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Re: [rue] Low cost


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  • From: Manuel Pons Romero < >
  • To: Chtou < >
  • Cc: Liste Rue < >
  • Subject: Re: [rue] Low cost
  • Date: Wed, 25 Sep 2013 13:51:37 +0200

:-) très chouette. 

Moi pour ma part je ne prends pas l'avion pour voyager en Europe, je préfère le train. Il est plus écologique et on garde la sensation du voyage. 

Je n'achète plus des vêtements fabriqués en Chine et je mange bio. 

Je ne fume plus et je ne bois pas d'alcool, en ce moment je fais une cure de raisin bio, bien sûr. Je me sens en pleine forme. 

Vous avez raison, je ne vais plus l'appeler low cost mais express et je vais surtout mettre en évidence qu'il s'agit d'un service pour la mise en ligne de petites vidéos à des petits prix pour les envies de communication rapide qui ne peuvent pas se permettre le coût d'un service professionnel. Je le considère un nouveau service adressé à des nouvelles nécessités 2.0 qui ne rentre pas en concurrence avec le service professionnel qui s'adresse à une autre tranche du marché. 

Franchement, je ne vois pas le problème. Ce n'est pas moi qui va mettre à risque les privilèges et la bonne vie des nombreux permittents, ne vous inquiétez pas. 

Je vous remercie sincèrement de vos commentaires qui enrichissent mon projet. Je remercie également les différentes personnes qui off the record se sont adressées à moi pour me dire qu'elles trouvaient ça pas mal  et que peut être un jour elles feraient appel à mes services. 
Merci à tous et à toutes. 

Cordialement, 


Manel Pons


Envoyé de mon iPhone

Le 25 sept. 2013 à 12:36, Chtou < "> > a écrit :

Pour Magali ma chargée de production cela ne faisait aucun doute: je devais jouer à Venise.
Ce n'était pourtant qu'un festival off, dont nous n'avions jamais entendu parlé. 
Ils n'avaient pas de budget pour le spectacle, tout juste de quoi me faire venir en Low cost.
Mais elle jouait la carte de l'international, et défendait les possibilités de rebonds sur l'Italie.
Pour la beauté du voyage, et pour notre confiance mutuelle, j'avais accepté.

Le départ était à une heure si matinale de Beauvais que je ne pouvais pas partir de chez moi le matin.
Il fallait dormir la veille à l'hôtel sur Paris.
Au vu des prix ahurissants, je ne trouvais un hôtel une étoile qu'à plusieurs stations de la gare.
Sur place, je comprenais vite que le type facétieux qui avait donné une étoile à l'établissement, avait audacieusement parié sur le sens de l'humour des clients.
C'était moins cher qu'ailleurs, mais avec le trajet jusqu'à paris, les tickets de métro, le repas du soir, un bouquin à la gare, mes poches n'étaient pas lourdes.
Un noir pressentiment commençait à sourdre en moi...

Je n'ai sommeillé que quelques heures car il fallait prendre le premier métro, puis faire un long trajet en bus (payant) jusqu'au terminal. 
En fait de terminal, j'échouais, désillusionné, dans un hangar en parpaings tôlé.
Tenant mon pantalon à la taille, en chaussettes trouées, stressé par d'implacables vigiles, je livrais, saisi par une honte inexpliquée, mon sac à une fouille consciencieuse autant que ridicule.
Mon dentifrice rangé soupçonneusement dans un sachet plastique me regardait d'un air penaud.
Je m'accrochais comme à des bouées à ma carte d'embarquement imprimée à la maison, et à la valise ridiculement petite que j'avais dû acheter pour me faufiler dans les normes drastiques de la compagnie aérienne.
Une heure et demie plus tard, je pouvais enfin me comprimer, le front bas, avec d'autres gagne-petit dans un avion aux sièges en plastique.

L'espace entre ces sièges était si restreint que mes pieds ne touchaient pas le sol. Mes genoux remontés sur le siège suivant, encadraient des publicités pour de tentantes collations payantes sur le  fond jaune fluo des pires promotions.
Je priais pour que la compagnie aérienne ne considère pas la sécurité aérienne comme un domaine sur lequel rogner une marge bénéficiaire, quand nous avons enfin décollé.
La faim m'est venue immanquablement, levé si tôt, et je n'ai pas résisté à commander, au prix fort, de quoi petit déjeuner, tandis que des hôtesses exploitées tentaient d'un air abattu de me vendre toutes sortes de produits de luxe Duty Free.
Lorsque j'ai été largué à l'aéroport de Venice, à 80 km de celui de Venise, et qu'il a fallu payer pour prendre un nouveau bus, qui après un interminable trajet m'amènerait à bon port, j'avais perdu en route mon sens de l'humour.

Le festival était Low Cost, lui aussi. 
Quand on n'a pas de quoi payer les artistes et qu'ils viennent quand même, bien sûr on les reçoit pour ce qu'ils sont: des pauvres.
Alors les conditions d'accueil, les conditions de jeu, tout est Cheap.

Je me suis juré de bannir le Low cost de ma vie.
Et j'en ai vu partout.

Notre société toute entière ne jure que par le prix le plus bas.
Projets architecturaux, nourriture industrielle, vêtements, produits électroménagers, partout le Low cost nous cerne.
Tout est chinoiseries.
Tout est obsolescence programmée.
Nous vivons au règne du Low cost.

J'ai décidé de fuir. De tenir avec mes convictions dans un ailleurs moins absurde et moins laid.
Je tente de vivre autrement, je veux remplir ma vie de choses de valeur.
Je veux payer cher. 
Je veux privilégier la qualité. 
Je veux avoir moins.
Cela fait de moi quelqu'un de décalé.
Mais je l'assume. Comme de nombreux autres, je le sais, partout.
Parce que ce monde en plastique nous déprime avec ses stratégies commerciales.

Alors comme de nombreux autres, j'ai trouvé un dernier refuge, un temple.
Un lieu d'art, de théâtre et de talent.
Un lieu brillant et humain où on ne parle pas de Low Cost.

Nous en avons besoin pour respirer, pour rêver, pour partir.

Alors je vous en conjure, mes amis...
Préservons le!




















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  • [rue] Low cost, Chtou, 25/09/2013
    • Re: [rue] Low cost, Manuel Pons Romero, 25/09/2013

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