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Re:[rue] après Sotteville mon Amiens


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  • From: boueb < >
  • To: Liste Liste rue < >
  • Subject: Re:[rue] après Sotteville mon Amiens
  • Date: Mon, 08 Jul 2013 15:37:14 +0200

Salularue !


Je commence à devenir pote avec la réceptionniste des objets trouvés de
Rouen. Ils n'ont
rien... pas même l'appareil photo de Jacques. Nos sacs à papiers ont sûrement
fini à la
benne à ordure... "les fumiers !". En marge de "Grève du crime", on devrait
faire de la
formation aux voleurs et malfrats : "travailles pour ton bien en te faisant
bien voir du
peuple : voles les riches, ne casses pas inutilement, donnes du sens à tes
actes, mesure
le ratio prise de risque/espoir de bénéfices, perfectionnes ton panache... La
belle
époque des "bandits sociaux" est-elle révolue ou suis-je déjà perçu comme
"nanti" par les
"défavorisés" qui réparent à mains nues la traîtrise sociale générale ?


Quant à la participation financière des publics... Jacques parle de Transe,
de lumière et
de son "déments" aux Eurockéeennes. A ne pas en douter il s'agit d'une
communion de
milliers de fidèles. Ils veulent passer un moment génial, et au prix qu'ils
payent, ça
leur coûterait cher d'être déçu, de rechigner. 45 euros à l'entrée, c'est un
grand pas
vers une bonne soirée, un moment où tu vas y mettre du tien pour t'éclater.
Ajouter de la
pression acoustique et de la grande illusion lumineuse, à la contagion
salvatrice des
sentiments heureux d'une jeunesse accablée par la dépression médiatique et
gouvernementale, et te voilà au bout du plongeoir, avec en face de toi :
l'extase. Il ne
te reste plus qu'à sauter sur place en criant ou à avaler la pilule que tu
t'es procurer
juste avant l'entrée pour 20€ de plus. D'ailleurs les rares personnes qui ne
dansent pas
dans ces rassemblements festifs et musicaux sont ceux qui ont des
exonérations et des
flics en civils. Alors soit, je cherche plus la friction que la communion
dans les
spectacles de rue.


Je n'ai passé que 18 minutes aux Tombées de la nuit, j'ai suivi Komplex
Kapharnaüm (je ne
sais jamais comment l'écrire). Le dispositif fonctionne super bien : un bus
avec des
musiciens sur le toit, deux modules de sons (fort et de qualité), peut-être 7
ou 8 vidéo-
projecteurs autonomes embarqués par des projectionnistes piétons. Je commence
à
m'émerveiller des images qui colonisent avec souplesse les façades des
bâtiments, je me
laisse porter par le son et le mouvement des spectateurs. J'ai mon petit
garçon de 6 ans
sur les épaules, je m'amuse à suivre son regard et à lui donner à voir
d'autres points de
vue : suivre un projectionniste, observer un DJ scratcheur, prendre de
l'avance et de la
hauteur pour voir l'ensemble des spectateurs... bref, tenter d'abreuver sa
curiosité. Une
scène se pose, je retrouve mon ainé (10 ans), il s'assoit par terre en
soupirant. Le
petit glisse sur mon dos en pesant de plus en plus lourd (c'est fou le poids
de la
fatigue !). "Vous voulez rentrer à l'appart' ?", "Oui !". Sur le chemin du
retour, mon
grand bonhomme me dit "C'était nul ce spectacle, on ne comprend rien, il n'y
a pas
d'histoire." Je suis d'accord, mais je lui rappelle que 5 ans auparavant il
m'avait dit à
la sortie d'un spectacle des Plasticiens Volants (à Digne les bains, où là,
même si
j'avais payé très cher, j'aurais eu peine à trouver ça transcendant) : "Ce
qui est bien
avec les spectacles où on ne comprend rien, c'est qu'on peut se raconter ce
que l'on veut
!" Et là il me rétorque : "Pour se raconter ce que l'on veut, le mieux c'est
encore de
rêver !"

Pendant la déamb' de Komplex, j'ai aperçu Pierre Sauvageot appuyé à un
lampadaire, je
n'ai pas pu aller voir le sacre ferroviaire, dommage, j'étais très curieux,
j'aime autant
les gares que Stravinski. Pour la première fois depuis des lustres, il
faisait beau à
Rennes le premier week-end de juillet ; et pour la première fois, les Tombées
de la Nuit
se déroulent sur 3 week-end. Jacques (et les autres amis mais pas que sur
facebook)
préviens moi quand tu passes dans le coin !

Et sinon, la semaine dernière nous inaugurions les nouveaux locaux de
Spectacle Vivant en
Bretagne, qui a aussi et enfin un nouveau défi : accompagné au mieux la
diffusion des
compagnies ! La DRAC et la Région sont là, et affirme leur soutien sur fond
de morosité,
de crise et de dette. Le rôle des artistes sur l'image et l'attractivité du
territoire
est largement mis en avant (pouvons nous nous réjouir d'être dans le plan de
communication d'un territoire en concurrence avec d'autres ?). Ils nous
disent combien
ils comptent sur notre imagination et notre inventivité en ces temps
difficiles... de là
à être aussi doués que ceux qui ont créer de toute pièce et nous font avaler
la dette et
la crise, il va falloir faire fort !

Bien à vous !

Boueb


> Message du 05/07/13 15:59
> De : "Livchine"

> A : "Liste Liste rue"
> Copie à :
> Objet : [rue] après Sotteville mon Amiens
>

> Amis des plaisirs raffinés
>
>
> je ne peux pas m'empêcher d'écrire tant le récit de Boueb est captivant, un
> vrai
document d'ethnologue sur notre milieu microcosmique.
>
> Je pourrai vous raconter mon Amiens.
>
> Je fais gaffe le vendredi dans les quartiers nord, pour mes affaires.
> Macret/ Macros
jouent gros, paraît-il que le quartier est chaud, une étincelle et ça
démarre.
> J'ai mis mon sac sous mon KWay, et je le serre bien fort.
>
> Amiens, ce sont les champions de la modestie, ils font mais ils n'en ont
> rien à fiche
de leur rayonnement.
> C'est peut être volontariste d'ouvrir le festival le vendredi à chaque fois
> dans un
quartier différent avec une parade rituelle avec tous les centres aérés mis
en scène par
Nordine Allal je crois un ancien du cirque du soleil. Il y a 500 enfants qui
défilent
sur le thème des oiseaux d'Aristophane, les petites fanfares sont toutes
molles, ils se
réservent pour le soir en centre ville, fête de la Musique.
> Mais faut savoir que faire quelque chose dans ce quartier c'est énorme,
> jamais on a vu
les femmes voilées si nombreuses dans la rue, car après la parade y a de la
grosse
programmation, Transsexpress, tambours et poupées géantes, et Retouramont,
leurs
danseurs suspendus entre quatre immeubles, et les plumes des successeurs de
Pierrot Bidon
le regretté, et aussi du cirque. Moi ce qui me fascine le plus c'est de la
danse
verticale le long d'un énorme immeuble, car ce sont des gamins qui sont
accrochés et
virevoltent comme des malades avec une énergie communicative.
> Peu à peu il y a pas mal de monde, alors là, à part Virginie de Vieux
> Condé, pas de
pro, non, fête de quartier pour le quartier. On me présente le maire.
> A un moment, début de bagarre vite arrêté, mais vers minuit, les scooters
> se sont mis à
tourner, un peu menaçants.
> Macros- Macret sont soulagés, il y aurait eu des incidents, c'eût été chaud
> pour eux.
> L'année prochaine ce sera un autre quartier, celui d'Etouvie, et là nous
> serons
impliqués d'où notre repérage de comment ça se passe.
> Le lendemain, centre ville, Cacahuète découpe un porc, incroyable Pascal,
> il dégage un
tel naturel, il a une telle joie de faire le boucher, on peut rester des
heures à le voir
découper le cochon.
> Cattering excellent , à l'intérieur du cirque Jules verne sur la piste.
> Les spectacles me laissent un peu sur ma faim. Petites distributions, selon
> la belle
formule de Sacha Guitry , "il n'y a que le public qui aime". Je trouve les
dramaturgies
faiblardes.
> Heureusement le soir Oposito ôte mon impression mitigée.
> Beau mariage avec Nathalie Pernette, 18 danseurs ou non danseurs,
> représentant toutes
les couleurs de la planète, costumes, maîtrise de l'espace, et O miracle, pas
de fumée,
pas de pétard, une bonne musique en direct avec des baffles mobiles. Vraiment
beau, et
pas vide. Oposito est sorti de la grosse machinerie, c''est poétique et
régalant.
Public tranquille,
> et quand vers le final, je me dis que je vais prendre un cliché pour Face
> Book, mon sac
a été vidé de son I phone et de son appareil de photo.
> Grâce à mon mac et la géo localisation je poursuis les gangsters à la
> trace, je vois
mon portable se déplacer sur l'écran, je suis en direct avec la police, qui
interpelle et
palpe des suspects, mais mon portable je le vois bien est déjà planqué dans
une sorte de
grand hangar. Foutu, mais nuit blanche à suspens.
> Le sur- lendemain, ma maison de Malakoff est cambriolée, bilan deux
> ordinateurs
dérobés, et hier soir ils sont revenus fouiller le premier étage, c'est la
saison.
> Tout ça ce sont de bonnes nouvelles pour la croissance.
>
> Hier soir, Les Eurockeennes, 25 000 personnes en délire, et tout le monde
> paie 45 € par
jour. Je me demande bien qui payerait 45 € pour un spectacle de rue,
> Boueb les grand moyens, tu fais bien 300 personnes, même si elles ne
> payaient que 15
€ , tu aurais 4500 €. Mais là , le son est dément, les lumières démentes, et
le public
rentre en transe, j'ai rarement vu le public de théâtre de rue en transe.
>
> Sur ces considérations, je m'en vais tâter du Avignon, je déteste, c'est
> pour ça que
j'y vais, et puis les tombées de la nuit, et puis à nous de jouer à Mulhouse
du 16 au 18
juillet.
> Macbeth en forêt. Mais non, ce n'est pas d'la rue, ce n'est pas non plus du
> théâtre à
3 murs, c'est comme en ski du hors- piste, de la neige profonde, tu vas où il
y a un peu
de désert.
>
> Préservez votre Hypothalamus, la glande du plaisir
>
>
> Jacques Livchine
> Metteur en songes
>
>
>
> L'homme descend du songe
>
>
>
>
>
>
>
>
>
>
>
>
> Jacques Livchine
> metteur en songes
>
> 06 76 02 08 81
>
>
> L'homme descend du songe
>
>
>
> >
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