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Re: [rue] poujadisme


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  • From: nathalie < >
  • To:
  • Subject: Re: [rue] poujadisme
  • Date: Fri, 22 Feb 2013 21:44:32 +0100
Ah, je suis très heureuse de voir que tout le monde s'insurge sur cette subvention. Mes questionnements sur "Marseille est-elle la seule ville a faire de l'ingérence dans le domaine de la culture, et surtout pendant ce moment crucial de capitale ? Les marseillais sont-ils vraiment trop des raleurs tout le temps ? " Mais finalement, tout est bien en place : les ceux qui savent faire du fric avec du fric, les ceux qui savent raler avec du rale, les ceux qui sont jamais contents et ceux qui n'en n'ont jamais assez.
Bin ouai, on a le choix de se vendre très cher, on peut, j'en suis sure. Notre mairie peut tout à fait décider d'investir dans un concert au lieu de donner à plein de commagnies. Tout est une histoire de choix. Marseille n'est pas une ville pauvre, y a qu'à voir les impôts locaux, les taxes sur les ordures ménagères, et on rigole fort !
Non, Marseille n'est pas une ville pauvre, ni propre ni sale. Elle est comme toutes les autres, gérées par des hommes et des femmes qui font des choix, et la population a le choix de voter et/ou de raler...
J'ai signé la pétition, je paye les impôts locaux et orduriers, je ne me vend pas très cher car c'est mon choix, je sias qu'il y a beaucoup d'argent et un jour peut-êtrte je ferais le choix de me vendre très cher, juste pour voir.

Nathalie Paillet, alias Miss Paillette

Le 22/02/13 07:15, Jacques Livchine a écrit :
Récemment, un professionnel de la profession hiérarchiquement bien placé m'a
interpellé

"alors t'as toujours ta rubrique poujadiste dans Cassandre" ?

ça m'a énervé d'être assimilé à Poujade, ce défenseur de la petite
épicerie, très franchouillard, très extrême droite.

Pourtant c'est vrai, je ne cesse de me plaindre du partage inégalitaire du
gâteau, tout pour eux , les miettes pour nous.

C'est vrai, nous ne sommes que des petits épiciers, petites boutiques,
souvent même pas de local, petits budgets, petite paie, petites
entourloupes, émargement au chômage etc.

Alors ce déferlement contre Guetta ne veut rien dire d'autre que : " Donne les
moi les 400 000 € "

Je sens le côté minable et jaloux , c'est la réaction des gagne- petits
contre une opération qui les jette à l'écart. Je ne sais pas trop quelle
attitude prendre.

Un jour, on déjeunait avec Lucchini qui passait à Sochaux et avait vendu son
One man, 27 000 €, Lucchini du haut de son pognon regardait les pauvres
partageux de l'Unité,
errant de villages en villages avec le souci d'éclairer la vie des gens
modestes.
Cela lui paraissait surréaliste, il me demandait "ça rapporte au moins ? Il insistait
"faut être totalement communiste pour faire ce que vous faîtes sans retombées
financières conséquentes".

Mais oui, on n'a pas le même logiciel dans le cerveau. La Directrice de la
Mals , Monique m'expliquait calmement, Lucchini est le seul spectacle
rentable de la saison, je lui donne 27 000 € mais moi j'engrange 1200
places à 25 € de moyenne, donc je gagne 3000 €
Or l'Unité va me demander 8000 € et je vais faire 2300 € de recettes, je
perds 5000 €, sans parler des statistiques etc.

C'est trop compliqué, pourtant j'adore stigmatiser l'Institution qui coûte
très cher pour ne toucher que des CSP +.

Alors faut que je lise JM Lucas.

Ne plus me laisser guider par une simple politique du chiffre, mais calculer
quel bien fais-je à l'humanité ? est ce que je participe au développement
culturel humain ?

Ce matin, je vais simplement me dire en m'auto -suggestionnant :


"Jacquot, bien sûr tu brasses moins d'argent que Lucchini, ou Guetta, ou Dany
Boone, mais c'est tout de même toi le meilleur, toi , et tous tes copains de la rue,
vous êtes les poètes du XXI ème siècle, vous êtes dans la vérité, vous êtes les
prêtres de la modernité, les fleurs des espaces publics, les moineaux de la déchirure,
les contempteurs du destin enroué, les dépeceurs d'une société agonisante et tout ça
vous le faites pour l'amour de l'humanité, vous n'avez pas une calculatrice à la place
du cerveau, les hyènes cerneront les villes, les ministères pour leur arracher de la
matière fécale, toi t'es libre, fumant, monté de brumes violettes, toi tu troues le
ciel, rougeoyant comme un mur, toi t'es une planche folle escortée des hippocampes
noirs etc"

Allez Lucchini, Guetta, directeur des riches institutions, MP 13 etc. je
vous laisse croupir dans votre mouise.

Tant pis pour la prétention, quelques secondes par mois, j'ai tout de même le
droit de me sur-estimer.



Jacques Livchine
Metteur en songes

Le théâtre de l'Unité, c'est toujours autre chose.

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