Merci pour les compte-rendus et impressions enthousiastes ! ça remonte le
moral !
Marie
Dans un e-mail daté du 16/02/2013 12:38:55 Paris, Madrid,
a
écrit :
Salut à
tous,
J'ai eu moins de route pour rentrer, mais je partage
l'enthousiasme de Mathurin au retour de cette Université Buissonnière.
Comme lui je suis prêt à me retrousser les manches car ces 2 jours ont
démontré que ça vaut le coup de le faire!
Je retiens le nombre de
participants (on était 160 environ), un public très varié avec toutes les
générations, pleins de métiers et d'expériences, des participants venus de
toute la France et d'ailleurs... avec une même volonté de défendre
l'importance de ce que nous faisons pour les arts vivant et pour la
société. J'espère qu'en le disant ainsi on ne me taxera pas de
corporatisme!
Je note aussi que si la crise était présente dans tous
les ateliers et tous les débats, elle n'a jamais réussi à nous faire dire
que tout était foutu, qu'il fallait laisser tomber. Les Arts de la Rue
sont dans la lutte non pour survivre, mais pour vivre et réenchanter la
société. L'ultralibéralisme n'arrive pas à nous abattre et nous réduire au
silence. Nous nous dressons face à lui, tout en sachant à quel point ce
sera difficile.
La lucidité ne nous mène pas au désespoir et
l'optimisme reste une braise vivace, bien qu'elle soit cachée par une fine
couche de cendres...
Le Boulon qui nous a superbement accueilli a
montré toute l'importance d'avoir des lieux de qualité pour travailler et
rayonner. Notre défi sera de préserver en ces temps difficile notre
cohésion autour de ces lieux. Le destin des CNAR est étroitement lié à
celui des compagnies et des artistes.
Bien sûr on a eu quelques
chamailleries inévitables (en particulier à la deuxième plénière) mais
dans l'ensemble, l'objectif est atteint: il est sorti du débat des tas
d'idées concrètes qui vont pouvoir alimenter l'action de la Fédé. Je
souhaite beaucoup de courage à ceux qui devront réécouter et retranscrire
tous les enregistrements, mais je ne doute pas que notre plan de
développement est inscrit sur sur les bandes et les cartes mémoires... Il
sera une œuvre collective.
Je laisse à d'autres le soin de raconter les
tables rondes sur "Partager" et "Agir", les 2 thèmes de nos travaux pour
m'arrêter sur un point qui pour moi est essentiel: Cette Université
Buissonnière a été innovante en s'ouvrant à l'Europe, et cela a été
intéressant à plus d'un titre (dommage que n'en ayons pas de
vidéo).
D'abord, les Arts de la Rue ont un moteur extraordinaires pour
prendre une envergure européenne: l'amitié et la confraternité sincère et
génératrice d'énergie qui se fout des frontières.
Il est sorti de
la plénière "focus Europe" des perspectives. Faute de monter une Fédé
européenne (les tentatives se sont soldées par des échecs), l'idée qui est
ressortie est de travailler sur des collaborations et de l'entraide
transfrontalière. Ce qui donnera toute leur importance aux Fédés
régionales concernées est une belle perspective, à la fois ambitieuse et
réaliste. Je le dis d'autant plus que Pôle Nord est à proximité de
plusieurs pays européens et qu'il s'agit d'une très jeune Fédé (qui par
l'organisation de cette Université Buissonnière a montré son dynamisme):
nous sommes au cœur de ce défi!
Un autre intérêt de ce débat fut de
montrer à quel point nous avons un intérêt mutuel à aller vers ce
développement des Arts de la Rue à travers l'Europe.
En France,
nous sommes structurés et nous avons la chance d'être dans un pays où l'on
peut évoluer et développer nos pratiques. Il suffit de franchir une
frontière pour se retrouver dans un pays où les Arts de la Rue sont au
mieux considérées comme une animation sans valeur culturelle, au pire
mènent ceux qui s'y adonnent hors de quelques espaces bien balisés au
poste de police. Il est de notre responsabilité de faire valoir à travers
l'Europe (d'autant que certains s'y diffusent largement) la légitimité des
Arts de la Rue et son importance artistique et culturelle. Intérêt mutuel,
car nous avons à y gagner des interlocuteurs nouveaux et une nouvelle
dimension pour assoir notre légitimité.
Le focus européen a dressé
devant nous un miroir, l'image qui s'y reflétait est parfois cruelle! La
situation est certes difficile, mais vu de l'extérieur, la France reste un
pays extraordinaire pour les Arts de la Rue: Il est possible d'y créer et
de s'y diffuser. Nous avons un régime social unique. Nous avons des
mécanismes d'aide sans équivalent... et nous passons notre temps à râler,
à critiquer et à nous plaindre pour des choses parfois futiles, sans
prendre la mesure des menaces réelles de tout perdre en passant à côté des
véritables combats à mener! L'intermittence tombe, nos compagnies
s'effondreront inévitablement. Nous avons vu à travers les témoignages de
nos invités le paysage qui sera le nôtre si cela arrive et le sort des
Arts de la Rue dans une société inféodée au marché tout
puissant.
Une critique qui peut sembler anecdotique mais qui en dit
beaucoup sur nous: unanimement nos invités nous ont fait remarquer que les
français ne parlent et ne travaillent pas assez en anglais, langue
indispensable pour se donner un horizon européen!
Je cite en
vitesse car l'un ou l'autre peut prendre la balle au bond l'appel de
Manuel Vilanova pour aider le magazine que publie Xarxa Teatre (y compris
en traduisant les articles pour élargir sa diffusion).
L'Europe ne fut
qu'un moment de l'Université Buissonnière. D'aucuns l'ont critiqué en
trouvant que ce focus est venu perturber le travail de l'Université
buissonnière sans se rendre compte que les invités eropéens ont pris une
part active et précieuse à l'ensemble de ces travaux. Sans se rendre
compte aussi que le développement des Arts de la Rue dont nous devons
faire un plan et un manifeste passe aussi par les échanges et que le
nombrilisme aboutit à un enfermement.
Hors sujet? Je vous laisse
juge.
@+
Thierry
Le 16/02/13 01:11, Mathurin
Gasparini a écrit : > De retour de Vieux Condé, après six heures de
train et deux jours de > discussions... > Je dirais heureux,
fier, gonflé à bloc et il reste du boulot.... > Heureux d'avoir
rencontré discuté, échangé avec autant de monde, > autant d'ouverture,
de respect, d'amitié naissante, en construction, > renouvelée ou en
cours. > Fier de voir qu'on se sert les coudes, qu'on ne se tire pas
dans les > pattes, et de me dire que les arts de la rue est le seul
secteur à > réussir à créer et tenir des temps de rencontres et
d'échange entre > artistes, administrateurs, programmateurs et autres,
pour penser > ensemble nos pratiques. Il me semble que ni en musique ni
en art > plastique, ni en danse ou en théâtre, une telle synergie
existe. Et ça > j'en suis bêtement fier...même si je n'y suis pas pour
grand chose ! > Je crois qu'on peut parler d'un mouvement artistique,
comme il n'y en > a pas eu depuis... Les situationnistes ? Et encore !
Être une > gouttelette de cette vague me remplit de joie. >
Gonflé à bloc, parce que je vois qu'on est nombreux à galérer, à avoir
> du mal à se vendre, à tenir (untel me dit qu'il ne voit pas pourquoi
> il ferait une nouvelle création alors qu'il a trois dates cette
année, > une telle me dit qu'il ne lui reste plus qu'à supplier les
> programmateurs...)Et pourtant on est là, au fin fond en haut à droite
> de la France (pas de connotation politique), à se demander comment on
> va pouvoir ensemble faire évoluer nos pratiques et le regard porté
sur > elles. Et par l'échange de pratiques, de points de vues, je me
sens > revenir chez moi plus fort, et ça c'est pas rien. >
Et enfin il reste du boulot, parce que les enjeux que nous nous >
fixons, les attentes qu'ils soulèvent, créent d'immenses frustrations,
> que les discussions parfois patinent, dérivent, se perdent, parce que
> je n'ai pas tout entendu et pas compris ni réagi sur tout, comme
> chacun d'entre nous, que l'intelligence commune est compliquée à
> créer, même si il m'a semblé que nous trouvions l'humilité et
l'écoute > nécessaires à son déploiement. > On avance, il reste
du boulot, c'est ça qui est bien. > Continuons à allumer des lampadaires
qui concurrencerons les étoiles. > Voilà, je suis bêtement enthousiaste
et œcuménique, tout cela m'a bien > plus, encore une fois, j'attends
d'autres sons de cloches. > > Mathurin Gasparini > Président
de la fédé AR Rhône-Alpes (parle ici à titre personnel) et > directeur
artistique de ToNNe > > Des bises à
tous
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