Un Fest’arts punchy

À plus de vingt ans, le festival libournais verra débouler cet été une quarantaine de compagnies et compte bien « bousculer les rues ».

Le directeur de Fest’arts, Dominique Beyli (au centre) ukulélé à la main, a l’ambition d’un festival qui « bousculera les habitudes. » (photo Stéphane Klein)

Il fallait être sacrément fort mentalement, hier soir, pour s’imaginer à Libourne début août, le soleil tapant fort sur le crâne et des dizaines de compagnies colonisant la ville, alors qu’était présentée la 22e édition de Fest’arts (1). Pluie battante et vent glacial n’ont pas pour autant gâché l’annonce d’un festival qui promet de faire de nouveau voyager les dizaines de milliers de visiteurs déboulant chaque été, dans la bastide girondine. Et oui, on peut légitimement espérer qu’il fera chaud. Et oui, assurément, les amateurs de spectacles en tout genre en prendront plein les mirettes.

Cabaret-cirque, manipulateurs d’objets, cirque aérien, portés acrobatiques, théâtre d’images ou de rue, comédie muette ou art graphique : la programmation reste pluridisciplinaire et verra se succéder un peu partout dans la cité une quarantaine de compagnies dont la moitié viendra à Libourne pour la première fois et, pour certaines, en exclusivité régionale voire internationale.

 « Bousculer les codes »

Dominique Beyli, directeur de la désormais fameuse manifestation consacrée aux arts de la rue, a l’ambition affichée de « bousculer les rues. » « Nous allons chambouler les habitudes avec humour et humanité et, surtout, avec la complicité du public, explique-t-il. Ce sera une fusion entre différents univers. […] Nous aurons des propos qui seront à la fois poétiques et politiques. Nous allons bousculer le quotidien et même les codes des arts de la rue. »

Concrètement, à l’affiche, le clown espagnol Leandre, déjà venu à Libourne pour y créer son « Chez nous », présentera pour la première fois son nouveau spectacle, « Rien à dire » ou la découverte d’une maison pleine de poésie et d’humour.

Déambulation dans la cité

Autre curiosité, les visiteurs pourront s’essayer à une déambulation dans les artères de la cité autour des artistes de la compagnie « Les arts oseurs », jouant sur les mots de Magyd Cherfi, chanteur et parolier de Zebda. « Une embarquée textuelle loin des centres-villes et des axes touristiques », promet le pitch.

Il y aura aussi du concerto acrobatique avec l’Opéra mobile et son art lyrique se mêlant aux dangers du cirque. Ou la pyrotechnie flamboyante du Xarca teatre, une compagnie espagnole dont l’esthétique rappelle l’œuvre de l’artiste catalan Joan Miro. Et bien d’autres shows atypiques et déjantés, dont sept programmés sur le off et une scène spécialement dédiée place Abel-Surchamp.

Mais Fest’arts, ce n’est pas seulement Libourne. Signe de son développement, l’un des leitmotivs de la manifestation est de prendre la direction des champs et des communes environnantes. La « caravane » du festival va ainsi sillonner à nouveau le territoire libournais à l’occasion des « préalables. »

Quatre compagnies vont ainsi proposer des projets artistiques différents dans cinq villages (Les Billaux, Tizac-de-Lapouyade, Lagorce, Les Églisottes-et-Chalaures et Puynormand). Une manière de se mettre en jambes avant le grand raout de trois jours dans la sous-préfecture.

(1)  Les « préalables » ont lieu du 2 au 6 août dans cinq communes. Fest’arts se tiendra à Libourne du 8 au 10 août. 143 représentations dont 122 gratuites sont programmées.

Sud Ouest 25 mai 2013

http://www.sudouest.fr/2013/05/24/un-fest-arts-punchy-1062542-4608.php