Samedi, place de la République à Paris, des heurts ont opposé des militants de Droit au logement (DAL) qui manifestaient et des CRS qui les ont encerclés pendant plusieurs heures. L’association a porté plainte ce mercredi à l’Inspection général des services (IGS) pour «violences policières» et «séquestrations» à la suite de ces incidents.

Selon les militants du DAL, les CRS leur auraient barré la route alors qu’ils se dirigeaient vers le métro pour quitter la place de la République puis les auraient encerclés durant environ six heures. La préfecture de police affirme qu’elle craignait «un déplacement vers le ministère de l’Intérieur ou vers le ministère du Logement», un défilé non autorisé selon elle. Pour autant, les manifestants affirment n’avoir reçu ni sommation ni explication et l’association conteste toute velléité de défiler.

D’après le DAL, les CRS auraient commencé à bousculer et à donner des coups aux manifestants lorsque quelqu’un a tenté de faire passer de la nourriture à un enfant pris, lui aussi, dans le cercle formé par les forces de l’ordre. Dans ces échauffourées, une dizaine de personnes ont été blessées côté manifestants et la préfecture dénombre cinq fonctionnaires de police «très légèrement blessés». Plusieurs militants ont des certificats médicaux faisant état de «contusions» et «traumas».

Coups de poings et de pieds

«Ils m’ont tiré par les cheveux et ont arraché mes lunettes. Ils ont porté leurs coups alors que nous étions assis. Le DAL ne porte jamais de coups sur la police. Nous n’avions pas été agressés depuis plusieurs années», affirme le porte-parole de l’association, Jean-Baptiste Eyraud, qui a deux côtes fracturées. «La seule réponse du gouvernement, c’est de nous frapper ! Nous ne sommes pas des casseurs mais des familles qui réclament leurs droits et nous voilà considérés comme des parias. Mais on ne lâchera rien», s’indigne Ouriha, une autre militante qui a la cheville foulée.

Si la préfecture de police ne nie pas des «échauffourées», elle affirme dans un communiqué que les forces de l’ordre «n’ont fait usage d’aucun moyen de coercition (pas de tonfa, bouclier et encore moins de gaz lacrymogène), faisant barrage simplement avec leurs corps». Sur la page Facebook du DAL, une vidéo diffusée depuis deux jours, montre plusieurs CRS portant des coups de poings et de pieds à des militants à terre.

http://www.liberation.fr/societe/2013/10/23/les-militants-du-dal-portent-plainte-pour-violences-policieres_941845