu'il fallait laisser tomber. Les Arts de la Rue sont dans la
lutte non pour survivre, mais pour vivre et réenchanter la société.
L'ultralibéralisme n'arrive pas à nous abattre et nous réduire au
silence. Nous nous dressons face à lui, tout en sachant à quel point ce
sera difficile.

La lucidité ne nous mène pas au désespoir et l'optimisme reste une
braise vivace, bien qu'elle soit cachée par une fine couche de cendres...

Le Boulon qui nous a superbement accueilli a montré toute l'importance
d'avoir des lieux de qualité pour travailler et rayonner. Notre défi
sera de préserver en ces temps difficile notre cohésion autour de ces
lieux. Le destin des CNAR est étroitement lié à celui des compagnies et
des artistes.

Bien sûr on a eu quelques chamailleries inévitables (en particulier à la
deuxième plénière) mais dans l'ensemble, l'objectif est atteint: il est
sorti du débat des tas d'idées concrètes qui vont pouvoir alimenter
l'action de la Fédé. Je souhaite beaucoup de courage à ceux qui devront
réécouter et retranscrire tous les enregistrements, mais je ne doute pas
que notre plan de développement est inscrit sur sur les bandes et les
cartes mémoires... Il sera une œuvre collective.

Je laisse à d'autres le soin de raconter les tables rondes sur
"Partager" et "Agir", les 2 thèmes de nos travaux pour m'arrêter sur un
point qui pour moi est essentiel: Cette Université Buissonnière a été
innovante en s'ouvrant à l'Europe, et cela a été intéressant à plus d'un
titre (dommage que n'en ayons pas de vidéo).

D'abord, les Arts de la Rue ont un moteur extraordinaires pour prendre
une envergure européenne: l'amitié et la confraternité sincère et
génératrice d'énergie qui se fout des frontières.

Il est sorti de la plénière "focus Europe" des perspectives. Faute de
monter une Fédé européenne (les tentatives se sont soldées par des
échecs), l'idée qui est ressortie est de travailler sur des
collaborations et de l'entraide transfrontalière. Ce qui donnera toute
leur importance aux Fédés régionales concernées est une belle
perspective, à la fois ambitieuse et réaliste. Je le dis d'autant plus
que Pôle Nord est à proximité de plusieurs pays européens et qu'il
s'agit d'une très jeune Fédé (qui par l'organisation de cette Université
Buissonnière a montré son dynamisme): nous sommes au cœur de ce défi!

Un autre intérêt de ce débat fut de montrer à quel point nous avons un
intérêt mutuel à aller vers ce développement des Arts de la Rue à
travers l'Europe.

En France, nous sommes structurés et nous avons la chance d'être dans un
pays où l'on peut évoluer et développer nos pratiques. Il suffit de
franchir une frontière pour se retrouver dans un pays où les Arts de la
Rue sont au mieux considérées comme une animation sans valeur
culturelle, au pire mènent ceux qui s'y adonnent hors de quelques
espaces bien balisés au poste de police. Il est de notre responsabilité
de faire valoir à travers l'Europe (d'autant que certains s'y diffusent
largement) la légitimité des Arts de la Rue et son importance artistique
et culturelle. Intérêt mutuel, car nous avons à y gagner des
interlocuteurs nouveaux et une nouvelle dimension pour assoir notre
légitimité.

Le focus européen a dressé devant nous un miroir, l'image qui s'y
reflétait est parfois cruelle! La situation est certes difficile, mais
vu de l'extérieur, la France reste un pays extraordinaire pour les Arts
de la Rue: Il est possible d'y créer et de s'y diffuser. Nous avons un
régime social unique. Nous avons des mécanismes d'aide sans
équivalent... et nous passons notre temps à râler, à critiquer et à nous
plaindre pour des choses parfois futiles, sans prendre la mesure des
menaces réelles de tout perdre en passant à côté des véritables combats
à mener! L'intermittence tombe, nos compagnies s'effondreront
inévitablement. Nous avons vu à travers les témoignages de nos invités
le paysage qui sera le nôtre si cela arrive et le sort des Arts de la
Rue dans une société inféodée au marché tout puissant.

Une critique qui peut sembler anecdotique mais qui en dit beaucoup sur
nous: unanimement nos invités nous ont fait remarquer que les français
ne parlent et ne travaillent pas assez en anglais, langue indispensable
pour se donner un horizon européen!

Je cite en vitesse car l'un ou l'autre peut prendre la balle au bond
l'appel de Manuel Vilanova pour aider le magazine que publie Xarxa
Teatre (y compris en traduisant les articles pour élargir sa diffusion).

L'Europe ne fut qu'un moment de l'Université Buissonnière. D'aucuns
l'ont critiqué en trouvant que ce focus est venu perturber le travail de
l'Université buissonnière sans se rendre compte que les invités eropéens
ont pris une part active et précieuse à l'ensemble de ces travaux. Sans
se rendre compte aussi que le développement des Arts de la Rue dont nous
devons faire un plan et un manifeste passe aussi par les échanges et que
le nombrilisme aboutit à un enfermement.

Hors sujet? Je vous laisse juge.

@+

Thierry




Le 16/02/13 01:11, Mathurin Gasparini a écrit :
> De retour de Vieux Condé, après six heures de train et deux jours de
> discussions...
> Je dirais heureux, fier, gonflé à bloc et il reste du boulot....
> Heureux d'avoir rencontré discuté, échangé avec autant de monde,
> autant d'ouverture, de respect, d'amitié naissante, en construction,
> renouvelée ou en cours.
> Fier de voir qu'on se sert les coudes, qu'on ne se tire pas dans les
> pattes, et de me dire que les arts de la rue est le seul secteur à
> réussir à créer et tenir des temps de rencontres et d'échange entre
> artistes, administrateurs, programmateurs et autres, pour penser
> ensemble nos pratiques. Il me semble que ni en musique ni en art
> plastique, ni en danse ou en théâtre, une telle synergie existe. Et ça
> j'en suis bêtement fier...même si je n'y suis pas pour grand chose !
> Je crois qu'on peut parler d'un mouvement artistique, comme il n'y en
> a pas eu depuis... Les situationnistes ? Et encore ! Être une
> gouttelette de cette vague me remplit de joie.
> Gonflé à bloc, parce que je vois qu'on est nombreux à galérer, à avoir
> du mal à se vendre, à tenir (untel me dit qu'il ne voit pas pourquoi
> il ferait une nouvelle création alors qu'il a trois dates cette année,
> une telle me dit qu'il ne lui reste plus qu'à supplier les
> programmateurs...)Et pourtant on est là, au fin fond en haut à droite
> de la France (pas de connotation politique), à se demander comment on
> va pouvoir ensemble faire évoluer nos pratiques et le regard porté sur
> elles. Et par l'échange de pratiques, de points de vues, je me sens
> revenir chez moi plus fort,  et ça c'est pas rien.
> Et enfin il reste du boulot, parce que les enjeux que nous nous
> fixons, les attentes qu'ils soulèvent, créent d'immenses frustrations,
> que les discussions parfois patinent, dérivent, se perdent, parce que
> je n'ai pas tout entendu et pas compris ni réagi sur tout, comme
> chacun d'entre nous, que l'intelligence commune est compliquée à
> créer, même si il m'a semblé que nous trouvions l'humilité et l'écoute
> nécessaires à son déploiement.
> On avance, il reste du boulot, c'est ça qui est bien.
> Continuons à allumer des lampadaires qui concurrencerons les étoiles.
> Voilà, je suis bêtement enthousiaste et œcuménique, tout cela m'a bien
> plus, encore une fois, j'attends d'autres sons de cloches.
>
> Mathurin Gasparini
> Président de la fédé AR Rhône-Alpes (parle ici à titre personnel) et
> directeur artistique de ToNNe
>
> Des bises à tous


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  • Re: [listenationale] Re: [rue] Université Buissonière, Racontart, 16/02/2013

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