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Re: [rue] Patermittent


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  • From: Voel < >
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  • Subject: Re: [rue] Patermittent
  • Date: Tue, 20 Aug 2013 14:01:47 +0200

Elle va le chercher à la gare....


Le 20 août 2013 14:01, Voel < " target="_blank"> > a écrit :
Qu'est ce que fait la femme d'un intermittent après l'amour?


Le 17 août 2013 11:07, Chtou < " target="_blank"> > a écrit :
C'est terrible de quitter sa famille avec une joie secrète...
Devant le garage les enfants s'égaillent, en jouant avec ma valise à roulette, et j'enlace Julie.
Je l'embrasse avec une passion gênée.
Au creux de moi se mêlent dans une volute culpabilisante la compassion de la laisser seule avec les enfants, et la jubilation irrépressible de partir en tournée avec les potes.
Elle me jette un regard de feu, dissimulant mal sa frustration sous le vernis de nos conventions.
Nous en avons pourtant souvent parlé, mais rien n'y fait. C'est pour elle toujours un abandon.
"Bon hé bien bonne tournée, amuses toi bien!", lâche-t-elle, perfide.

Je soupire, soudainement mis en rogne par cette trahison.
Sans un mot, je récupère ma valise, claque la porte du coffre, grimpe dans la voiture et part, accordant un salut de la main aux enfants.
Merde, c'est pas de ma faute si j'ai un super boulot, quand même!
Je fulmine...

Bon sang, l'hiver je suis tout le temps là!
Il n'y en a pas beaucoup des mecs qui font autant le ménage, les repas, aller chercher les gamins!
Elle est juste frustrée d'avoir un  boulot stressant, mais qu'est-ce que j'y peux, moi...
C'est cruel de me culpabiliser alors que je ramène une intermittence, et puis voilà, après tout, c'est comme ça, c'est à prendre ou a laisser, je suis artiste, c'est ma vie, et point!
Et bien sûr quand je rentrerai, complètement crevé, ce sera sans ménagement "à ton tour de t'occuper des enfants!"...

Ma colère me tient au ventre, mais je la mets de côté en retrouvant la compagnie, moi au moins je sais faire cet effort, pas comme elle.
Elle s'envole quand on s'échange des vannes avec les copains, et qu'on part ensemble en déconnant, direction le festival.
Dans le camion tout le monde est cool, ça tchache, on parle des enjeux de la prochaine repré.
Emilie a invité des pros, y'a peut être moyen de décrocher de l'international, c'est énorme et on est comme des fous, à nous imaginer sur place...
Quand j'y pense, on n'en a même pas parlé, avec Julie.
Remarque, je ne sais pas si cela lui aurait fait si plaisir de l'apprendre.
Comment puis-je à la fois être si heureux et si embarrassé d'une telle possibilité?...

Rod a remarqué mes absences.
Il vient s'assoir à côté de moi à l'arrière du camion, et je lui expose mes sentiments contradictoires.
Il me darde soudain d'un regard provocateur et me lance:
"Et si on amenait Julie en tournée avec nous?"
"Julie? Avec nous?... T'est fou ou quoi?!"
"Tu sais, je crois que cela lui ferait du bien, de partager ça avec toi... Mais pas sur une date, ici ou là, comme d'hab, qu'elle vive vraiment la tournée."
Je le regarde, hébété...

Nous avons mis les enfants chez les grands-parents.
Nous avions devant nous ce que Julie considérait avec reconnaissance comme quinze jours de vacances: cinq jours de dates, un bref retour à la maison, et Aurillac.

Après un Caen-Arriège sous un soleil étouffant, Julie était trop heureuse de sortir du camion.
Elle a fait la tête devant le taboulé-chips-charcuterie chaude que la mairie nous avait posé sur une table, à l'arrivée.
Nous avons tout de même fait une belle fête le soir, tout le monde était cool avec elle.
Par contre, le lendemain, il fallait bien rouler, et tôt vu le voyage à faire. Avec la gueule de bois du mauvais rouge, dur...
Nous avions mal dormi, dans un hôtel en carton hyper sonore, et peu car la chaleur était terrassante.
Avec la fatigue, les humeurs étaient moins joviales dans le camion, et elle s'est pris un peu la tête avec Carole, qu'elle a toujours jalousé, et qui il faut l'avouer, a ses mauvaises journées.
Sur la deuxième date l'hébergement était à 8km, elle a donc dû attendre qu'on soit tous réunis, avant de pouvoir rentrer se coucher chez l'habitant.
Elle était crevée, mais Tof avait une furieuse envie de faire la teuf, et on devait bien ça à ces bénévoles en attente.
Le lendemain on a crevé et passé un temps sur le bord de l'autoroute, puis on a fait sandwich triangle dans le camion pour rattraper le temps perdu.
C'est vrai que les dates s'enchaînaient pas mal sur la session, et on n'a pas pu dormir nos huit heures le soir.
Julie a du mal à ne pas dormir ses huit heures.
Avec le temps à l'orage, revenus dans le nord, on a dû le lendemain  passer l'après-midi à bâcher-débâcher, et le montage était pénible.
Comme elle voulait absolument nous aider sur la session, elle a mis la main à la pâte.
Sans temps de prépa, on en a fait une super mauvaise, et le moral de la compagnie était au plus bas. On est tous partis dormir à l'internat.

Le lendemain on repassait par Caen comme prévu.
On avait quelques heures à la maison.
Julie était crevée mais radieuse de retrouver son confort intime.
Elle a pris une grosse douche et on refaisait nos valises, quand elle s'est assise sur le lit.
"Je ne sais pas comment tu fais toute l'année, pour supporter comme ça de vivre en vase clos avec les autres tout le temps, au bout d'un moment ça me saoule! Surtout la Carole, quelle chieuse des fois, enfin le Tof il est pas mal non plus quand il s'y met...
Et puis bon mal manger, mal dormir, heureusement qu'on a fait la fête, mais franchement, même, le cadre, bonjour le glauque.
Je crois que je ne suis pas assez sociable au bout d'un moment tout le monde me prend la tête, même en dehors de la compagnie, t'a vu les gros cons du service technique, je ne comprends pas que vous ne les ayez pas envoyés bouler. Et puis j'en ai mon compte de rouler dans ce camion aussi, je me poserai bien un peu ici, tranquille...
Ca me permettrait de préparer un peu mes cours pour la rentrée, et puis peut être de récupérer les enfants plus tôt, on leur avait promis d'aller à la grande piscine, et puis le cinéma aussi... mais bon, je ne voudrais pas avoir l'air de vous lâcher?..."

Le camion attend dehors, il faut que j'y aille.
J'enlace Julie.
Elle me jette un regard complice à tomber par terre et me dit
"Bon hé bien, bon Aurillac et... travaille bien!"
Je saute dans le camion.
Cette femme est la plus belle chose qui me soit arrivé dans la vie...
Quand je rentre, je ramène des fleurs et des cadeaux, et je m'occupe des enfants direct, pour la soulager.

Dan, au volant, me jette un regard amusé en passant la vitesse.
"Tout va, mon pote?"
Mon clin d'oeil lui suffit.
Souriants, à l'écoute de la compagnie qui se marre dans le camion, nous prenons la route du cantal.

Je suis heureux.



















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